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Culte du dimanche : Aliens, le retour

posté le 03/06/2012

aliens culte

Alors que l’on ne parle que d’Alien et de son prequel Prometheus, il Ă©ait temps de revenir sur le second volet de la saga, tout aussi culte que son prĂ©dĂ©cesseur grâce Ă  James Cameron : Aliens, le retour.

A sa sortie en 1979, le premier volet d’Alien s’est tout de suite imposĂ© comme un sommet de l’horreur et de la SF, imposant son monstre au panthĂ©on des crĂ©atures les plus effrayantes du cinĂ©ma au mĂŞme titre que la petite culotte de son hĂ©roĂŻne. Avec un tel succès critique et public, une suite Ă©tait forcĂ©ment attendue mais il aura fallu que le producteur du premier volet attende un changement d’Ă©quipe chez le studio pour imposer son idĂ©e travaillĂ©e avec James Cameron. Mais le rĂ©alisateur n’a pas encore fait ses preuves (il trimballe tout de mĂŞme la casserole Piranha 2) et malgrĂ© un script prometteur et un Terminator en production, il faudra attendre encore un peut pour dĂ©marrer la production tout en nĂ©gociant ardemment le retour de Sigourney Weaver. En 1984, Terminator sort sur les Ă©crans avec le succès critique et public qu’on lui connait, enclenchant alors toutes les autorisations pour rĂ©aliser Aliens, le retour.

Conscient qu’il ne pourra jamais atteindre la noirceur et l’horreur du premier volet et qu’il serait inutile d’en faire un remake, Cameron prend une toute autre direction : l’action. Ainsi, le film dĂ©bute presque lĂ  oĂą Ridley Scott s’est arrĂŞtĂ© et la Weyland Company recueille la capsule de Ripley après des annĂ©es de sommeil suspendu. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle sera sauvĂ©e puisqu’elle sera renvoyĂ©e sur la planète sur laquelle tout Ă  commencĂ© pour secourir des colons qui s’y sont depuis installĂ©s. AccompagnĂ©e d’une troupe de militaires elle va devoir affronter Ă  nouveau le monstre de ses cauchemars. Ce n’est plus l’horreur qui guette mais la guerre.

James Cameron dĂ©livre alors un film d’action sous haute tension qui met face Ă  face des humains armĂ©s Ă  une bande d’aliens belliqueux et sournois, mais c’est avant tout au personnage d’Ellen Ripley qu’il s’intĂ©resse. Alors que celle-ci restait effacĂ©e pendant une bonne partie du premier film et ne faisait que survivre au monstre, elle va devoir redoubler d’efforts pour se rĂ©vĂ©ler femme forte. Mais cela n’aurait pas Ă©tĂ© possible sans s’intĂ©resser de plus près Ă  son passĂ© (on apprend qu’elle fut mère et que sa fille est morte depuis des annĂ©es) et en lui faisant croiser le chemin de la jeune Newt. Elle montre alors un aspect maternel qui nous permet de nous attacher Ă  elle mais surtout qui lui donnera la force de se battre, illustrant alors parfaitement l’image des femmes dans le cinĂ©ma de Cameron.

Cet aspect sera mĂŞme dĂ©cuplĂ© dans le final, lorsque, pour secourir Newt dans les plus bas fonds de la station (comme un voyage intĂ©rieur oĂą elle doit aller au plus profond d’elle-mĂŞme pour trouver son instinct maternel), Ripley devra affronter une autre mère, la reine Alien. La bataille entre les deux mères sera Ă©prouvante et culminera dans un corps Ă  corps devenu culte en le monstre et la femme-machine (ponctuĂ©e d’ailleurs par la citation « ne la touche pas, sale pute ! » entrĂ©e depuis dans les classements).

La prĂ©sence de cette reine Alien fait d’ailleurs partie des nouveautĂ©s qu’apporte James Cameron Ă  la mythologie Alien. Car non seulement le rĂ©alisateur reprend des principes apportĂ©s par Ridley Scott comme le chestbuster ou l’androĂŻde, les couloirs, les lance-flammes et dĂ©tecteurs de mouvements, la compagnie… mais il va se les approprier, les pousser Ă  bout ou les orienter dans une autre direction. La Weyland Company devient ainsi l’un des Ă©lĂ©ments centraux de l’histoire et ses intentions militaires sont plus claire alors que l’image de l’androĂŻde protecteur est rĂ©habilitĂ©e. D’ailleurs, Cameron en profite pour imposer lĂ  (avec ses compères Bill Paxton et Michael Biehn) son image du corps militaire que l’on retrouvera dans les encarts futuristes des Terminator ou dans Avatar.

En s’appropriant complètement l’univers d’Alien pour en faire un film d’action d’une redoutable efficacitĂ© (sa mise en scène claire et impactante n’est d’ailleurs plus Ă  dĂ©montrer) au sous-texte maternel puissant, James Cameron rempli parfaitement son contrat et livre un divertissement haut de gamme qui n’a rien Ă  envier Ă  son prĂ©dĂ©cesseur. Le succès public et critique ne se fait pas attendre et le film gagne sa place parmi les meilleurs films de SF et d’action, permettant ainsi Ă  son rĂ©alisateur de travailler sur un projet plus personnel (Abyss) mais donnant alors au producteurs un nouveau dĂ©fi pour un futur troisième volet de la saga.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. zizikill
    05/06/2012 Ă  15:03 | #1

    superbe article !