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the Handmaid’s Tale, saison 1 sous le choc

posté le 18/06/2017

Ne cherchez pas, cette année il n’y aura pas série plus glaçante pour parler des évolutions de notre monde que the Handmaid’s Tale ! De l’anticipation que l’on n’attendait pas à un tel niveau et tout simplement immanquable !

Il n’y a pas que Netflix qui propose des séries audacieuses ! Certes avec l’arrivée d’Amazon Prime en France l’offre s’est un peu étendue mais on a tendance à oublier que l’américain Hulu (déjà producteur de 22.11.63) n’est pas loin. Et si le ce Network cherchait une série qui allait enfin lui apporter toute la reconnaissance artistique et qui pourrait engendrer un phénomène, il se pourrait qu’il l’ai trouvé avec the Handmaid’s Tale, adaptation du livre culte depuis 30 ans par Margaret Atwood, la Servante Écarlate.

Dans un futur proche, les Etats-Unis, ravagés par le terrorisme, les catastrophes climatiques et une stérilité générale, ont complètement revu leur mode de fonctionnement. Ils se sont transformés en République de Gilead, nouvelle dictature où les hommes occupent les plus hautes fonctions et où les droits des femmes ont été remis au placard sous couvert d’une religion omniprésente dont l’oeil surveille leurs actes en permanence. Elles sont maintenant distinguées en 3 catégories, les épouses (femmes des élites), les tantes qui s’occupent de la maison telles des domestiques, et les servantes dont l’unique but est d’engendrer une descendance pour les dirigeants dans un rituel assez glauque. Une nouvelle réalité mise en scène de manière glaçante, où les sentiments n’ont plus leur place et où les actes violents sont devenus des rituels.

Evidemment, à l’heure où Trump est à la Maison Blanche en train de détruire les pouvoirs de certains, de refuser l’accord sur le climat et de souffler sur les braises du terrorisme, où ce dernier devient chaque jour plus meurtrier en Europe et où les nationalismes prennent le pouvoir, le contexte exposé dans la série n’en devient que plus crédible et effrayant. Il suffit en effet de voir l’évolution de notre société pour se dire que les libertés durement acquises pourraient être si facilement remises en cause. Et que le temps de voir cela se réaliser, il serait malheureusement déjà trop tard pour réagir. Il y a bien un sous-texte politique fort qui rappelle l’Amérique à ses heures les plus sombres (l’obscurantisme religieux, les sorcières de Salem, l’esclavage).

Et tout ce nouveau système nous est ici présenté par le regard d’Offred, anciennement nommée June (excellente et intense Elisabeth Moss) qui est au service des Waterford (Joseph Fiennes et Yvonne Strahovski, effroyables et détestables) pour leur offrir un enfant. Elle découvre alors un couple en crise dont elle va subir les travers mais qui va lui permettre dans apprendre plus sur les coulisses du pouvoir et qui va lui permettre, petit à petit d’avoir les clés pour se rebeller contre ce nouveau système. Et ce nouveau système, nous le voyons se mettre en place au travers des souvenirs de June, de la perte de son emploi (comme pour toutes les femmes), à la fuite avec son compagnon afro-américain et sa fille qui lui seront arrachés quand elle deviendra esclave. Au milieu d’un univers complexe, passionnant et glaçant, c’est un déchirant portrait de femme détruite que l’on a droit.
Mais ce n’est pas parce que la vie de June est réduite au vide que l’on va s’apitoyer sur son sort, car la jeune femme possède tout de même toujours cette étincelle d’espoir (même au milieu des actes les plus horribles et violents) qui nous font pressentir sa rébellion. Elle a beau se prendre des coups, on sent bien qu’elle n’a pas l’intention de se laisser faire jusqu’au bout, d’autant plus que si elle tombe enceinte, elle devient intouchable.

Avec une mise en scène et une superbe photo jouant sur le clair obscur et le sépia, mettant en avant les uniformes rouge sang des servantes, et une BO à la fois atmosphérique mais aussi pop-rock faisant remonter subrepticement la rébellion des femmes dans ce système qui est entièrement contre elle, the Handmaid’s Tale développe un univers particulièrement fort et prenant tout le long de ses 10 épisodes. Un univers qui ne demande d’ailleurs qu’à s’étendre et les pistes laissées dans le dernier épisode laissent entrevoir une seconde saison encore plus passionnante et qui pourrait bien développer ses ambitions. Assurément, la Servante Écarlate a de quoi devenir l’une des séries les plus audacieuses et engagées du moment ! A ne pas manquer !

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