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the Last Girl, critique

posté le 24/06/2017

Oui, on a vu un paquet de films de zombies. Mais les anglais arrivent toujours Ă  y trouver un angle original sans en oublier la brutalitĂ© et le discours sociĂ©tal. C’est encore une fois le cas dans the Last Girl, belle petite claque que l’on n’attendait pas.

Si on nous demande de citer un film de zombies/infectĂ©s anglais, on peut instantanĂ©ment Ă  28 Jours plus tard et sa gĂ©niale suite, ou, de l’autre cĂ´tĂ© du spectre, Ă  Shaun of the Dead. Il faudra maintenant bien compter avec the Last Girl. RĂ©alisĂ© par Colm McCarthy (plusieurs Ă©pisodes de sĂ©ries british comme Peaky Blinders et Ripper Street) et Ă©crit par Mike Carey d’après son propre livre (et rappelons au passage Ă©galement scĂ©nariste de comics, notamment sur plusieurs Ă©pisodes intĂ©ressants des X-Men et Lucifer), le film s’avance sur de nouveaux territoires tout en rĂ©clamant haut la main quelques rĂ©fĂ©rences.

Le film dĂ©bute de manière assez Ă©trange. Dans un complexe militaire souterrain, des effets harnachĂ©s sur des fauteuils suivent des cours de manière bien encadrĂ©e. Petit Ă  petit, nous apprenons que si ils sont attachĂ©s ainsi, c’est parce qu’ils pourraient bien se mettre Ă  dĂ©vorer tout le monde sans prĂ©venir. La mise en place est intrigante et en mĂŞme temps psychologiquement relativement violente tant il est rare de s’intĂ©resser Ă  des enfants cannibales. Puis la base est dĂ©truite par une horde de « hungries » et un petit groupe qui a embarquĂ© l’une de ces enfants va donc traverser l’Angleterre pour rejoindre une possible base Ă  Londres dans un paysage qui a bien changĂ©.

Avec une rĂ©alisation plutĂ´t efficace, que ce soit dans les malaises du dĂ©but, dans quelques sĂ©quences Ă  suspense ou d’action mais surtout dans la dĂ©couverte de ce nouveau monde en ruine qui Ă©voque the Last of Us, le film ne joue pas vraiment sur la peur mais entretien bien un suspense et une proximitĂ© avec la jeune hĂ©roĂŻne infectĂ©e que nous allons suivre. En cela il convient dĂ©jĂ  de remarquer que Colm McCarthy est un sacrĂ© bon poseur d’ambiance, mĂŞme avec un budget modeste qu’il maĂ®trise parfaitement pour restituer ce nouvel environnement de manière impressionnante. Il sait pertinemment que certains passages (l’infection d’une personne, le piège tendu par certains hungries) sont obligĂ©s et ne va donc pas tenter de crĂ©er de faux suspenses, s’intĂ©ressant alors surtout au consĂ©quences, traitant alors toujours le spectateur avec intelligence.

Il faut dire que le film ne cherche pas non plus Ă  nous mĂ©nager. Certes, il ne tombe jamais dans le gore Ă  outrance ou dans des sĂ©quences qui vont nous donner des cauchemars. Il ce dĂ©calage entre l’innocence de l’enfance et voir des gamins dĂ©vorer des gens fait son effet. Et en ce sens, la jeune Sennia Nanua est d’une grande maturitĂ© et nous fait autant vibrer par son intelligence que sa sauvagerie tout en se montrant complètement attachante. Elle vole alors directement la vedette au reste du cast (Gemma Arterton, Glenn Close, Paddy Considine) pourtant impeccable.

Et puis il y a aussi tout ce qu’Ă©voque le film. D’une part l’exploitation des enfants, et ce qu’on est prĂŞt Ă  leur faire pour en apprendre plus sur l’humanitĂ© et la maladie en les traitant comme des animaux de laboratoire. Mais il y a aussi un discours Ă©cologique et nihiliste qui nĂ©cessite la fin de l’humanitĂ© pourrie de l’intĂ©rieur pour relaisser Ă  la nature tout ses droits et donc donner Ă  la prochaine gĂ©nĂ©ration une terre vierge oĂą tout serait Ă  rĂ©apprendre. Un message qui aura bien plus de mal Ă  passer dans un blockbuster mais qui fonctionne ici parfaitement dans un petit film d’horreur britannique qui mĂ©rite toute notre considĂ©ration. L’une des petites claques et l’un des petits coups de coeur de l’annĂ©e.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 25/06/2017 Ă  16:19 | #1

    un film de genre qui dĂ©passerait le genre en question…???
    très tentant votre descriptif.