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Superior de Mark Millar et Leinil Yu

posté le 05/10/2012

Après Kick-Ass et Nemesis, voici le nouveau hĂ©ros du « Millar World » : Superior. Et sous ses premiers aspects classiques, l’auteur arrive Ă  dĂ©livrer un rĂ©cit finalement assez intĂ©ressant qui va enfin au delĂ  de son concept pour toucher Ă  l’Ă©motion.

Si Mark Millar est l’un des plus gros vendeurs de comics et celui qui est arrivĂ© le plus facilement Ă  s’imposer Ă  Hollywood ces dernières annĂ©es, c’est bien pour deux raisons. La première, c’est qu’il arrive toujours Ă  imaginer des concepts très allĂ©chants sur le papier, la secondes c’est que, tel un pro du marketing, arrive très bien Ă  les vendre grâce Ă  la violence qu’il y insère. Le souci, c’est que parfois (souvent mĂŞme), le marketing prend le pas sur l’Ă©criture et les nouveaux concepts ne sont finalement que des feux de paille. Ainsi, si Millar s’est avĂ©rĂ© très bon sur Ultimates et Civil War, il a souvent Ă©tĂ© Ă  cĂ´tĂ© de la plaque et Red Son ou Nemesis peuvent rester nous rester en travers de la gorge. Quand au cas de Kick-Ass, il est encore un peu Ă  part.

Avec l’arrivĂ©e de son nouveau hĂ©ros, on redoutait le pire et pourtant il s’avère pour une fois assez juste, sans donner dans la violence gratuite, se rapprochant plus de ce qu’il avait fait avec 1985. Sous le label Icon de Marvel (qui laisse les auteurs libres avec les droits de leurs crĂ©ations contrairement aux sĂ©ries classiques), il apporte donc une nouvelle variation sur le super-hĂ©ros tout puissant dans la lignĂ©e de Superman, Shazam ou Sentry. Cette fois, c’est un enfant handicapĂ© qui va devenir du jour au lendemain son super-hĂ©ros de comics prĂ©fĂ©rĂ© : Superior. Il va sans dire que cette transformation aura de grosses rĂ©percussions Ă  la fois pour la vie du jeune Simon Pooni mais aussi pour le monde.

En 7 numĂ©ros l’auteur arrive Ă  nous intĂ©resser Ă  son personnage et Ă  sa destinĂ©e. Pourtant ce n’Ă©tait pas gagnĂ© d’avance puisque sur les 2 premiers numĂ©ros le rĂ©cit est très classique avec la transformation et l’apprentissage de l’utilisation des super-pouvoirs, l’arrivĂ©e de la journaliste … Mais une fois son hĂ©ros mis en place, l’auteur va ensuite faire bouger les choses. Dès que le hĂ©ros va vouloir changer le monde et que celui qui lui a donnĂ© son pouvoir ne semblera pas si angĂ©lique, le rĂ©cit s’intensifie pour ne plus nous lâcher, d’autant plus que les personnage se rĂ©vèleront plus complexes qu’ils n’en ont l’air. Nous avons alors droit Ă  du grand spectacle rempli d’Ă©motions et de choix cornĂ©liens pour l’ex-handicapĂ©.

CĂ´tĂ© dessins, l’auteur laisse un peut tomber Romita Jr et McNiven pour confier les crayons Ă  Leinil Yu qui va apporter une touche Ă  la fois plus humaine et plus spectaculaire au scĂ©nario de Millar. Pas de grandes giclĂ©es de sang ou de membre arrachĂ©s mais les batailles en pleine ville sont tout de mĂŞme assez Ă©pique et mises en page comme un grand blockbuster (il coule de source que Millar Ă  crĂ©Ă© Superior dans  l’unique but d’en faire un film et l’on serait vraiment très curieux de voir ce que cela donne en live) mais sans oublier les scènes intimiste oĂą l’on ressent la proximitĂ© des personnages.

Si l’on peut dĂ©plorer un final qui vire dans le n’importe quoi dans son invocation de dĂ©mons et la conclusion quelque peu facile, Millar livre tout de mĂŞme son rĂ©cit le mieux construit depuis un moment. Entre l’hommage Ă  l’icĂ´ne qu’est Superman mais aussi le rĂ©cit intimiste et initiatique d’un gamin qui doit choisir entre ses rĂŞves et son intĂ©gritĂ©, il fait de Superior un rĂ©cit Ă  la fois spectaculaire et touchant.

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