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La Chose vs. The Thing vs. The Thing

posté le 17/02/2012

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A l’occasion de la  sortie vidĂ©o de The Thing 2011, voici un petit retour sur les 3 films portant sur le sujet de cette crĂ©ature retrouvĂ©e en antarctique. Alors quelle est la version la plus rĂ©ussie ? Verdict.

A l’origine, il y a la nouvelle Who Goes There de John W. Campbell parue en 1934 dans la revue Astounding Stories. L’histoire de scientifique isolĂ©s en antarctique dĂ©couvrant un corps extraterrestre congelĂ©. Évidemment, celui-ci va se rĂ©veiller et crĂ©er la panique au sein de la petite communautĂ©. La Chose d’un autre monde, rĂ©alisĂ© par Christian Nyby et produit par Howard Hawks en sera la première version en 1951. Comme tous les films de SF sortis Ă  l’Ă©poque, Ă  l’instar du Jour oĂą la Terre s’arrĂŞta, le film est une allĂ©gorie de la lutte contre la menace communiste.
Mais cette version s’Ă©loigne considĂ©rablement du texte original, oubliant la paranoĂŻa et la crĂ©ature protĂ©iforme pour quelque chose de plus classique, nous amenant plus Ă  la rencontre du monstre de Frankenstein dans les glaces plutĂ´t qu’Ă  la confrontation avec une espèce insidieuse.
Mais la Chose d’un autre monde n’en oublie pas de mener Ă  bien son suspens et surtout de donner corps Ă  la voix scientifique privilĂ©giant le dialogue et l’Ă©tude aux armes.

C’est parce que la Chose d’un autre monde a marquĂ© John Carpenter enfant que celui-ci fera une nouvelle adaptation de l’histoire en 1982 intitulĂ©e The Thing. Pour cela il s’entoure d’Ă©quipes qu’il connait et reprend Kurt Russel devant la camĂ©ra. En se rapprochant de la nouvelle de Campbell, il dĂ©livre un chef d’œuvre de l’angoisse et du fantastique, atteignant un niveau de paranoĂŻa qui culminera avec la sĂ©quence culte des tests sanguins.
Finie la crĂ©ature du Frankenstein et finies les prĂ©occupation scientifiques, Carpenter s’attache Ă  bien montrer la perte de confiance entre les diffĂ©rents membres d’un groupe en milieu confinĂ© et glacial. Il redonne aussi Ă  la crĂ©ature son aspect Ă©trange, horrible, dĂ©shumanisĂ©, en installant une tension permanente et un climat presque apocalyptique soutenus par la musique pesante d’Ennio Morricone. L’accueil en salles est glacial et la carrière du film se fera en vidĂ©o, faisant de The Thing une rĂ©fĂ©rence, bien supĂ©rieure Ă  la version de Nyby.

Il aura fallu attendre 20 ans pour voir le retour de la chose sur les Ă©crans, bĂ©nĂ©ficiant maintenant de l’aura du film de Carpenter. Universal, Ă  la recherche d’une nouvelle franchise et fidèle Ă  son image de studio crĂ©ateurs de monstres, a dĂ©cidĂ© de capitaliser sur le film du maĂ®tre pour relancer une nouvelle version de The Thing qui s’avère en fait ĂŞtre un prequel sur l’Ă©quipe norvĂ©gienne. HĂ©las le film peine Ă  se trouver une personnalitĂ© et une atmosphère angoissante, copiant efficacement mais bĂŞtement l’original dans son segment central Ă  renfort de sfx trop visibles.
Si l’on sauvera volontiers Mary Elizabeth Winstead qui rĂ©vèle une force assez badass, faisant passer ainsi le film pour un divertissement aisĂ©ment regardable, on ne sauvera pas la dernière partie du naufrage. En effet, Ă  partir du moment oĂą le test sanguin est remplacĂ© par un simple examen de la dentition des diffĂ©rents occupants de la base scientifique, jusqu’Ă  ce qu’il se passe Ă  l’intĂ©rieur du vaisseau spatial, le film enchaĂ®ne les sĂ©quences ridicules dans une surenchère de rĂ©vĂ©lations sur les personnages que la chose possède. En voulant apporter quelques rĂ©ponses, le film rĂ©vèle toutes les limites d’un exercice qui n’Ă©tait d’aucune utilitĂ© face au chef d’œuvre qui le prĂ©cĂ©dait.

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