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Logan, critique

posté le 22/02/2017

Wolverine est de retour sur grand Ă©cran en solo pour un dernier baroud d’honneur de Hugh Jackman dans la peau du mutant griffu. Sobrement intitulĂ© Logan, il s’agit enfin de la meilleure transposition du personnage Ă  l’Ă©cran avec un rĂ©cit violent et Ă©mouvant.

On ne peut pas dire que Wolverine ait brillĂ© sur grand Ă©cran. En dehors des films X-Men qui lui Ă©taient dĂ©jĂ  Ă  50% dĂ©diĂ©s, ses films en solo se sont soldĂ©s par de vĂ©ritables Ă©checs artistiques. Et comme cela fait 17 ans que Hugh Jackman endosse le rĂ´le avec un plaisir certain, il Ă©tait temps pour lui d’enfin tourner la page. Et pour cela il vase consacrer avec James Mangold Ă  transposer la fin de son personnage, une dernière aventure crĂ©pusculaire qui pourrait enfin faire honneur Ă  Logan.

On pourrait se dire que remettre James Mangold Ă  la barre du film n’est pas vraiment une bonne idĂ©e Ă©tant donnĂ© la petite catastrophe qu’Ă©tait le Combat de l’Immortel. Mais il ne faut pas oublier que le rĂ©alisateur est certes capable du passable (Night and Day) comme du meilleur (Copland, Identity, Walk the Line), et surtout, il n’avait pas une grande libertĂ©. Cette fois, il Ă©tait d’emblĂ©e convenu de faire un film classĂ© R aux US, permettant d’avoir alors une plus large latitude quand aux thèmes abordĂ©s et Ă  la violence que pouvait dĂ©gager le film. Ajoutez Ă  cela que le rĂ©alisateur a Ă©galement fait ses preuves dans le western avec le remake de 3h10 pour Yuma Ă©tait sacrĂ©ment efficace et on reprend confiance.

Et bien vous en fera car dès les premières images, on retrouve un Logan imbibĂ© d’alcool, mal en point qui tranche dans le vif avec quelques malfrats. Le ton est donnĂ©, nous aurons enfin le vrai Wolverine, ce sera violent, sombre et ça sent la fin. Alors on dĂ©couvre que dans un futur proche, il n’y a plus de mutants, Wolvie est malade et est devenu chauffeur de limousine pour payer les mĂ©dicaments d’un professeur X sĂ©nile qu’il hĂ©berge dans un entrepĂ´t de l’autre cĂ´tĂ© de la frontière mexicaine. Oui, le monde des X-Men que nous connaissions a changĂ© et est devenu plus pessimiste que jamais. Et c’est dans ce contexte qu’il croise la route d’une mystĂ©rieuse gamine qu’il va devoir escorter dans un endroit sĂ»r alors qu’il est poursuivi par une bande de mercenaires.

Pour les fans du comics qui s’attendent Ă  une adaptation de Old Man Logan, ne vous attendez pas Ă  de la fidĂ©litĂ©, seul le contexte gĂ©nĂ©ral d’un Wolverine vieillissant et d’un monde sans mutant est exploitĂ©. Pour le reste, nous nous retrouvons dans un film bien plus rĂ©aliste dans lequel la violence a toute sa place. Mangold nous emmène dans un roadtrip convoquant autant Mad Max que le western d’Eastwood qui se dĂ©marque du reste de la saga des X-Men. Et il en profite pour faire passer quelques message politiques et sociaux (coucou Trump, la frontière mexicaine pour se rendre vers le protecteur Canada, les changement gĂ©nĂ©tiques gĂ©nĂ©ralisĂ©s). Nous sommes ici dans un futur parfaitement crĂ©dible dans un film engagĂ© et vĂ©ritablement poignant car laissant aussi la part belle Ă  un discours sur la famille Ă©mouvant.

Car oui, Logan est d’une grande violence (des tĂŞtes vont voler, les griffes trancher et les gerbes de sang Ă©clabousser les murs) mais il y a aussi une grande force Ă©motionnelle dans le film. Que ce soit les rapports entre Xavier et Logan cherchant Ă  se rapprocher et Ă  se faire pardonner leurs actes, ou le rapprochement entre notre anti-hĂ©ros et la jeune X-23, le film bĂ©nĂ©ficie ici vraiment d’un supplĂ©ment d’âme. D’autant plus que les acteurs sont ici impeccables, Patrick Stewart donnant une nouvelle dimension dĂ©sespĂ©rĂ©e Ă  son personnage et la jeune Dafne Keene Ă©tant une vĂ©ritable rĂ©vĂ©lation sur qui pourrait entièrement reposer un prochain film. Et Ă©videmment, Hugh Jackman est lĂ , impeccable, donnant enfin du sens Ă  toute la dramaturgie de son personnage, formidablement investit dans ce qui restera le rĂ´le le plus important de sa carrière et lui faisant honneur jusqu’au dernier instant.

Evidemment, dans Logan tout n’est pas parfait et il y a quelques petites longueurs et un aspect de l’histoire lĂ©gèrement foireux quand aux bad guys. Mais ce sont des dĂ©fauts que l’on pardonnera cette fois aisĂ©ment Ă©tant donnĂ© la grande rĂ©ussite du road trip crĂ©pusculaire rempli dans sang et de larmes qui rend enfin justice au personnage et se rĂ©vèle ĂŞtre l’un des Ă©pisodes les plus intĂ©ressants de la saga mutante et mĂŞme l’un des blockbusters les plus couillus de ces dernières annĂ©es aux pays des super-hĂ©ros formatĂ©s.

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