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Culte du dimanche : Danse avec les Loups

posté le 06/11/2011

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Aujourd’hui, retour en territoire indien avec le film de Kevin Costner aux 7 Oscars : Danse avec les Loups, film culte et leçon d’humanitĂ© touchante qui a bercĂ© les annĂ©es 90.

danse avec les loups afficheDans les annĂ©es 80, Kevin Costner mène une carrière d’acteur modeste qui culmine surtout avec Les Incorruptibles de De Palma. Un jour son ami Michael Blake lui tend le scĂ©nario de Danse avec les Loups qu’il dĂ©cide de rĂ©aliser. Mais auparavant, il lui conseille d’en faire un livre afin de rĂ©unir plus facilement le budget nĂ©cessaire. Produire le film ne sera d’ailleurs pas facile, d’une part parce que Costner souhaite faire parler les indiens dans leur langue natale, le Lakota, et d’autre part car le film est d’une longueur exceptionnelle (3 heures pour la version cinĂ©ma). Les investisseurs voient mal comment ils pourront rentrer dans leurs frais, d’autant plus que le rĂ©alisateur demande le final cut.

MalgrĂ© tout, Costner arrive Ă  rĂ©unir les fonds nĂ©cessaires et Ă  obtenir gain de cause pour tout ce qu’il souhaite mettre en scène. Il part alors tourner son film en dĂ©cors naturels dans le Dakota du sud. Ici il peut filmer Ă  loisir cette histoire se dĂ©roulant durant la guerre de sĂ©cession, oĂą le lieutenant John Dunbar est mutĂ© pour s’occuper d’un avant-poste dans l’ouest sauvage, Ă  la limite du territoire Sioux. Petit Ă  petit il va apprendre Ă  connaitre ses nouveaux voisins et va mĂŞme intĂ©grer la tribu.

L’histoire est au fond plutĂ´t classique mais fonctionne toujours, surtout quand elle est bien racontĂ©e. En effet, la dĂ©couverte d’un autre peuple plus proche des valeurs authentiques de la famille et de la nature est une constante des grandes histoires, de Pocahontas Ă  Avatar. Ici Costner s’attache aux indiens avec beaucoup d’humanitĂ©, nous dĂ©couvrons leurs coutumes, leur langage, leur manière de chasser, leurs valeurs dans un rĂ©cit qui prend le temps de s’installer et nous immerge de plein pied dans cette culture. Dunbar qui Ă©tait suicidaire au dĂ©but du film y rĂ©apprend l’amour et l’amitiĂ©.

L’histoire est profondĂ©ment intimiste et se dĂ©roule bien souvent autour de dialogues au coin du feu, calumet Ă  la bouche. Mais Costner n’en oublie pas pour autant la dimension Ă©pique de la fresque. Le morceau de bravoure du film restera bien entendu cette impressionnante chasse au bison, portĂ©e par la magnifique partition de John Barry inspirĂ© par les grands espaces. Bref, Costner porte Ă  l’Ă©cran du grand cinĂ©ma comme on n’en voit que rarement, un western complètement diffĂ©rent de tout ce qui a Ă©tĂ© fait.

Évidemment, face Ă  la « bonté » des Sioux, Costner met en relief la sauvagerie des colons, ceux qui n’hĂ©sitent pas Ă  s’entretuer ou Ă  exterminer des bisons juste pour leurs peaux, les laissant pourrir sur place lĂ  oĂą les indiens les traitent avec honneur jusque dans la mort ou ceux qui se torchent avec un journal plutĂ´t que de le lire. Alors oui, toute a vĂ©ritĂ© historique n’est pas complètement retranscrite (les Sioux ont eux aussi repoussĂ© d’autres tribus pour Ă©tendre leur territoire l’arrivĂ©e des nouveaux amĂ©ricains) mais le message dĂ©livrĂ© par le film est puissant, jusqu’Ă  la sĂ©paration finale. Les indiens, sont tous bien plus touchants et authentiques (grâce au Lakota utilisĂ© justement) que les amĂ©ricains et on se verrais plus parcourir les plaines aux cĂ´tĂ©s d’Oiseau Bondissant et Cheveux au Vent.

Face Ă  la durĂ©e du film, les distributeurs ont pris leurs prĂ©cautions et n’ont sorti le film que dans quelques salles. Mais les critiques sont enthousiastes quand Ă  la beautĂ© du film et le public accroche au discours humaniste. Petit Ă  petit Danse avec les Loups sera diffusĂ© dans un nombre de salles croissant pour rencontrer le succès que l’on connait. Un succès qui sera amplifiĂ© par le triomphe du film aux Oscars oĂą il repart avec 7 statuettes dont meilleur film, rĂ©alisateur, scĂ©nario ou encore musique. Kevin Costner passe alors au statut de superstar et pourra profiter d’une libertĂ© totale pendant la première moitiĂ© des annĂ©es 90, jusqu’au plantage de Waterworld.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 16/11/2011 Ă  18:15 | #1

    Bonsoir, quel film, vu Ă  l’Ă©poque en version puis plus tard en version longue de 4 heures. Ah la chasse au bison et la musique qui va avec. Dommage que Costner n’ait jamais refait aussi bien depuis. Bonne soirĂ©e.