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Culte du dimanche : le Magicien d’Oz

posté le 10/03/2013

Avec la sortie du Monde fantastique d’Oz de Sam Raimi, il était impensable de ne pas se replonger dans le classique de Victor Fleming qui posait déjà un univers unique au cinéma dès 1939 avec le Magicien d’Oz.

Si les livres ne son pas très connus en France (seul le premier tome est facilement trouvable dans nos contrées), les récits autour du monde d’Oz de L.Frank Baum sont des best sellers aux USA depuis plus d’un siècle, perpétuant l’imaginaire de l’auteur et de son monde fantastique pour imposer un univers plus léger que les contes, en phase avec les attentes de l’époque. Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant que le Magicien d’Oz ne soit adapté au cinéma et en comédie musicale. Mais c’est face au succès de Blanche Neige et les Sept Nains de Disney que la MGM décide de mettre les petits plats dans les grands et de se lancer une nouvelle transposition du roman sur grand écran en bénéficiant des nouvelles technologies. C’est au producteur réalisateur Marvin LeRoy qu’est alors confié le projet mais très vite les ennuis commencent avec une véritable valse des scénaristes et réalisateurs. Et si George Cuckor finit par installer de nombreux éléments qui donneront au film son allure, c’est Victor Fleming qui apporte la touche finale au film. Pour les 2 réalisateurs, cette période n’est pas de tout repos puisqu’ils ont également été tout les 2 sur le tournage du monumental Autant en Emporte le Vent.

Au final, le film reprend donc la trame du livre original de Baum en y apportant cependant certains changements avec une introductions plus longue, cette notion de rêve et ces personnages du réel trouvant leur alter égo à Oz mais aussi et surtout les chansons. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, Dorothy est donc emportée dans une tornade qui va l’amenée dans le monde fantastique d’Oz. Évidemment elle n’a qu’un désir, rentrer chez elle, et seul le Magicien pourra l’aider. Sur sa route elle va donc croiser un épouvantail, un homme en fer blanc et un lion qui vont l’aider à vaincre la méchante sorcière et à démonter la supercherie du magicien.

L’histoire du Magicien d’Oz est ainsi très linéaire et il suffit de suivre la route de briques jaunes pour arriver simplement à sa conclusion. Cependant, les réalisateurs sont arrivés à créer un univers bien palpable qui dépasse la frontière du studio, avec des arbres qui parlent, des singes volants, des personnages attachants… Rythmé par des chansons entrainantes, le film parait aujourd’hui forcément daté, jusqu’à sa morale que l’on ne verrait plus (le fameux et innocent « home sweet home » aurait du mal à passer maintenant). Mais il se dégage toujours du film un certain charme et une sympathie bon enfant pour remettre en place quelques valeurs touchantes comme le courage ou le cÅ“ur.

Mais au delà du conte, le Magicien d’Oz est aussi une performance technique qui a bousculé les codes de l’époque. Des maquillages (tous les personnages sont formidablement réussis) aux effets visuels (la disparition de la sorcière, la tornade) en passant par les décors, tout était ici inédit et innovant mais ce n’est rien en comparaison de l’utilisation faite de la couleur. En effet, toute l’introduction du film était en noir et blanc (puis passée en sépia) pour illustrer le morne monde  réel avant de passer en Technicolor lorsque Dorothy ouvre la porte du monde d’Oz, le rendant ainsi encore plus magique et pétillant, comme un gros bonbon qui, encore aujourd’hui, a gardé toute sa saveur sucrée.

Bénéficiant de l’aura du best seller, d’innovation techniques énormes et d’un contexte favorable à une plongée dans les contes, le film sera évidemment un succès qui ne fera que s’amplifier à chaque ressortie, à un tel point que les américains sont gorgés de références au Magicien d’Oz. La légendaire chanson Over the Rainbow de Judy Garland, les souliers rubis, la route de briques jaunes, « nous ne plus au Kansas », les singes volants, la sorcière, …, on ne compte plus aujourd’hui les références qui abondent dans la culture populaire américaine, des chansons aux séries comme les Simpson en passant par les films (Matrix ou Avatar y font ouvertement allusion). Alors qu’en France, le phénomène est beaucoup moins étendu (le film étant sorti chez nous après la guerre, cela a dû jouer), voir le film aujourd’hui permet de comprendre certains aspects de l’esprit américain qui se voulait encore innocent.

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