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Critiques express : d’une jeune fille en feu à Doctor Sleep

posté le 02/11/2019

Si on a évidemment parlé des événements Ad Astra, Joker ou Gemini Man, on a bien sûr vu d’autres films ces dernières semaines et on fait donc le récap par ici et il n’y a pas que du bon. Au menu : Doctor Sleep, Portrait de la jeune fille en feu, the King, In the Tall Grass, Matthias et Maxime, Downton Abbey et même le Terminator Dark Fate.

Doctor Sleep

Shining et Stephen King sont toujours au coeur de l’actualité. Il est donc normal que l’adaptation de Doctor Sleep point le bout de son nez. Cette suite de Shining nous fait découvrir le destin de Danny Torrance des années après avoir échappé à l’Overlook Hotel et doit protéger une jeune fille de personnes mystérieuses qui assassinent tous ceux qui ont le don.
Pour mettre cette histoire en images, il fallait quelqu’un qui a fait ses preuves et Mike Flannagan semble l’homme idéal. Il a réussi l’adaptation de Jessy du King et son House of Haunted Hill sur Netflix a remporté tous les suffrages. Et il y réussi plutôt bien en imposant d’emblée une ambiance aussi référentielle qu’elle lui est propre, loin des jumpscares, le film plus fantastique d’horrifique révèle une richesse de thématiques (rédemption, alcoolisme, pouvoir, affirmation de soi, transmission …) qui le rendent très intéressant.
Bien entendu sur 2h30 il y a tout de même quelques longueurs et l’ombre de Kubrick plane sans arrêt sans pouvoir être éclaircie mais le savoir-faire fonctionne et le jeu investi d’Ewan McGregor et Rebecca Ferguson nous emportent bien dans l’intrigue.

Portrait de la jeune fille en feu

Depuis son passage au festival de Cannes où il n’a reçu « que » le prix du scénario, le film de Céline Sciamma fait parler pour ses qualités formelles, son duo d’actrices, son féminisme et sa sensualité. Et oui, il y a bien tout cela dans le Portrait de la jeune fille en feu. Mais cette histoire d’une peintre qui doit réaliser le portrait d’une jeune femme pour son mariage et va en tomber amoureuse est tout de même assez balisée et avance avec beaucoup de froideur et de retenue.

Il y a donc beaucoup de lenteurs pour arriver au moment où les deux femmes vont enfin révéler leurs sentiments et du coup la partie romance sera assez écourtée. Cependant cette retenue est tout de même bénéfique car il s’en dégage une certaine sensualité et surtout une dernière scène qui permet enfin de faire exploser les sentiments de manière inattendue. Il faut aussi donc saluer le jeu d’Adèle Haenel et Noémie Merlant qui donnent une grand force féministe au film et à la vision de l’art à une époque où il était dominé par les hommes. Bref, le Portait de la jeune fille en feu n’est peut-être pas aussi beau que son titre mais mérite tout de même de s’y attarder.

 

Downton Abbey

Alors que la série avait connu une belle fin, la voilà qui débarque maintenant au cinéma et est obligée de mettre les petits plats dans les grands puisque les Crawley doivent recevoir, le temps d’une soirée, la famille royale britannique. Entre les histoires d’aristocrates à propos de mariages et d’héritage, ou celles plus terre à terre de leur employés qui ne veulent pas être relégués au second plan, il y a de quoi faire.

Il y a donc tous les ingrédients que l’on a aimé dans la série. Les personnages sont tous présents et ont tous une petite scène, un petit arc pour exister, même minime et cela devrait satisfaire presque tout le monde. les dialogues sont d’ailleurs toujours aussi bon, surtout quand ils sont servis par Maggie Smith. Il y a aussi une petite interrogation sur le devenir de la société aristo mais cela reste tout de même moins poussé que dans la série. En effet, ici les enjeux seront tout de même assez réduits et légers ce qui donne au film surtout l’impression d’un sympathique épisode de conclusion plutôt qu’un vrai film de cinéma. Mais au moins les fans y trouveront leur compte.

The King

Et d’un deuxième film chez Netflix pour l’australien David Michôd. Après War Machine qui dégommait l’armée américaine, le voilà maintenant le film historique pour dégommer l’image de la royauté anglaise. En effet, avec the King il s’intéresse de près au règne d’Henri V et de la bataille d’Azincourt qui a changer la manière de se battre au moyen-âge.
Le réalisateur, avec l’appui de Joel Edgerton au scénario, s’embarque dans une fresque à la fois intimiste et âpre qui n’ignore pas pour autant les batailles. Mais c’est avant tout la folie du règne avec les morts à semer sur son passage qui l’intéresse. S’affranchissant de l’Histoire et de Shakespeare c’est un film historique noir, dur, presque post-apocalyptique avec une mise en scène inspirée et un Timothée Chalamet qui donne encore une autre facette de son jeu. A voir !

Matthias et Maxime

Après son aventure anglophone (trop ?) ambitieuse, Xavier Dolan revient à un cinéma plus proche de ses débuts. Ce serait même presque proche d’un premier film tant il retrouve ici les défauts et l’innocence des débuts d’auteur avec ce film sur une amitié troublée entre Matthias et Maxime après un baiser échangé.

Et si la première partie du film est longue, si les séquences de disputes sont systémiques, si une intrigue autour d’une nouvelle mère indigne n’a pas forcément sa place, il y a tout de même encore une fois beaucoup de belles scènes dans ce Matthias et Maxime qui éveillent toujours notre intérêt. Alors oui, Dolan tourne un peu en boucle sur les mêmes thèmes et commencerait presque à s’autoparodier… mais il y a toujours bien plus de cinéma et d’intensité dans ses simples scènes de non-dit que dans bien des drames français alors on ne va pas trop faire la fine bouche, c’est tout de même un beau film.

Terminator Dark Fate

Comment ressusciter une licence après le désastre absolu qu’était Genysis qui s’embourbait dans les paradoxes temporels honteux et sans intérêt ? En rebootant à moitié la saga, faisant fi des suite imparfaites mais non dénuées d’intérêt qu’étaient le Soulèvement des Machines et Renaissance. Ce Dark Fate rappelle James Cameron à la production et Linda Hamilton devant la caméra pour reprendre le rôle de Sarah Connor. Avec évident Schwarzy qui n’est pas loin et une ressortie du « I’ll be back », le fan service est bien présent.
Cette fois, 30 ans après Terminator 2, une nouvelle menace cybernétique arrive, ce n’est plus Skynet mais Legion, et la personne qui pourrait mener la rébellion n’est plus John mais une jeune mexicaine qui va donc être épaulée par Grace, humaine augmentée venant du futur. Et c’est reparti pour une course poursuite comme au bon vieux temps.
Si Tim Miller ne se montre pas très inspiré et si le film ne propose absolument rien d’original à par un côté anti-Trump pro-Mexique et un féminisme renforcé, il faut tout de même qu’il y a tout de même une certaine efficacité avec un rythme soutenu. Mais si il y a une raison de regardé cette suite, c’est Mackenzie Davis qui arrive, malgré l’écriture du rôle qui ne va pas au bout de son potentiel, à véhiculer les seules émotions du film tout en montrant son potentiel dans un rôle d’action assez bluffant. Pour le reste, ce sera vu sans être très désagréable et vite oublié.

In the tall grass

En pleine mouvance Stephen King, entre le second chapitre de Ça et l’arrivée de Doctor Sleep, Netflix a dégainé une adaptation d’une nouvelle que le maître avait écrite avec son fils Joe Hill. Dans les hautes herbes (en VF) s’intéresse donc à un frère et une soeur qui vont porter secours à un gamin perdu dans un champs. Et il se révèle rapidement que ce labyrinthe naturel est aussi surnaturel, faisant perdre toute notion de temps et d’espace alors qu’une entité cherche à les garder prisonniers.

Oui, c’est du King qui s’intéresse encore une fois au mal qui s’incarne en humain (et encore une fois en père de famille)… et c’est aussi intriguant qu’inabouti. Mais la mise en scène de Vincenzo Natali (Cube et surtout des épisodes de Hannibal) nous entraîne habilement dans le mystère. Sans prétentions mais efficace.

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