Accueil > Critiques Séries, Séries > Buffy contre les Vampires, saison 6

Buffy contre les Vampires, saison 6

posté le 24/08/2012

La tueuse ressuscite pour une 6e saison plus sombre, qui ose remettre en cause certains principes de la série pour le combat final sans doute le plus intimiste et difficile. Oui, c’est bien la meilleure saison de Buffy contre les Vampires.

La cinquième saison de Buffy semblait bien être la dernière. Et pour cause puisque la chaîne n’avait pas renouvelé la série et que notre héroïne s’était sacrifiée pour sauver sa sieur et accessoirement, le monde. On ne pariait donc pas sur un retour de la tueuse mais c’était sans compter sur l’univers fantastique développé par Joss Whedon et ses acolytes. La série migre donc vers la chaîne the UPN qui laisse plus de liberté aux créateurs et va donc leur permettre d’aborder des problématiques encore plus adultes et noires dans une nouvelle saison.

Comment faire revenir Buffy ? Rien de plus simple ! Après tout, il y avait eu la tentative de Dawn de faire revenir sa mère d’entre les morts alors avec 2 sorcières dans le scooby-gang il était bien possible de redonner vie à la tueuse et c’est ce qui sera fait dans les premiers épisodes. Mais cela ne sera pas sans conséquences pour tous les personnages et évidemment pour l’héroïne en titre dans un premier temps. Alors que ses amis pensaient la délivrer de l’enfer, c’est l’inverse qui s’est produit puisque l’on apprendra que Buffy était en fait dans ce qui ressemblait au Paradis. Son retour en est alors d’autant plus difficile qu’elle doit affronter le chaos dès son arrivée puis faire face à tous les problèmes de la vie quotidienne (garde de sa sÅ“ur, finances, boulot dans un fast-food).
Mais elle revient aussi avec un problème émotionnel et pour ressentir quelque chose, elle va se rapprocher de Spike et développer avec lui une relation malsaine qui incitera même ce dernier à une tentative de viol. C’est clair, le ton est plus rude, plus sombre, et maintenant que Buffy est entrée dans la difficile vie adulte, il n’y a plus besoin de passer par les métaphores fantastiques des premières saisons pour montrer certaines horreurs qui peuvent être commises suite à certaines pulsions.

Ainsi, en montrant le côté sombre qui peut habiter la tueuse, les scénaristes continue dans la lancée de la cinquième saison qui s’attardait sur la mort. Ici, c’est plutôt la passion destructrice qui dirigera les actes de nos personnages favoris dans une réalité qui se montre dans toute sa brutalité. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que le projet de mariage d’Anya et Xander va échouer dans la dernière ligne droite quand ce dernier réalise qu’ils pourraient devenir comme ses parents, que Spike est consumé par son amour dévastateur pour Buffy, que Willow n’hésite pas à mentir à Tara pour la garder auprès d’elle.
C’est aussi ce qui va guider le nouvel ennemi du scooby-gang : le Trio. Composé de losers geeks (Warren, créateur du Buffy-bot, le petit Jonathan et l’inconnu Andrew), ce petit rassemblement nous fera d’abord rire avec quelques plans foireux qui ne sont qu’une épine dans le pied de la tueuse et des dialogues savoureux. Mais petit à petit leur égo commence à prendre de la place et ils finiront par commettre l’irréparable en allant jusqu’au meurtre. De bande de crétins inoffensifs se moquant du fanatisme à outrance, ils deviendront alors une véritable menace à visage humain.

Mais si il y a bien un personnage qui va marquer cette saison et sur qui il convient de s’attarder un peu, c’est bien Willow. La jeune sorcière a bien évolué depuis la première saison où elle était une petite nerd discrète au cÅ“ur tendre craquant sur Xander. C’est d’ailleurs sans doute le personnage qui a connu le plus d’évolution et s’est vraiment affirmée au sein du groupe en se mettant à la magie, en connaissant un premier amour rempli de tendresse avec Oz puis en changeant d’orientation pour vivre une relation fusionnelle avec la sorcière Tara, renforçant par ailleurs toujours sa magie et son caractère (sans oublier sa version vampirique aperçue dans la 3e saison). Les scénaristes l’ont bien compris, c’est le personnage le plus intéressant, et ils vont alors la pousser dans ses derniers retranchements et exploiter tout son potentiel.
La magie va alors avoir de plus en plus d’emprise sur elle au point de la rendre accro. Grâce à Willow, nous avons alors un discours particulièrement bien imagé des problèmes de drogue et cette addiction causera autant de dommages sur Willow que sur son entourage. Si l’ex-sorcière semble toutefois s’en remettre, la rechute n’est toutefois pas loin et dans les derniers épisodes, la seule barrière tombe et entraîne Willow dans une spirale infernale qui en fera l’ennemie la plus difficile à combattre pour Buffy. L’amitié entre les deux est mise à mal et même la figure paternelle de Giles ne pourra plus lui montrer le droit chemin. Finalement c’est Xander qui réussira à calmer toute la peine de Willow à travers un discours émouvant nous rappelant bien que leur amitié depuis leur plus tendre enfance est unique et puissante.

Si toute la saison nous amène à cette chute de Willow dans 3 épisodes de conclusion denses et intenses, les créateurs de la série n’en oublient pas pour autant de livrer d’autres épisodes particulièrement réussis. On retiendra ainsi particulièrement le célèbre Once more with feelings, le fameux épisode sous forme de comédie musicale écrit, composé et réalisé par Joss Whedon dans lequel nos héros poussent la chansonnette. Mais cela n’est ici jamais gratuit et (contrairement aux épisodes musicaux purement marketing qui ont suivi dans d’autres séries) s’inscrit parfaitement dans la continuité de la série puisque les chansons qui montrent les doutes des personnages et révèlent certaines vérités cachées font avancer l’histoire. Une vraie pépite immanquable.
L’autre épisode que l’on retiendra particulièrement, c’est Normal Again, dans lequel Buffy pense être en fait internée dans un hôpital psychiatrique, remettant alors en cause la série et toutes les aventures de la tueuse qui ne seraient que le fruit de son imagination pour échapper au divorce de ses parents. Particulièrement bien écrit, cet épisode instille un doute permanent dans l’esprit du spectateur car cette hypothèse est parfaitement plausible mais nous n’aurons jamais vraiment la réponse.

En s’affranchissant complètement des contraintes du précédent network, Buffy devient avec cette 6e saison beaucoup plus sombre, pleinement adulte et montrant la difficulté de la vie et mettant les personnages face à leurs pulsions jusque dans un final d’une grande intensité émotionnelle, n’abandonnant toutefois jamais l’intimité des relations entre les héros. Avec un fil rouge passionnant, des personnages secondaires qui réalisent presque tous leur potentiel et se montrent avant tout humains et des épisodes enlevés, cette saison se montre clairement comme la plus passionnante de la série avant le grand final de la 7e saison.

publié dans :Critiques Séries Séries

  1. 24/08/2012 à 10:37 | #1

    « qui montrent les doutent ». Je crois qu’il y a un problème Houston ^^

  2. FredP
    24/08/2012 à 10:39 | #2

    merci, problème résolu…