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Second weekend à Deauville 2014

posté le 17/09/2014

Après une ouverture encourageante, retour aux 40 ans du Festival de Deauville pour le weekend de clôture avec de nouveaux films qui valaient bien le coup d’œil et un palmarès assez réussi.

Alors que Get on Up, le biopic sur James Brown qui a plus fait parlé de lui pour la venue de Mick Jagger sur les planches que pour la qualité du film le vendredi soir, nous avons préféré attendre le lendemain matin pour profiter pleinement du petit film d’horreur qui avait déjà fait frissonner Cannes : It Follows. En compétition avec son 2e film, le réalisateur David Robert Mitchell nous replonge dans une ambiance proche de certains films mystérieux des années 80. Ici, une jeune fille est poursuivie par quelque chose d’étrange et va tenter de fuir. Mais derrière ce pitch basique, se cache un film plus intéressant qu’il n’en a l’air, à la fois dans sa mise en scène, dans son atmosphère et dans sa thématique. Mieux vaut ne pas trop s’étendre et vous laisser plonger dans ce mystère et cette ambiance angoissante qui n’en fait jamais trop. Il ne reste plus qu’à surveiller de près ce que le réalisateur va bien pouvoir faire ensuite.

Second film de ce weekend sera l’avant-première d’Infinitely Polar Bear, feel good movie touchant se tenant dans les années 70 et s’intéressant à un père bipolaire qui doit garder ses enfants pendant que sa femme doit s’éloigner quelques temps. A la fois dramatique et drôle, le film navigue habilement entre les émotions pour rester à chaque fois attachant malgré quelque longueurs. Le film ne va donc pas très loin mais est porté par un Mark Ruffalo encore une fois remarquable, qui vaut à lui seul le coup d’œil étant donné la façon dont il passe d’une émotion à l’autre en une fraction de seconde, appuyé par une Zoé Saldana qui se révèle enfin sensible quand elle retire son maquillage vert.

Enfin, le temps de la cérémonie de clôture est arrivé. Nous reviendrons sur le palmarès plutôt réussi (juste une petite faute de goût pour le prix du 40e) et Frank Miller, très affaibli, a présenté le nouveau volet de Sin City : J’ai Tué Pour Elle. Pour plus de détails sur le film, rendez-vous sur la critique et on attaque tout de suite avec les rattrapages du dimanche.

Chaque festival (ou presque) possède sa séance destinée aux enfants et Deauville ne déroge pas à la règle en programmant le dimanche matin l’avant-première du nouveau film des studios Laika qui nous avaient régalés avec Coraline et ParaNorman. Cette fois, ils adaptent le sympathique conte des Boxtrolls, toujours en stop motion. Techniquement, le résultat est encore bluffant. La réalisation est à tomber et les décors comme les personnages ont un design bien travaillé. Mais derrière cet aspect irréprochable, on pourra par contre être déçu par l’histoire et par le ton très simplistes. En effet, alors que leurs précédents longs-métrages avaient une belle dimension adulte et une profondeur émouvante, ici nous sommes clairement devant un film pour enfants, mignon comme il faut, avec assez d’idées mais sans grandes envolées. Bref, un petit conte sympathique mais anecdotique.

Puis il est temps de rattraper le film immanquable du festival, celui qui avait déjà fait beaucoup parler de lui dans de nombreux festival et qui a ici eu le droit à une véritable standing ovation : Whiplash. Ce second film de Damien Chazelle s’intéresse à un jeune batteur de jazz qui rêve de devenir le meilleur. Loin de la classique success story, le film tourne rapidement au duel acharné entre l’élève et le professeur dans une ambiance oppressante avec un rythme endiable. Dès que le réalisateur nous attrape, on n’en ressort plus, enivrés par les percussions à sang. Impeccablement maitrisé, servi par deux acteurs qui se donnent complètement (Miles Teller et JK Simmons), c’est une véritable claque et nous aurons certainement l’occasion d’en reparler à sa sortie en décembre.

Enfin, concluons ce weekend avec the Good Lie, revenant sur des réfugié soudanais aux Etats-Unis, qui après avoir connu l’horreur du conflit et des camps de réfugiés, doivent s’adapter à la civilisation américaine. Un sujet fort, assez plombant au début, qui gagne ensuite en légèreté et en message bienveillant. Si le sujet est inattaquable, on pourra par contre être déçu par son traitement très « feel good movie », assez complaisant et convenu. Le film se regarde donc bien, grâce à une Reese Witherspoon en parfaite retenue, mais ne laisse finalement pas de grande impression.

C’est donc un joli weekend de clôture auquel nous avons eu le droit avec de beaux films, de belles révélations et de bons moments de cinéma qu »il est évidemment temps de récompenser avec le palmarès relativement juste. Les jury ont donc décidé de récompenser :

  • Grand Prix : Whiplash
  • Prix du 40e anniversaire : Things People Do
  • Prix du Jury : the Good Lie
  • Prix de la révélation Cartier : A Girl Walks Home Alone at Night
  • Prix de la critique : It Follows
  • Prix du public : Whiplash
  • Prix Michel d’Ornano : Elle l’Adore

publié dans :Cinéma Festivals

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