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Mindhunter, dans l’esprit des serial killer

posté le 21/10/2017

David Fincher offre une nouvelle série à Netflix pour le plus grands bonheur des passionnés de serial killers et de psychologie complexe. Avec Mindhunter, voilà une série policière qui change et qui fascine !

En 1993, David Fincher participait Ă  l’essor international de Netflix en lançant House of Cards, première grande sĂ©rie d’envergure du rĂ©seau qui prĂ©figurait toute une vague de production de contenus. Alors que la sĂ©rie politique commence Ă  s’essouffler un peu, voilĂ  maintenant qu’il y produit (et rĂ©alise au passage quelques Ă©pisodes) un nouvelle sĂ©rie bien diffĂ©rente mais complètement fidèle Ă  son esprit. Il s’agit donc de Mindhunter, crĂ©Ă© par Joe Penhall (Ă  qui l’on doit le scĂ©nario adaptĂ© de La Route), inspirĂ© du livre Mindhunter : Dans la tĂŞte d’un profileur de Mark Olshaker et John E. Douglas.

Le pitch est en fait relativement simple puisqu’Ă  la fin des annĂ©es 70, un duo d’agents du FBI va interroger certains grands serial killers (dont le monumental et flippant Ed Kemper ou ) afin de mieux comprendre leur façon de penser et ainsi rĂ©soudre plus facilement certaines affaires criminelles. Bref, il s’agit lĂ  des dĂ©but du profilage et des Ă©tudes sur la psychologie criminelle. Et quand on parle de psychologie des tueurs en sĂ©rie, il n’est donc forcĂ©ment pas Ă©tranger de trouver David Fincher Ă  la barre puisqu’avec Se7en, Gone Girl ou Millenium mais surtout Zodiac, il en a bien explorĂ© plusieurs facette tout en Ă©tudiant les consĂ©quences de ces enquĂŞtes sur les personnes qui les traquent, qu’ils soient flics, journalistes, mari, hacker, …

Et le contexte des 70 et cette Ă©vocation des grands tueurs amĂ©ricains nous replonge donc dans l’ambiance de l’un des meilleurs films du rĂ©alisateurs. En effet, d’une certaine manière, Mindhunter est un vĂ©ritable prolongement de Zodiac, explorant les mĂŞmes thèmes, en posant des enjeux bien plus psychologique que des scènes d’action. Ici la tension peut simplement naĂ®tre d’un interrogatoire un peu pousser, ou de l’attitude Ă©trange de certaines personnes. Mais c’est aussi le portrait d’une Ă©poque et d’une sociĂ©tĂ©. Car sans stariser les tueurs, Mindhunter en fait tout de mĂŞme des objets de fascination au charisme important.


En plus de l’Ă©volution des Ă©tudes psychologiques, c’est aussi les consĂ©quences que cela a sur le personnage principal que la sĂ©rie explore. En effet, Ă  mesure qu’il cĂ´toie ces meurtrier et comprend leur manière de fonctionner, Holden Ford (impeccable Jonathan Groff) va changer ses mĂ©thodes et choquer par lĂ  mĂŞme ses collègues, devenir de plus en plus arrogant et ignorant les consĂ©quences de ce qu’il peut avancer lors de ses enquĂŞtes. Bref, une Ă©volution nĂ©gative naturelle qui trouvera son aboutissement dans l’Ă©treinte du diable.

Evidemment, avec David Fincher Ă  la barre, inutile de dire que l’Ă©criture, la mise en scène glaciale Ă  la photo pleine d’ombres savamment Ă©tudiĂ©es et le jeu des comĂ©diens sont impeccables, offrant alors un show au rythme lent mais de grande qualitĂ©, qui avance ses pions avec une parfaite maĂ®trise. Nous sommes lĂ  face Ă  une sĂ©rie vĂ©ritablement passionnante qui ne devrait cesser de s’Ă©toffer dans une seconde saison dont l’orientation devrait ĂŞtre encore plus sombre et violente. A suivre !

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