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Culte du dimanche : Pitch Black

posté le 22/09/2013

Avec Riddick qui vient de sortir au cinĂ©ma, c’est l’occasion de revenir sur les origines du personnage avec sa première apparition sur grand Ă©cran dans la sĂ©rie B diablement efficace de David Twohy : Pitch Black.

Après s’ĂŞtre fait repĂ©rer avec un petit film de SF sans grande prĂ©tention, the Arrival, le rĂ©alisateur David Twohy continue sur la mĂŞme lancĂ©e et rĂ©alise, pour un budget assez rĂ©duit, une nouvelle sĂ©rie B de SF qui sortira discrètement dans les salles de cinĂ©ma. Son nom : Pitch Black. L’histoire : un vaisseau spatial se crashe sur une planète inconnue, dĂ©serte, Ă©clairĂ©e par 3 soleils, mais quand l’Ă©clipse arrive et que des crĂ©atures plutĂ´t inhospitalières font leur apparition, les survivants vont devoir se serrer les coudes.

RacontĂ© comme cela, le pitch n’a Ă©videmment pas grand chose d’original et rassemble tous les poncifs d’une sĂ©rie B du genre, digne de sortir directement en vidĂ©o. Et pourtant l’auteur-rĂ©alisateur crĂ©Ă© la surprise avec un scĂ©nario plus malin qu’il n’y parait et une mise en scène diablement efficace. En effet, ici les personnages se rĂ©vèlent assez fouillĂ©s et sortent assez du carcan des clichĂ©s pour offrir une autre dimension au film, plus spirituelle avec l’imam, plus burnĂ©e avec un prisonnier et le chasseur de primes qui l’a attrapĂ©, … Dosant adroitement les caractères de ses personnages qui disparaitront un Ă  un selon l’avancĂ©e du rĂ©cit, et pas toujours selon l’ordre que l’on pourrait deviner, le rĂ©alisateur arrive rĂ©gulièrement Ă  nous surprendre avec des rĂ©vĂ©lations qui viennent apporter un petit plus au rĂ©cit balisĂ©, jusqu’au final assez osĂ©.

D’un autre cĂ´tĂ©, le rĂ©alisateur s’en sort Ă©galement grâce Ă  une rĂ©alisation efficace et rythmĂ©e qui nous fait bien ressentir toute l’ariditĂ© de la planète et entretient de petits moments d’angoisse assez rĂ©ussis. Avec un budget limitĂ© Twohy arriver Ă  crĂ©er de toute pièces une planète intrigante, personnage Ă  part entière du film dont les crĂ©atures ne sont que des extensions. Revendiquant clairement l’influence d’Alien avec ses monstres attaquant lorsqu’on s’y  attend le moins, invisibles dans la nuit noire et particulièrement voraces. La menace est rĂ©elle et l’obscuritĂ© a rarement Ă©tĂ© aussi dangereuse que sur cette planète. Mieux que cela, Ă  travers cette histoire mais aussi les personnages (via l’antiquaire ou l’imam par exemple), le rĂ©alisateur nous fait ressentir qu’il y a peut-ĂŞtre un univers au delĂ  Ă  explorer.

Mais plus fort que les monstres, c’est un personnage en particulier qui va Ă©merger du film. Les scĂ©naristes Jim et Ken Wheat et le rĂ©alisateur ont en effet eu l’a bonne idĂ©e d’apporter une brute imprĂ©visible du nom de Riddick, un meurtrier qui a Ă©tĂ© fait prisonnier par un chasseur de primes et qui se rĂ©vèle ĂŞtre le seul espoir de survie du groupe, non seulement grâce Ă  sa force physique et son aptitude Ă  tuer sans Ă©tat d’âme mais aussi parce qu’il possède la facultĂ© de voir dans le noir. Don expliquĂ© par un lointain passĂ© de prisonnier, donnant alors Ă  ce personnage toute une histoire et un vĂ©ritable charisme.
Dans ce rĂ´le, l’une des futures stars de films d’action des annĂ©es 2000 : Vin Diesel. L’acteur qui Ă©tait jusqu’ici cantonnĂ© Ă  un second rĂ´le dans Il faut sauver le soldat Ryan et Ă  la voix du GĂ©ant de fer peut enfin laisser s’exprimer son physique dans un rĂ´le taillĂ© pour lui avant de devenir la star de Fast and Furious un an plus tard.

Vin Diesel aimera d’ailleurs tellement ce rĂ´le de Riddick qu’il soutiendra David Twohy Ă  chaque instant pour les suites qui arriveront, malgrĂ© les embuches pour les mettre en Ĺ“uvre. C’est ainsi que l’acteur (grâce Ă  sa renommĂ©e) et le rĂ©alisateur dĂ©cideront d’emmener leur hĂ©ros vers un monde plus vaste relevant plus du space opĂ©ra ambitieux que du film de SF horrifique avec les Chroniques de Riddick. HĂ©las, alors que le premier volet avait fait sa carrière principalement par la vidĂ©o et le bouche-Ă -oreille, le second ne bĂ©nĂ©ficiera pas d’autant de clĂ©mence du public (un succès critique plus modeste et un budget qui sera pas remboursĂ©). La 3e aventure de Riddick maintenant sur les Ă©crans reviens quand Ă  elle aux sources du premier film et c’est une bien meilleure nouvelle.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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