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Stranger Things, Netflix retourne dans le meilleur des 80’s

posté le 19/07/2016

Pour l’Ă©tĂ©, Netflix nous offre une nouvelle pĂ©pite bercĂ©e aux annĂ©es 80 de Spielberg et Carpenter. Strangers Things fonctionne de bout en bout avec un Ă©lan de nostalgie mais avec des ingrĂ©dients de qualitĂ©.

Dans notre Ă©poque de plus en compliquĂ©e, il est parfois bon de se rappeler le temps Ă©taient moins obscurs. Non pas que les annĂ©es 80 Ă©taient une Ă©poque bĂ©nie mais il s’agit du temps oĂą les jeunes rĂ©alisateurs d’aujourd’hui ont vĂ©cu et ont Ă©tĂ© bercĂ©s par l’esprit Amblin et oĂą les contextes politiques, militaires et Ă©conomiques Ă©taient plus clairs qu’aujourd’hui. Dans cet Ă©lan de nostalgie, nous avons donc en ce moment beaucoup de remakes et reboots de l’Ă©poque mais aussi des films qui en sont le pur revival dans l’esprit Ă  l’instar d’un Super 8 ou It Follows.

Dans cette mĂŞme mouvance, les frères Duffer, n’ayant Ă  leur actif que quelques courts-mĂ©trages, l’Ă©criture de quelques Ă©pisodes de Wayward Pines et la rĂ©alisation d’un petit film de genre passĂ© inaperçu, nous proposent aujourd’hui sur Netflix les 8 Ă©pisodes de Stranger Things, un hommage pur et simple Ă  tout ce qui a fait le fantastique des annĂ©es 80, comme si Mulder et Scully dĂ©barquaient dans Stand By Me de Stephen King. L’histoire est donc tout simplement celle d’un gamin qui a disparu et que ses amis Ă  bicyclette vont chercher Ă  retrouver alors qu’un labo voisin a vu une expĂ©rience mal tourner.

On retrouve donc dans Stranger Things tout ce qui fait le sel de cette Ă©poque avec une histoires de gamins Ă  l’esprit des Goonies,fans de Donjons & Dragons qui vont protĂ©ger une jeune fille Ă©trange rencontrĂ©e dans les bois, des ados qui connaissent leurs premiers Ă©mois et se retrouve face Ă  une crĂ©ature sanguinaire, une mère cĂ©libataire qui devient cinglĂ©e et un gentil shĂ©rif qui sent qu’il se trame quelques complots. Ajoutez Ă  cela le look d’Ă©poque parfaitement retranscrit, une musique nourrie aux synthĂ©s, bon nombre d’allusions Ă  la culture populaire de l’Ă©poque (affiches de Jaws et the Thing, tickets de cinĂ© pour Poltergeist …) et mĂŞme des scènes directement empruntĂ©es Ă  E.T., autant de rĂ©fĂ©rences Ă  Spielberg, Carpenter, Stephen King, Joe Dante qui invitent Ă  la fois au merveilleux et aux frissons.

Heureusement, Stranger Things, arrive tout de mĂŞme Ă  dĂ©passer son simple statut d’oeuvre hommage aux 80’s et ce, grâce Ă  une histoire digne d’intĂ©rĂŞt, bien menĂ©e pour tenir le rythme sur les 8 Ă©pisodes. C’est beau Ă  regarder (un vrai travail sur la photographie et l’ambiance sonore) et on se prend facilement au jeu en regardant tout cela en un weekend ! Il faut dire qu’une les gamins, le monstre venant d’une dimension parallèle ou encore les complots du labo scientifique, il y a de quoi faire et tout est bien dosĂ©. Ajoutez Ă  cela une jolie parabole sur le passage Ă  l’âge adulte, passant de la bande de gamin aux ados en plein Ă©veil hormonal, et vous obtenez quelque chose de vraiment intĂ©ressant. Pas original certes, mais qui nous permet de suivre les 8 Ă©pisodes avec intĂ©rĂŞt.

Mais ce qui nous permet d’accrocher par dessous tout Ă  Stranger Things, c’est bien sa sincĂ©ritĂ© de tous les instants, Ă  la fois dans son hommage mais aussi dans le traitement de son histoire et de ses personnages. Ceux-ci sont d’ailleurs la clĂ© de voĂ»te de la sĂ©rie. Ils sont tous tellement attachants qu’ils nous embarquent tout de suite dans leur monde. La petite bande de gamins est impeccablement jouĂ©e, les ados n’en font pas trop, le shĂ©rif campĂ© par David Harbour est impeccable de sobriĂ©tĂ© et c’est un plaisir de retrouver Winona Ryder mĂŞme si elle en fait parfois un peu trop. Sans compter la rĂ©vĂ©lation Millie Brown qui dĂ©gage ce qu’il faut de force et d’Ă©trangetĂ© avec un rĂ´le presque muet.

Stranger Things n’est donc Ă©videmment pas très original mais assume pleinement et sincèrement son statut d’hommage au meilleur du cinĂ©ma fantastique des annĂ©es 80 avec des personnages attachants pour accrocher et aller jusqu’au bout des 8 Ă©pisodes qui se regardent d’une traite. On espère donc que pour une Ă©ventuelle seconde saison, la sĂ©rie dĂ©passera son statut pour dĂ©velopper sa propre mythologie et gagner en personnalitĂ© sans perdre pour autant tout ce qui fait dĂ©jĂ  son charme.

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