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Call me by your Name, critique

posté le 22/02/2018

Sensation du ciné indé qui s’offre une place de choix dans toutes les cérémonies de récompenses, Call my by your name débarque au ciné pour remplir tous les coeurs d’un amour solaire.

Il y a 2 ans, on avait détesté A Bigger Splash (un remake honteux et hystérique de La Piscine), à tel point qu’on avait préféré ne pas en parler. Aujourd’hui, son réalisateur Luca Guadagnino est de retour complètement adoubé par la critique. En effet, après quelques péripéties, l’italien a donc mis en scène l’adaptation du livre d’André Aciman, Call me by your name.

Et depuis un an avec sa présentation au festival de Sundance, l’histoire d’amour de vacances entre Elio et Oliver, fait tourner les têtes de tous les critiques. Est-ce pleinement justifié ou carrément surestimé ? En tout cas, le film fait parler et rend visible la pureté forte d’un amour d’été interdit.

C’est l’histoire d’un été …

Pourtant le sujet est on ne peu plus bateau, voir même digne d’un fantasme écrit. Ici, Elio, 17 ans, passe son été en famille en Italie du Nord. Et le jeune universitaire Oliver débarque pour prêter main forte aux recherches et classements du père d’Elio. Et petit à petit Elio et Oliver vont apprendre à se connaitre, s’apprivoiser, s’aimer. Classique donc, mais heureusement cette simple petite amourette d’adolescent surnage au dessus du lot grâce la manière qu’a le réalisateur de la raconter et deux acteurs remplis de sincérité.

En effet, Luca Guadagnino laisse tomber l’hystérie détestable de son précédent film pour laisser ici le temps au récit de s’installer, aux personnages de se présenter, au décor de se refermer, le tout avec une véritable délicatesse. En y allant très progressivement dans la découverte de l’autre, en démarrant par un jeu du chat et de la souris qui aboutira forcément à une fusion imagée et puissante, le réalisateur fait donc monter la tension, nous fait découvrir des personnages qui se découvrent eux-mêmes. Dans cette Italie du Nord des années 80, tout est presque fantasmé, le lieu idyllique les seconds rôles protecteurs, la bienveillance totale permet du coup l’abandon à la sexualité.

La sensualité et l’émotion

Alors qu’il aurait pu y aller à fond et nous montrer directement la fusion des corps, le réalisateur a aussi compris tout l’intérêt de l’image et va finalement la jouer non avec pudeur mais bien avec une grande sensualité, imageant cette relation par de simples touchers, effleurements… jusqu’au fruit défendu. C’est tout cela qui rend alors cette histoire d’amour entre deux hommes dont l’un sera totalement chamboulé vraiment prenante et intéressante.

Mais il faut dire aussi que cela fonctionne aussi grâce à deux acteurs en état de grâce. Car Armie Hammer apporte toute la maturité qu’il faut à Oliver, à la fois attirante et rassurante tout en restant parfois ambiguë et pleine de doutes. Alors qu’en face, Timothée Chalamet fera très clairement l’unanimité. Le jeune acteur est une véritable révélation, se donnant complètement dans ce rôle d’ado amoureux en pleine confusion, parfois irritant, souvent attachant et surtout faisant passer une foule d’émotions par son attitude, son phrasé, ses regards (ce plan final bouleversant !). Oui, il mérite largement toutes les nominations dont il fait l’objet !

C’est donc pour ces raisons, et aussi pour un discours paternel final qui a de quoi provoquer le frisson, que le film arrive à aller un peu plus loin que le simple cadre du film anecdotique d’amour d’été. Mais, ne délivrant pas forcément de message engagé, souffrant tout de même de quelques longueurs et d’un côté légèrement superficiel par moments, cela n’en fait pas non plus le grand chef d’œuvre qu’on pouvait attendre mais c’est déjà un énorme moment d’émotion auquel on repense longtemps après sa vision.

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