Accueil > Comics, Critique Comics > Hellboy, un fantastique format deluxe

Hellboy, un fantastique format deluxe

posté le 14/01/2017

Juste avant Noël, Delcourt a enfin réédité les premières histoires de Hellboy dans un format deluxe regroupant les 2 premières histoires de Mike Mignola. L’occasion d’enfin plonger dans l’univers du héros fétiche de Guillermo Del Toro.

Coup de tonnerre ces derniers mois lorsque Mike Mignola avait annoncé la fin de la série régulière Hellboy (actuellement édité chez Delcourt en France). Après plus de 20 ans de bons et loyaux services le diable sans cornes va donc tirer sa révérence. L’occasion pour l’éditeur français de replonger aux origines de la saga et d’éditer enfin une édition collector digne de son nom. En regroupant les deux premiers volumes, les Germes de la Destructions et Au Nom du Diable dans un grand format, à la finition particulièrement luxueuse et nourrie de nombreux dessins préparatoires commentés, voilà déjà un bien bel objet qui fera vraiment belle figure dans toute bibliothèque.

C’est aussi l’occasion de replonger dans un récit qui n’a pas pris une ride grâce au graphisme typique de son auteur et à un récit vraiment intemporel. Il faut dire que le grand format valorise grandement les dessins et le parti pris sur les couleurs de l’auteur, rendant alors chaque page fascinante ! Oui, rien que ça !

Dans la première histoire écrite avec John Byrne, nous faisons donc directement la rencontre de notre héros, enfant démon ramené par les nazis pendant la seconde guerre et qui a été depuis élevé aux USA et est maintenant l’un des piliers du BPRD (Bureau de Recherche et de Défense contre le Paranormal), enquêtant avec ses collègues sur tous les événements fantastiques et inexpliqués de notre monde. L’occasion de faire d’emblée la rencontre de démons grenouilles et autres entités mystiques inclassables ou de légendes mythologiques. L’occasion également de ramener le célèbre Raspoutine d’entre les morts. Le héros est d’emblée attachant et sa quête va se révéler surtout dans la seconde histoire liée à des vampire et faisant surgir des contes la sorcière Baba Yaga.

Mignola nous entraîne dans un récit passionnant dans les zones obscures de notre monde avec un personnage qui refuse le destin qu’on lui a promis pour faire des choses meilleures et promet des débats internes passionnants. Mais la galerie de personnages et l’univers sont déjà prêts à exploser (pas étonnant que nous ayons ensuite les séries sur le BPRD ou Abe Sapiens qui aient débarqué), mixant très adroitement les influences de Jack Kirby, Poe ou Lovecraft et les différentes mythologies existantes au quatre coins du globe (ici surtout l’Europe de l’Est) pour développer sa propre identité. Il n’est alors pas étonnant que Guillermo Del Toro ai bataillé pour adapter Hellboy sur grand écran tant les thèmes lui sont familiers.

Et puis en plus de son écriture mystique et attachante aux enjeux élevés et de son univers fascinant, il y a cette empreinte graphique de Mignola. Avec son style particulier tout en carré et en aplats, il valorise tout de suite chaque instant qui reste alors mythologique et en même temps minimaliste dont la lumière s’échappe subrepticement d’une obscurité de chaque instant. Et le grand format utilisé ici rend cela encore plus beau et impressionnant.

Bref, cette réédition des premières histoire de Hellboy sera autant un bel objet pour les passionnés du héros qu’une bonne occasion pour ceux qui ont découvert le héros avec les films de plonger aux sources. Et même pour ceux qui n’y étaient pas familier, de plonger dans un univers personnel et  fascinant avec une histoire formidable et des personnages attachants, par l’un des auteurs les plus doués de ces dernières décennies. Autant dire tout de suite que c’est indispensable !

publié dans :Comics Critique Comics

  1. Pas encore de commentaire