Accueil > Cinéma, Culte du dimanche > Culte du dimanche : Independence Day de Roland Emmerich

Culte du dimanche : Independence Day de Roland Emmerich

posté le 17/07/2016

20 ans après avoir fait exploser la Maison Blanche, les aliens de Roland Emmerich sont de retour. L’occasion de rvenir sur l’Independence Day original impressionnant mais aussi maintenant complètement kitsch.

Après le succès en 1994 de Stargate qui mĂŞlait habilement SF et dieux Ă©gyptiens (et qui reste encore aujourd’hui un divertissement original de bonne facture), Roland Emmerich et son acolyte producteur Dean Devlin, se lancent dans un nouveau dĂ©fi, celui du film catastrophe extra-terrestre. Et habilement ils entretiennent le suspense avec des bandes-annonces mystĂ©rieuses avant la sortie du film pour le jour de la fĂŞte nationale amĂ©ricaine, montrant une ombre arrivant sur New-York. A la sortie du film, la rĂ©vĂ©lation est faite, d’immenses vaisseaux aliens stationnent au dessus des plus grandes villes du monde … et vont les dĂ©truire dans d’impressionnantes sĂ©quences de destructions par les flammes.

Emmerich relance ainsi le principe mĂŞme du film catastrophe avec des effets visuels enrichis par les progrès des annĂ©es 90. Le genre qui avait cartonnĂ© dans les annĂ©es 70 refait surface en Ă©tant combiner avec une grosse sauce SF. Au programme : des portrait de personnages venant des 4 coins des Etats-Unis (un militaire, le prĂ©sident, un scientifique et quelques autres paumĂ©s) qui se retrouveront pour l’assaut final, un tour sur la fameuse zone 51 avec rĂ©fĂ©rence au crash de Rosewell, destruction massive et gros patriotisme.

Autant le rappeler tout de suite, Independence Day est tout sauf un monument de finesse. Les personnages sont de gros clichĂ©s ambulants qui en font des caisses Ă  la moindre occasion, la palme revenant Ă  un discours 100% « on est amĂ©ricains, on est les plus forts » de la part du prĂ©sident campĂ© par Bill Pullman. De son cĂ´tĂ© Will Smith trouve lĂ  une occasion d’Ă©chapper Ă  son image du fluet prince de Bel Air et entame sa carrière de superstar alors que Jeff Goldblum surnage un peu au dessus de tout le monde, complètement dĂ©tachĂ© avec sa cool attitude permanente. Les personnages sont tous complètement abrutis et ultra patriotiques (n’espĂ©rez pas une image de ce qu’il se passe ailleurs dans le monde) … et s’en est vraiment risible, surtout quand on prend cela aujourd’hui avec beaucoup de recul et de troisième degrĂ©.

Heureusement, pour nous divertir un peu et nous en mettre plein les yeux tout en assumant les clichĂ©s monumentaux (le sauvetage du chien fait toujours un effet facepalm), Emmerich est très efficace et dĂ©livre ses premières sĂ©quences de destruction massive inĂ©dites pour l’Ă©poque (et bien fades aujourd’hui) avec une explosion de la Maison Blanche et de l’Empire State Building qui resteront dans les mĂ©moires, ainsi qu’une petite poursuite de vaisseau Ă  la Star Wars. Ces sĂ©quences d’action sont redoutables mais aujourd’hui bien dĂ©passĂ©es, reprĂ©sentatives du second degrĂ© qu’assume depuis 2012 le rĂ©alisateur.

Evidemment, le film est un Ă©norme carton au box office et on s’Ă©tonne mĂŞme qu’une suite n’ai pas Ă©tĂ© produite plus tĂ´t. La critique est quand Ă  elle atterrĂ©e et c’est normal car si le spectacle est bien lĂ , l’ensemble reste tout de mĂŞme d’une bĂŞtise ahurissante (cette victoire contre les aliens ultra Ă©voluĂ©s grâce Ă  un virus informatique prĂ©-windows 98 est incroyable) et se rĂ©vèle mĂŞme aujourd’hui digne d’une production Asylum que l’on regarde avec un plaisir coupable avec un second degrĂ© permanent devant des effets visuels qui n’ont pas toujours bien vieillit.

Et pourtant, d’une certaine manière, Independence Day reste le prĂ©curseur de toute une sĂ©rie de films Ă  venir avec d’un cĂ´tĂ© des films catastrophe qui vont truster les Ă©crans dans les annĂ©es qui suivent, du Pic de Dante Ă  Armageddon puis le Jour d’Après du mĂŞme Emmerich (mais cette fois en blockbuster intelligemment poil Ă  gratter) et d’un autre cĂ´tĂ© les grands film de destruction massive dĂ©complexĂ©s que l’on connait aujourd’hui, notamment via les super-hĂ©ros. Il n’est alors pas Ă©tonnant de voir le film ressusciter aujourd’hui, dans une vague nostalgique des annĂ©es 80 et 90 alors qu’il avait posĂ© les ingrĂ©dients de ce que nous voyons depuis quelques annĂ©es au cinĂ©ma.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Pas encore de commentaire