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Black Mirror, critique

posté le 25/04/2014

Un nouvelle série anglaise arrive sur France 4 à partir du 1er mai et elle va nous faire réfléchir sur notre usage de la technologie, des médias, de l’information et d’une manière générale, sur notre société. Son nom : Black Mirror.

Connu pour la série satirique Dead Set qui démontait déjà le système de la télé réalité, le britannique Charlie Brooker récidivait en 2011 avait une nouvelle série plus noire qui trouve le chemin de nos écrans français seulement maintenant en seconde partie de soirée. Et on comprend pourquoi quand on voit le contenu particulièrement audacieux et parfois violent (bravo à France 4 pour avoir le courage de la diffuser du coup).

Black Mirror est ainsi une série anthologique (chaque épisode est une histoire indépendante avec ses propres acteurs, l’ensemble seulement relié par un thème commun) revenant sur les méfaits des nouvelles technologies, des médias, de l’information, sur les dérives de la société et de la politique. Le nom n’est pas anodin, faisant autant références aux écrans qui occupent notre quotidien qu’au reflet sombre de nous-mêmes qui est mis en avant.

Un premier épisode mettant mettant au défi le premier ministre de commettre un acte odieux pour sauver une vie, le second qui fait pédaler le peuple pour passer à la télé, un troisième qui permet de stocker ses souvenirs et révélant certaines obsessions (dont une jalousie maladive). Voilà le menu de la première saison qui va forcément mettre mal à l’aise avec un ton très détaché, froid, factuel, montrant bien le peu de recul que l’on peut avoir sur les événements. Entre satire et véritable réflexion, le concept qui s’ancre facilement dans le monde réel fait froid dans le dos et peut choquer autant qu’il invite à la réflexion et les 3 épisodes de la seconde saison poursuivent sur cette lancer, en allant même parfois plus loin dans la subversion.

Les écrans ont une place prépondérante dans la série qui montre les dérive de leur utilisation au quotidien et se prend même à deviner leur usage dans un futur proche. Ceux-ci renforcent le voyeurisme de notre société, et font perdre notre confiance envers chaque individu autant qu’ils commencent à diriger nos vies. Pas étonnant alors de voir des personnes disparues revenir de manière virtuelle ou de voir un personnage de fiction se présenter à des élections.

Non seulement le scénariste capte les travers de notre société mais en plus il commence à se montrer parfois prophétique. Le premier épisode de la seconde saison, assez proche de Her est déjà en partie possible depuis que la série existe tandis que le transhumanisme du 3e dans la premier saison est bien à l’étude (et aussi exploré dans la web série H+). Une raison supplémentaire pour réfléchir vraiment à ce que l’humain devient quand le sensationnalisme prime dans l’information et que les technologies régissent nos vies.

Évidemment, il est inutile d’ajouter que la réalisation tient autant la route que le jeu des comédiens, donnant alors à Black Mirror une identité unique pour une série atypique aussi passionnante qu’inquiétante et qui ne laissera certainement pas indifférent.

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