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Films express : Invincible, Foxcatcher, l’Interview qui tue, Frank

posté le 03/02/2015

Des fois, on voit des films et on n’a pas le temps d’Ă©crire dessus … ou pas trop l’envie parce qu’il n’y a pas non plus grand chose Ă  dire. VoilĂ  donc en vrac quelques rapides avis sur Invincible, Foxcatcher, l’Interview qui tue et Frank.

Pour son 2e film, Invincible, Angelina Jolie adapte Ă  l’Ă©cran une histoire vraie, celle d’un athlète qui a Ă©tĂ© fait prisonnier des japonnais pendant la guerre. Un rĂ©cit plutĂ´t classique et avec assez peu d’originalitĂ© (oui, on a dĂ©jĂ  vu ce genre d’histoire maintes fois, avec toutes les guerres) avec ce qu’il faut d’acadĂ©misme et de linĂ©aritĂ© pour ne pas s’embrouiller. Cependant, derrière cette façade, on sent chez la rĂ©alisatrice une vĂ©ritable sincĂ©ritĂ© dans son projet et cela transparait dans cette histoire forte, qui ne fait pas dans la dĂ©monstration ni dans le trop plein de bons sentiments. Avec l’appui d’un Jack O’Connell qui n’en fini pas de se rĂ©vĂ©ler après les Poings contre les Murs, elle nous offre un formidable rĂ©cit de survie qui sera forcĂ©ment Ă©mouvant mais sans trop en faire, avec beaucoup de justesse et de respect, Ă  la fois pour son survivant et pour son sujet dĂ©licat. Sans ĂŞtre un chef d’oeuvre ou la rĂ©vĂ©lation d’une grande rĂ©alisation, c’est tout de mĂŞme un film fort et en mĂŞme temps assez personnel Ă  voir.

Dans Foxcatcher, le rĂ©alisateur de Truman Capote et Le Stratège s’attaque Ă  un fait divers des annĂ©es 80 qui rĂ©vèle toute une face malsaine de l’AmĂ©rique fortunĂ©e. Il s’agit ici de l’histoire d’un lutteur embauchĂ© par un riche hĂ©ritier qui souhaite l’envoyer aux JO afin de ramener une mĂ©daille Ă  la nation. Dès lors, une relation Ă©trange naĂ®t entre les 2 hommes qui va mettre notre lutteur mutique dans une position inconfortable. Le sujet est intĂ©ressant et les personnages Ă©galement, que ce soit ce riche hĂ©ritier patriotique dĂ©sirant montrer qu’il peut faire quelque chose de sa vie (Steve Carell en contre-emploi total qui en fait peut-ĂŞtre un peu trop derrière le maquillage), ou ce lutteur dĂ©sirant s’affranchir de son frère sans y arriver (Channing Tatum et Mark Ruffalo, très bons).
Cependant, le parti pris de mise en scène sera aussi dĂ©routant et fascinant que rempli de longueurs. Le rĂ©alisateur a en effet l’audace de filmer les silences, la masse des corps immobiles ou luttant et cela donne parfois l’impression d’un ennui total (en particulier sur la première partie) avec une atmosphère pesante qu’il ne sera pas facile d’apprĂ©cier. Mais on peut aussi comprendre ce parti pris pour ce film audacieux et brumeux qui mĂ©rite bien sa place aux oscars (contrairement Ă  d’autres films). En tout cas, il a de quoi nous faire rĂ©flĂ©chir sur certains secrets du rĂŞve amĂ©ricain dĂ©tournĂ© par des esprits malades.

Avec le piratage de Sony, l’Interview qui tue a bien fait parler de lui, soi disant pour son sujet polĂ©mique puisqu’il y est question de 2 journalistes bas de gamme partant interviewer le dictateur de la CorĂ©e du Nord Kim Jong Un avec pour mission de le tuer. Mais c’est oubliĂ© que le film a Ă©tĂ© Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Seth Rogen et son pote Evan Goldberg. Il n’y aura donc finalement que très peu de polĂ©mique Ă  prĂ©voir et surtout une poignĂ©e de  gags grossiers forcĂ©s et majoritairement portĂ©s en dessous de la ceinture. Le film portĂ© par un James Franco qui en fait des caisses dans son rĂ´le de journaliste dĂ©bile qui se lie d’amitiĂ© avec le dictateur avant de se sentir trahi n’est donc qu’un vulgaire truc potache sans grand intĂ©rĂŞt qui ne mĂ©ritait pas autant d’attention.

Dans la sĂ©rie des petits films indĂ©pendants qui peuvent attirer un bon capital sympathie pour commencer l’annĂ©e, il y a Frank. Le film reprend l’histoire vraie d’un leader d’un groupe de musique barrĂ©e qui vit en permanence sous une grosse tĂŞte en carton. Vu Ă  travers les yeux d’un petit jeune qui voudrait faire ses armes dans le groupe, le film nous entraĂ®ne ainsi dans un petit dĂ©lire crĂ©atif avec des personnages complexes et attachants qui n’ont pas tous la mĂŞme vision de la musique mais se laissent diriger par leur mystĂ©rieux et charismatique leader (toujours impeccable Michael Fassbender) Ă  travers l’Angleterre. A la fois drĂ´lement absurde et dramatiquement touchant, le film navigue entre diffĂ©rents Ă©tats d’esprits Ă  l’instar de son personnage principal un peu sschizophrène Il en rĂ©sulte un film atypique Ă  l’univers indĂ© et bobo attachant qui en embarquera certainement certains.

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