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3 Billboards, critique

posté le 22/01/2018

SacrĂ© meilleur film dramatique aux Golden Globes, 3 Billboards, les Panneaux de la Vengeance, vient donc de passer dans la catĂ©gorie des favoris pour les prochains oscars. Il faut dire que ce portrait violent d’une bourgade amĂ©ricaine a de quoi faire parler et rĂ©flĂ©chir, surtout quand il est portĂ© par Frances McDormand en pleine forme !

Personne ne l’avait vu venir avec ses 4 prix aux Golden Globes. Et pourtant, un prix du scĂ©nario Ă  Venise, un prix du public Ă  Toronto, un sujet mettant en avant une femme forte face aux autoritĂ©s racistes Ă©tant donnĂ© le contexte Trump & Weinstein actuel, on aurait bien dĂ» ce mĂ©fier. C’est peut-ĂŞtre Ă  cause de son rĂ©alisateur, Martin McDonagh dont le 7 Psychopathes n’avait pas emporter les foules. Et pourtant voici maintenant son 3 Billboards parmi les favoris aux prochains Oscars.

Le sujet est original avec cette femme qui va, 9 mois après le meurtre de sa fille, interroger la police sur ses action en imprimant un message sur 3 panneaux publicitaires Ă  la sortie de la ville. Attirant l’attention des habitants, des mĂ©dias et donc du shĂ©rif, cela va engendrer de nombreuses perturbations dans la petite communautĂ©.

Fidèle Ă  l’esprit du rĂ©alisateur britannique mais aussi avec une bonne dose d’esprit Coen (la prĂ©sence de Frances McDormand n’y est pas Ă©trangère), 3 Billboards nous propose ainsi le portrait d’une bourgade amĂ©ricaine et donc par extension de l’AmĂ©rique profonde peu flatteur oĂą il n’y aurait que la violence pour obtenir un peu d’attention. Avec une mise en scène sobre et sans consession, le film se dĂ©tache surtout par son scĂ©nario et ses personnages bien Ă©crits.

Ainsi, le portrait de femme meurtrie et motivĂ©e seulement par la vengeance est fabuleusement Ă©crit et portĂ© par Frances McDormand en pleine forme. L’actrice formidable porte le film et son message fort sans problème sur les Ă©paule et, par ses actions, rend aussi le film assez imprĂ©visible, dĂ©tournant une scène de torture chez le dentiste ou un rencard avec Peter Dinklage de façon inattendue. RongĂ©e par la colère, elle est prète Ă  se mettre toute la ville Ă  dos pour obtenir enfin les rĂ©ponses qu’elle souhaite.

Mais elle n’est pas seule et toute la ville participe Ă  l’atmosphère du film. Ainsi Caleb Landry Jones campe un jeune publicitaire qui n’est lĂ  que pour ramasser le fric, peu importe le message qui sera affichĂ© sur les panneaux et qui va se nuancer ensuite. Et Woody Harrelson, comme toujours parfait, est un shĂ©rif dĂ©passĂ© par son enquĂŞte et sa maladie, aussi tĂŞte Ă  claque que touchant. Mais c’est surtout Sam Rockwell qui va attirer l’attention en assistant des forces de l’odre dĂ©bile, raciste et trop couvĂ© par une mère dĂ©testable. L’acteur campe ici un personnage assez horrible et qu’il arrive Ă  nous faire comprendre, jusqu’Ă  presque s’y attacher.

Avec une succession de portraits, le rĂ©alisateur ose Ă©galement aller sur des chemins innattendus. Non, le film ne sera pas un who dun it donc inutile de chercher le coupable qui n’est de toute façon peut-ĂŞtre mĂŞme pas dans le coin. Il prĂ©fère laisser quelques questions en suspend et nous prĂ©senter surtout l’Ă©tat d’esprit de cette femme plutĂ´t que de nous apporter des rĂ©ponses et c’est aussi sans doute ce qui rend le film bien plus marquant que le tout venant.

Ainsi 3 Billboards est un très bon film qui ne vole pas ses diffĂ©rentes nominations et encore moins ses rĂ©compenses pour des acteurs qui donne leur meilleur pour des rĂ´les bien taillĂ©s et plus complexes qu’ils n’ont l’air au premier abord. A dĂ©couvrir !

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