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Culte du dimanche : Police Fédérale Los Angeles de William Friedkin

posté le 03/12/2017

Après un peu plus d’un an d’absence, et si on profitait d’un nouveau coffret d’exception pour rouvrir la rubrique « culte du dimanche » ? Bon cette fois, pour tenir le rythme, on va y aller non plus de manière hebdo mais mensuelle avec 1 film culte chaque début de mois. Et c’est donc parti avec Police Fédérale Los Angeles de William Friedkin qui bénéficie d’une superbe édition collector chez Carlotta (qui nous gratifie donc, avec celui sur Hitchcock, de 2 coffrets pour les fêtes ! c’est beau !). C’est parti pour plonger dans l’enfer de L.A.

Après avoir connu le succès au début des années 70 avec French Connection et l’Exorciste, William Friedkin est tombé d’un seul coup de son piédestal lorsque Sorcerer (son remake viscéral du Salaire de la Peur) se plante au box office après un tournage difficile. Dès lors écarté par les studios, il va mener une nouvelle carrière dans les années 80 un peu sous le radar avec des films choc comme La Chasse. Mais ce n’est pas parce que le monsieur ne rempli plus les salles que la critique ne suit pas, au contraire, ayant gagné en indépendance et faisant presque ce qu’il veut, il offre des films appréciés et aujourd’hui reconnus.

C’est dans ce contexte qu’il réalise en 1985 Police Fédérale Los Angeles. Un titre plutôt générique qui fleure bon les buddy movies policiers de l’époque auquel on préférera le titre original To Live and Die in L.A. qui représente bien mieux le sujet du film et place directement les enjeux de l’histoire.

Car près de 15 ans après son histoire dans l’enfer du trafic de drogue à New-York, Friedkin s’attaque cette fois à sa version enfiévrée et ancrée dans les années 80 en plein Los Angeles. Deux films qui vont pouvoir fonctionner en miroir, autant pour leur sujet que pour le duo de flic aux limites de la loi qu’ils représentent.

Ici l’officier casse-cou Richard Chance cherche à venger son ancien coéquipier abattu par l’équipe du faux-monnayeur Rick Masters. Emportant son nouveau partenaire Vukovitch et prenant régulièrement des infos auprès de Bianca Torres, il s’embarque alors dans une véritable descente aux enfers, n’hésitant pas à franchir toutes les règles.

Dès le générique mélangeant la chaleur de L.A. et des toiles hallucinées sur fond de musique de boite de nuit, le réalisateur donne le ton, Police Fédérale Los Angeles ne sera pas l’un de ces buddy movies comme l’Arme Fatale qui arriveront un peu plus tard. Friedkin annonce qu’il va clairement s’embarquer dans une enquête fiévreuse et explorer les dessous de la cité des anges pour faire brûler leurs ailes.

 

Avec un style aussi réaliste que dynamique, il nous montre de quelle manière les flics et les truands font finalement partie de la même famille, parlant le même langage, adoptant les mêmes manières brutales chacun dans le but de montrer qu’il peut coincer l’autre. Et plus le film avance, plus il va désorienter le spectateur, jouant sur les apparences et une manière de tourner inattendue qui culminera avec une course-poursuite sur les autoroutes et dans les alentours paumés de LA qui aura de quoi nous clouer au fauteuil.

Tout cela est aussi véhiculé par des personnages forts campés par des acteurs peu connus. En effet, si le chemin vers la mort adopté par Chance (William Petersen, future star des Experts) est le sujet du film, celui-ci est vécu par le prisme de son co-équipier, témoin de ce parcours qui s’étonne autant que le spectateur sur cette histoire, face un Rick Masters aussi charmeur que manipulateur et dérangé qui montre tout de suite les choix de rôles de Willem Dafoe.

Film enfiévré porté par la chaleur de la ville et la folie contagieuse de ses personnages, Police Fédérale Los Angeles est donc un grand film de flics aujourd’hui largement reconnu, sans doute le meilleur de cette décennie pour Friedkin et qui traverse maintenant le temps en montrant l’impact qu’il a eu sur de nombreuses production de la fin des années 80 et début 90. Bref, de quoi devenir culte.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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