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L’ÃŽle aux Chiens, critique

posté le 09/04/2018

La maison de poupée géante de Wes Anderson s’ouvre sur un nouveau monde avec l’ÃŽle aux Chiens qui a fait sensation à la Berlinale. Voilà donc un film animé qui a du mordant !

Après le triomphe de Grand Budapest Hotel, Wes Anderson revient au cinéma d’animation qu’il avait expérimente avec Fantastic Mr Fox. L’occasion pour lui de maitriser totalement son récit original avec ses marottes habituelles et toujours plus d’engagement politique.

Dans un Japon dystopique, un virus se propage auprès de la population canine. Du coup tous les chiens sont déporté sur une île-décharge, loin de la population. 6 mois plus tard le fils du maire s’écrase sur l’île et part à la recherche de son chien.

Le contexte du film est donc complètement original et mêle autant le récit de survie que le drame familial et le thriller politique, le tout avec la patte inimitable de Wes Anderson. L’association de son style de mise en scène et de récit débouche comme d’habitude sur un film qui raconte énormément de choses sans en avoir l’air avec un contrôle absolu.

Car il faut bien voir dans l’ÃŽle aux Chiens que Wes Anderson maitrise son cadre à la perfection, avec une maniaquerie folle. Personnages centrés, travelings latéraux, couleurs jaunies, voix off primordiale commençant par un conte, tout est là pour voir se jouer devant nous une pièce de théâtre géante où chaque image est parfaitement étudiée.

Et tout cela est mis en service d’une histoire riche, à la fois tendre et cruelle où évidemment les chiens ne sont que des métaphores des luttes intestines que se livrent sans arrêt les hommes. A la fois récit sur la famille et l’amour fraternel, mais aussi fable politique et écologique, les niveau de lecture sont multiples.

Et surtout, avec un nouveau cadre (le Japon), une toute nouvelle galerie de personnages canins (aux voix des habitués du réalisateur, de Bill Murray à Jeff Goldblum) et un engagement plus fort qui dépasse la sphère familiale, Wes Anderson fait évoluer son cinéma, ou en tout cas, montre encore que son style s’adapte à un discours bien plus large.

Évidemment, le style graphique des marionnettes loin d’être sexy et quelques longueurs inhérentes à son cinéma peuvent toujours rebuter un peu ou provoquer un petit moment de sieste chez certains, mais on passe tout de même largement au dessus de cela en se plongeant dans ce récit d’aventure canin original et qui a beaucoup à offrir. Aussi dur qu’il puisse être, il faut donc bien profiter de son séjour sur l’ÃŽle aux Chiens.

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