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Buffy contre les Vampires, saison 5

posté le 27/07/2012

Retour à la maison pour Buffy dans une 5e saison surprenante qui revient aux origines de la série pour mieux y apporter une fin.

Après une 4e saison qui se cherchait un peu et qui avait déconcerté les fans, les scénaristes de Buffy ont ramené la tueuse au bercail pour s’occuper de sa mère malade. Mais il ne faut pas croire à un simple retour au statu quo et au confort de la maison. Car les scénaristes ont osé nous imposer un personnage de plus irritants au premier abord : une sÅ“ur. Dès l’irruption de Dawn, les fans ont pu crier au scandale devant un tel affront. Comment peut-on amener d’un seul coup dans la série un personnage dont on n’a jamais entendu parler auparavant ? Mais cette nouvelle venue n’est pas là par hasard et les raisons de sa présence sont l’objet de toute la saison qui voit arriver la déesse Glory à la recherche d’une mystérieuse clé à Sunnydale.

Alors que nos personnages s’étaient perdus à la fac, la présence de Dawn va nous permettre de retrouver nos marques. En effet, elle nous permet de retrouver l’esprit adolescent de la série que les autres personnages ne peuvent plus assurer tout en nous permettant de retrouver Buffy à la maison. Comme un retour aux bases, cette dernière va d’ailleurs finir par se séparer douloureusement de Riley, seul rappel des erreurs militaires de  la 4e saison. Non, ce qui va compter, c’est donc un retour à certaines valeurs familiales et le lien entre Buffy, sa sÅ“ur et sa mère deviendront le cÅ“ur de cette saison.

Le sujet avait été abordé dans le précédent season finale, Buffy va chercher à mieux se connaitre, comprendre la nature de la tueuse, son but, afin d’avancer dans sa mission. Cela commence dès le premier épisode qui la confronte au légendaire Dracula. Si la rencontre qui était inévitable fait sourire et se révèle assez kitsch, le roi des vampires donne tout de même à Buffy les premières clés pour accomplir cette quête des origines qui se complétera par une longue discussion avec Spike pour en savoir plus sur la mort des tueuses (épisode qui nous permet d’ailleurs de revenir sur le passé de William le sanguinaire) et par une séance de méditation qui fera bien comprendre à la tueuse que sa mission ne prendra fin que lorsqu’elle trouvera la mort. Ainsi, sous ses abords de série adolescente, Buffy contre les Vampires se met à aborder l’une des étapes les plus redoutées de la vie : la mort.

La mort est d’ailleurs le sujet central de l’épisode The Body dans lequel la tueuse retrouve sa mère décédée sans avoir pu la sauver. Notre héroïne et tout le groupe font alors face à la mort naturelle d’un proche contre laquelle ils sont impuissants. Un épisode d’une intensité rare à la télévision, sans musique et aux partis pris de mise en scène glaciale de Joss Whedon particulièrement intéressants. Ici le réalisateur regarde la mort et ses conséquences en face, sans détourner le regard et montre les réactions on ne peut plus naturelles des personnages, de Buffy qui découvre le corps et doit affronter l’attitude froide des ambulancier puis du médecin légiste à Dawn remplie d’émotions en passant par la colère de Xander, l’indécision de Willow et l’incompréhension enfantine d’Anya, ex-démon centenaire. Particulièrement éprouvant, cet épisode est sans doute l’un des meilleurs de la série mais aussi probablement l’une des Å“uvres traitant de la mort les plus passionnantes.

La maladie puis mort de la mère de Buffy survenant au moment où on s’y attend le moins, notre héroïne va alors devoir faire face à de nouvelles responsabilités et encore une fois grandir. C’est le thème central de la série et il prend ici un coup d’accélérateur. Buffy va alors devoir prendre soin de sa sÅ“ur. Mais surtout, elle prend conscience qu’elle n’existe que pour protéger les siens. Ainsi, lorsque vient le moment de protéger le monde difficile dans lequel nous vivons, elle n’hésitera pas à se sacrifier dans un épisode au final émouvant, concluant en beauté le destin de la tueuse.

Comme dans toutes les saison de Buffy contre les Vampires, la tueuse n’est jamais seule et tous les personnages du « scooby-gang » connaissent eux-aussi des évolutions, que ce soit au travers d’épisodes qui leur sont presque entièrement dédiés ou de trames qui vont les concerner pendant toute la saison. Aujourd’hui, chacun va trouver sa voie en tant qu’adulte, que ce soit Anya qui prend conscience de sa citoyenneté, Giles qui continue d’endosser l’image paternelle de Buffy ou la progression de Willow dans la sorcellerie et l’accueil progressif de Tara dans le groupe. Mais celui connaitra l’évolution la plus surprenante, c’est Spike qui va développer une obsession pour Buffy presque malsaine.

Si la famille, les origines de la tueuse et la mort sont les thèmes centraux de cette saison, il ne faut pas non plus oublier que Buffy parle de tous les aspects de la vie. Ainsi on retrouve le thème du féminisme et des clichés superficiels à travers Glory, version toute puissance et mauvaise de Cordelia. Mais cette 5e saison parle aussi de drogue avec Riley en recherche de sensations vampiresques, de femme objet (la création du buffy-bot) ou encore de l’affirmation en tant qu’adulte (que ce soit Tara vis-à-vis de sa famille ou Buffy vis-à-vis du conseil des observateurs).

Déconcertante dans ses premiers épisodes où nous devons nous habituer à la présence de Dawn qui coulera finalement de source, cette 5e saison de Buffy se révèle passionnante et remplie de grands moments d’émotion. Dans un triptyque final qui navigue entre l’épique et l’intimiste, Buffy trouvera sa raison d’être pour offrir à la série une fin qui coule de source, d’autant plus que la WB n’a pas demandé de saison supplémentaire. Mais c’était sans compter sur la petit chaîne UPN qui ferait renaitre Buffy pour la période la plus sombre et fascinante de son histoire.

publié dans :Critiques Séries Séries

  1. Sangeleslo
    27/07/2012 à 10:58 | #1

    C’est marrant que les fans n’est pas apprécié la saison 4 : cet éparpillement était volontaire. Ca collait avec le fait que dans la vie, quand on part du lycée pour aller à la fac, on a tendance à perdre le contact, on grandit un peu de son coté. Dans la saison 4, c’est un peu ça. Chacun vaque à ses affaires et oublie de rassembler le Scooby Gang pour prendre des nouvelles de chacun. Au final, l’épisode Yoko est là justement pour les aider à prendre conscience de cela et à comprendre qu’en étant ensemble, ils seront plus fort. C’est d’ailleurs comme ça qu’ils arrivent à battre Adam (et c’est rappelé dans la chanson I’ve Got a Theory de l’épisode musical de la saison 6).
    Donc tout ça pour dire que pour moi, la saison 4 n’est pas un loupé : joss whedon a bien cerné tout cela.

    La saison 5 est la plus dure. Buffy fait face à la mort, face à la réalité des choses. Quelque part, c’était nécéssaire que Joyce meurt pour qu’elle grandisse et qu’elle avance. My god qu’est-ce que j’ai pleuré dans cet épisode (the body). Après cela rien n’est plus pareil. Même si Buffy a toujours abordé des thèmes plus ou moins serieux, mais assez jeune, là on passe au cran du dessus, comme tu le dis si bien dans cet article.
    Par contre j’ai eu du mal avec l’arrivée de Dawn, j’ai eu l’impression qu’on essayait d’attirer un public plus jeune à travers ce personnage, alors que les fans de Buffy de la première heures n’avait presque rien à se mettre sous la dent (en terme de nouveau personnage) et en fait, je pense que,après toutes ces années, je lui en veux toujours d’avoir virer Buffy de sa propre maison dans la saison 7). C’est aussi la saison où Spike commence à se perdre… ca aussi, ca a été très dur de le voir être aussi gnan gnan. Heureusement, il se rattrapera aussi.

    tu parles beaucoup de Buffy dans cet article, mais il ne faut pas oublier le reste de la bande. Buffy était quand même une des rares séries où tous les personnages secondaires évoluent aussi bien que l’héroïne, voir parfois mieux. Willow assume sa sexualité (message très fort pour les jeunes, à l’époque) et développe sa magie. Il n’est plus question de la petite lycéenne bonne en tout, tranquillement, les études passent aux seconds plans. Xander, le looser invétéré de la bande, finit par trouver sa voie et donc à se stabiliser dans son couple avec Anya, ce qui est également positif. L’épisde où il tourne avec son frère jumeau est très important pour ce personnage d’ailleurs. Quand à Giles, alors que son rôle était confus dans la saison 4 (viré du Conseil, au chomage, erre sans véritable but, est le dernier au courant pour Riley, se fait transformé en démon…), il rachète la fameuse boutique de magie ce qui lui permet de reprendre de l’assurance, de plus après la mésaventure avec Dracula, Buffy lui signale qu’elle a encore besoin de lui. Plus tard, grace à Buffy, il récupérera sa place au Conseil des Observateurs.
    Ainsi, tout au long de la saison 5, ce petit groupe trouve enfin sa place dans la bande (aka dans leur monde) et tout s’ébranle lorsque Buffy se sacrifie pour Dawn à la fin de la saison 5.
    C’est l’une des meilleures saisons pour moi.

  2. FredP
    27/07/2012 à 11:04 | #2

    Oui, la saison 4 n’est pas très appréciée mais pourtant passionnante, j’en parle ici http://myscreens.fr/2012/tv/buffy-contre-les-vampires-saison-4/
    C’est vrai, c’est la grande force de Buffy, tous les personnages sont importants et évoluent toujours. J’adore Willow et je m’attarderai plus sur elle quand je parlerai de la saison 6 (tu vois pourquoi … 😉 ). Pour Giles j’ai toujours évoqué la relation paternelle qu’il avait avec Buffy quand j’ai parlé des précédentes saison, … mais j’y reviendrai aussi. En fait, là je le fait saison par saison, mais je pourrai très bien faire personnage par personnage tellement il y a de choses à raconter.

  3. Sangeleslo
    27/07/2012 à 11:29 | #3

    Ok, je vais suivre tout ça. Buffy je m’en lasse jamais.

  4. 27/07/2012 à 18:39 | #4

    La saison 4 est à mon avis la plus mauvaise de la série. Les nouveaux personnages peinent à convaincre (Riley en tête), le big bad guy est ridicule au possible, bref la vue d’ensemble n’est pas des plus top. Reste que cette 4e saison proposait malgré tout de très bons épisodes (Hush, absolument parfait au niveau de l’idée et de la réalisation).

    La saison 5 marque à mon sens un passage encore plus marqué vers l’âge adulte. Les personnages se complexifient toujours un peu plus (Spike est un bon exemple de personnage qui se débarrasse de ses premiers oripeaux manichéens pour aller vers davantage d’ambiguïté), le bad guy est aussi barré que réussi, la montée en puissance de la saison est totale (alors qu’elle était bancale dans la saison précédente), le final est absolument génial. Et en effet, cette saison est une des rares à montrer une forme d’horreur contre laquelle Buffy est impuissante : la mort des siens. Sans doute un des meilleurs épisodes de la série.

    La saison 4 sur Vampirisme.com, même si votre chronique est bien plus détaillée sur l’ensemble http://www.vampirisme.com/film/whedon-joss-buffy-contre-les-vampires-saison-4-2000/