L’Etrange Festival 2011 – Episode 6
VoilĂ , nous touchons Ă la fin de l’Étrange Festival 2011. Un cru mitigĂ© entre films qui n’apportent rien et d’autres qui dĂ©gagent une puissance d’Ă©motion et/ou une maitrise technique impressionnante. Voici donc les 3 derniers films vus dans le cadre un peu barjo de ce festival qui s’est dĂ©roulĂ© dans la bonne humeur : le très attendu Drive, the Man from Nowhere et Don’t be Afraid of the Dark.
C’Ă©tait sans doute le film le plus attendu et le plus couru du festival. Avec son prix de la mise en scène Ă Cannes, le Drive de Nicolas Winding Refn suscitait beaucoup de curiositĂ© avec une grande salle pleine Ă craquer. Mais le rĂ©alisateur ne l’a pas volĂ©. Avec un scĂ©nario accessible (simpliste diront les plus exigeant) Ă base de chauffeur pour truands qui cherche Ă protĂ©ger sa voisine, il arrive Ă nous embarquer dans un univers personnel et Ă nous imposer d’emblĂ©e un hĂ©ros aussi discret et mĂ©lancolique que charismatique (Ryan Gosling, impeccable). Alors que le film aurait tournĂ© en banale commandes dans les mains d’un yes-man, le rĂ©alisateur de Bronson emmène le genre dans des contrĂ©es inconnues et parle Ă notre inconscient. Avec une musique 80’s Ă tomber et des images toutes aussi belles, il nous embarque dans une virĂ©e Ă©poustouflante. C’est bien simple, en ressortant d’une film, on n’a qu’une seule envie, le revoir et se prendre pour le hĂ©ros du film au volant. AssurĂ©ment l’un des meilleurs films de l’annĂ©e.
Pour la dernière journĂ©e Ă©tait prĂ©sentĂ© le corĂ©en The Man From Nowhere qui vient justement de sortir en dvd. Et rien de neuf sous le soleil de la CorĂ©e du sud puisque nous avons encore une fois droit Ă une histoire d’enlèvement (une petite fille) par de mĂ©chants truands. Et son voisin va partir Ă sa recherche en ne laissant derrière lui que des cadavres. Il y a ici plus de Taken que de Drive dans the Man from Nowhere qui aligne des personnages et situations que l’on a l’impression d’avoir dĂ©jĂ vu nombre de fois dans ce cinĂ©ma choc. MalgrĂ© tout, le film se regarde sans dĂ©plaisir et les combats sont assez exaltants (en particulier un duel au couteau avec quelque plans en vue subjective) pour suivre l’histoire.
Enfin vient le temps de clĂ´turer le festival. Et après la remise des prix rĂ©compensant deux courts-mĂ©trages Ă©tranges et le film Bullhead c’est donc Ă Don’t be afraid of the Dark que revient la lourde tâche de terminer cet Étrange Festival sur une bonne note. La production de Guillermo del Toro Ă©tait attendues et toutes les recettes sont lĂ , de l’enfant seule face aux monstres aux jardins Ă©tranges en passants par les crĂ©atures anciennes Ă©trangères Ă la surface. Malheureusement, tous les poncifs sont Ă©galement de la partie (les ombres, les sursauts, la malĂ©diction sur la maison remontant Ă des dizaines d’annĂ©es, la musique, l’enfant que personne ne croit, le psy qui trouve une explication rationnelle). Du coup, l’ensemble est d’une facture classique Ă tomber et sans la magie que peut vraiment apporter Guillermo. Don’t be afraid of the Dark reste donc un film avec très peu de surprises mais qui arrive par moments Ă faire l’affaire. Dommage qu’il manque de personnalitĂ© et d’originalitĂ©.
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