Ted, critique

posté le 03/10/2012

PrĂ©parez-vous, Ted, l’ours en peluche  qui ose dire « fuck », dĂ©barque et c’est simplement la comĂ©die de l’annĂ©e !

On connait Seth MacFarlane avec Les Griffin et American Dad, les deux sĂ©ries animĂ©es qui renvoyaient les Simpsons au statut de gentille famille amĂ©ricaine droite dans ses bottes. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’avec son premier film pour le cinĂ©ma, il reste dans la mĂŞme optique, pervertissant ainsi l’image de l’ours en peluche mignon tout plein pour en faire le pote de beuverie des trentenaires mais sans oublier d’apporter son lot d’Ă©motion. Le film navigue ainsi entre plusieurs genres, du conte initiatique Ă  la comĂ©die romantique en passant par le buddy movie, avec un aisance ahurissante et surtout sans temps mort.

Le film s’ouvre ainsi comme un conte sur le vĹ“u d’un gamin pour avoir un ami. C’est alors que son ours en peluche Ted prend vie. Et très vite celui-ci devient une cĂ©lĂ©britĂ© avant de devenir has been et de couler des jours heureux chez John qui a maintenant la trentaine. Mais quand John veut aller plus loin dans sa relation avec Lori, celui-ci lui pose un ultimatum : c’est elle ou Ted. La sĂ©paration sera alors difficile Ă  surmonter pour tous les trois.

Surfant complètement sur l’adulescence, Seth MacFarlane fait de Ted un personnage auquel on s’attache tout de suite, Ă©voquant les souvenirs d’enfance et le transformant en meilleur pote, celui qui est toujours lĂ  et qui a du mal Ă  grandir, restĂ© au stade de la drague et de l’alcool. Il y a alors un vrai plaisir rĂ©gressif Ă  retomber dans cette pĂ©riode quand tout le monde en prend pour son grade et que les rĂ©fĂ©rences piquantes pleuvent. La relation qui unit Ted et John est ainsi aussi touchante que drĂ´le, comme tout buddy movie oĂą les hĂ©ros partagent tout. Attendrissant et complètement dĂ©lirant dans son Ă©vocation des souvenirs d’enfance (Flash Gordon), Ted est aussi mĂ©chant dans la vision du quotidien par le nounours mais si c’est parfois grossier, le film n’est pas pour autant vulgaire. La frontière entre les deux est mince et fait ici pourtant toute la diffĂ©rence pour reste drĂ´le en permanence.

Cet aspect trash est aussi compensĂ© par l’histoire touchante de John et Lori, assez naturelle et posant bien a problĂ©matique de l’adulte devant renoncer Ă  une part de son enfance pour avancer dans un monde d’adulte. Une question Ă  laquelle tout film classique et moralisateur aurait alors apportĂ© une rĂ©ponse en brocardant cette part d’enfance comme de l’immaturitĂ© Ă  bannir. Ici, le film ne fera pas cette morale et montre clairement que les deux peuvent cohabiter en bonne harmonie et qu’il suffit d’accepter cette part de soi. L’adulescence n’est alors plus une tare mais peut-ĂŞtre bien une force.

On pourra bien trouver quelques longueurs au film mais il n’empĂŞche que ses nombreuses pointes d’humour tapent toujours juste, en particulier grâce au talent mĂ©connu de Mark Wahlberg pour la comĂ©die et surtout Ă  Seth MacFarlane qui incarne Ted de telle manière qu’il le rend tout de suite palpable et mĂ©chamment adorable, volant sans problèmes la vedette Ă  son entourage.

Ted navigue ainsi aisĂ©ment entre les diffĂ©rentes Ă©motions, des Ă©clats de rires d’une soirĂ©e arrosĂ©e Ă  la colère de deux potes en passant par la touchante histoire d’amour. Saupoudrez tout ça d’irrĂ©vĂ©rence, de rĂ©fĂ©rences geeks et pop mais aussi de quelques guests qui n’hĂ©sitent pas Ă  se moquer d’elles-mĂŞmes et vous obtenez certainement la meilleure comĂ©die de l’annĂ©e qui donne envie Ă  tous les trentenaires d’acheter un ours en peluche.

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