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J’ai rencontré le Diable, critique

posté le 22/07/2011

Après avoir fait sensation à Gerardmer, voici que sort enfin (discrètement) sur nos écran J’ai rencontré le Diable (I saw the Devil), film de vengeance choc dont on ressort soufflé.

Kim Jee-woon est un réalisateur plutôt éclectique. Passé par la comédie comme par le film noir ou le fantastique, il s’oriente avec J’ai rencontré le Diable sur un genre qui a particulièrement marqué la Corée avec la trilogie de Park Chan-Wook, le film de vengeance. Et il y réussi fort bien car son film est d’une intensité à couper le souffle.

Tout commence avec leur meurtre sauvage d’une jeune femme dans une voiture. L’introduction laisse sous le choc, d’autant qu’on connait le visage de son sauvage assassin. Très vite, son mari va chercher à se venger, et bien plus encore. Il va chercher à faire souffrir le meurtrier autant qu’il a fait souffrir sa femme sinon plus. S’engage alors un jeu du chat et de la souris particulièrement haletant où les rôles n’en finissent pas de s’inverser.

Disons-le clairement, la réussite de Jee-Woon réside principalement dans le fait qu’il dépasse le simple statut de film de vengeance. Ainsi, si l’on retrouve évidemment quelques codes, c’est surtout vers le pur thriller que s’oriente le réalisateur. Ici l’ambiance parfois malsaine et ultra-violente prend aux tripes et les séquences d’action sont filmées avec une maitrise parfaite et même impressionnante.
Le film se permet même le luxe sur 2h30 de ne pas faire baisser la tension dans une poursuite qui n’en finit pas mais se renouvelle à chaque séquence. Tel un Se7en, de rebondissement en rebondissement, on reste accroché à notre fauteuil.

En plus d’une mise en scène au cordeau, le film prend aussi grâce à deux acteurs qui campent des personnages complexes et plus proches qu’il n’y parait. Choi Min-sik incarne le diable du titre avec une fougue et une rage impressionnantes. Le charisme qu’il dégage est tel qu’il était en effet impossible de dissimuler l’assassin, autant nous le montrer dans toute son horreur.
Face à lui, Lee Byung-Hun en quête de vengeance marque part sa volonté et surtout une traque insensée de ce meurtrier qui va l’amener à se comporter comme lui. On sent bien ici le dilemme de ce personnage complexe, prêt à tout pour obtenir la réparation qu’il n’aura jamais. Du coup, les actes barbares qu’il va commettre son largement compréhensibles.

Dans chaque film de vengeance se pose évidemment la question de la morale. Parfois éludée au profit d’une violence exacerbée et parfois gratuite, elle est ici au coeur de l’intrigue. Cela grâce à l’intrigue policière en parallèle qui nous montre bien le dilemme entre laisser agir les autorités qui n’ont pas forcément les moyens légaux d’arrêter l’horrible coupable et la volonté de venger la mort de l’être qui nous est le plus cher au monde. Finalement, c’est aussi ce diable que rencontre le héros du film, cette pensée qui amène à la violence brute et viscérale.

J’ai rencontré le Diable est bien un thriller sous haute tension qui aligne les séquences choc comme une pression permanente où le plus cruel n’est pas forcément celui auquel on pense jusqu’à la libération finale dont on ressort à bout de souffle. A coup sûr, le thriller de l’année.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 24/07/2011 à 12:58 | #1

    N’en déplaise à certains (ils se reconnaitront). +1 pour « A coup sûr, le thriller de l’année. »

  2. JESSICA MEDDA
    31/07/2011 à 15:33 | #2

    GENIAL!!!!