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Culte du dimanche : Un Monde Parfait de Clint Eastwood

posté le 15/06/2014

La sortie de son nouveau film Jersey Boys est l’occasion de revenir sur l’un des films de l’une des pĂ©riodes phares de Clint Eastwood. L’un de ses films les plus tendres : Un Monde Parfait.

Star de western puis de la ville de Dirty Harry, Clint Eastwood semblait avoir connu pendant les annĂ©es 80 un certain dĂ©clin. Mais l’acteur-rĂ©alisateur a toujours rĂ©ussi Ă  renaĂ®tre en abordant de nouveau thèmes Ă  mesure qu’il avance en âge. Au dĂ©but des annĂ©es 90, il enchaĂ®ne Ă  nouveau les succès publics et critiques avec Impitoyable puis Dans la Ligne de Mire. C’est alors qu’arrive Ă  sa porte le scĂ©nario d’Un Monde Parfait Ă©crit par John Lee Hancock (futur rĂ©alisateur du larmoyant Dans l’Ombre de Mary) destinĂ© au dĂ©part Ă  Steven Spielberg (ce qui n’est pas très surprenant lorsque l’on voit les thèmes dĂ©veloppĂ©s par le script) qui aurait voulu Eastwood dans le rĂ´le principal. Seulement Spielberg est alors très occupĂ© (Jurassic Park et la Liste de Schindler sont en pleine production) et dĂ©cline l’offre. Ce bon vieux Clint accepte alors de rĂ©aliser le film.

Un Monde Parfait raconte l’histoire d’un Ă©vadĂ© de prison qui se retrouve en cavale accompagnĂ© d’un jeune garçon qu’il a pris en otage. Très vite les deux deviennent complices, s’influencent l’un l’autre, le mĂ´me trouvant un père de substitution alors que fuyard y voit peut-ĂŞtre une rĂ©demption.

Alors que sa carrière vient d’exploser avec Danse avec les Loups, Robin des Bois et Bodyguard, c’est donc Kevin Costner qui est choisi pour interprĂ©ter le rĂ´le principal de Butch Ă  la condition qu’Eastwood tienne un rĂ´le dans le film, forçant se dernier Ă  prendre le rĂ´le du flic qui le poursuit et avec qu’il il n’aura pourtant que peu de scènes en commun en dehors du final Ă©mouvant. MalgrĂ© quelques petites tensions sur le tournage Ă  cause de caractères complètement opposĂ©s (Costner Ă©tant un perfectionniste alors qu’Eastwood prĂ©fère tourner rapidement), le film conserve tout ce qui en fait sa spĂ©cificitĂ© : son humanisme.

En effet, si certains film d’Eastwood comme les western ou Dirty Harry viennent parler d’auto-justice, ici le rĂ©alisateur traite au contraire de la rĂ©demption de criminels auprès de l’innocence d’un enfant. Sans jamais verser dans le pathos ou dans les clichĂ©s (le fait de faire du gamin un tĂ©moin de JĂ©hovah est d’ailleurs un parti pris osĂ© qui montre bien que le film se dĂ©marque du tout venant) , il trouve toujours de bons moyens de parler de la vie, de tolĂ©rance, de pardon et de l’humanitĂ© qu’il y a en chacun de nous, chaque personnage rĂ©flĂ©chissant d’ailleurs aux frontières entre le bien et le mal.


Le film dĂ©gage d’ailleurs d’autres belles images comme cette idĂ©e de voiture permettant de voyager dans le temps ou les diffĂ©rentes rencontres du duo. Le road trip devient alors très attachant, d’une tendresse dĂ©sarmante jusqu’au final. Clint Eastwood, loin de la violence de certains films nous offre donc une oeuvre humaniste toute en retenue avec autant de scènes Ă  suspense ou d’action que de scènes intimistes touchantes. Il faut dire que les acteurs sont tous parfaits pour transmettre leurs Ă©motions et faire de cette fable une vraie rĂ©ussite.

Cette fibre émotionnelle sera alors un nouveau succès en salles et critique pour Clint Eastwood qui continuera dans la veine romantique avec sur la Route de Madison tandis que Costner ira lui du côté du western avec Wyatt Earp. Mais pour longtemps, Butch et son ami le gentil fantôme resteront en mémoire.

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