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Critiques en séries : House of Cards, American Crime story et 11 22 63

posté le 14/04/2016

Beaucoup trop de séries pour tenir le rythme avec les articles, alors on les regroupe et on en parle rapidement, d’autant plus que certaines valent vraiment le coup d’œil. C’est parti pour la nouvelle saison de House of Cards, la mini série 11.22.63 et surtout l’excellente surprise American Crime Story.

On avait laissé les Underwood en mauvaise position à la fin de la 3e saison, Claire prenant la engageante suite aux décision de son président mari et son envie de s’émanciper. Les premiers épisodes sont donc une véritable guerre des tranchées entre Claire et Frank dont les ambitions communes ne satisfont plus les égos personnels. La trahison est bien là mais ce ne sera finalement pas le coeur de la saison puisqu’au premier tiers tout bascule avec un événement qui oblige Frank à prendre du recul et Claire à se mettre en avant pour résoudre certains conflits.
Encore une fois, cette saison sera donc remplie de rebondissements parfois un peu gros mais les machinations du couple présidentiel nous tiennent toujours en haleine. Nous sommes encore une fois témoins du degré de cynisme énorme dont ils font preuve en n’hésitant pas à se servir d’une mère malade pour gagner les primaires ! Oui, en politique, tout est bon pour arriver au sommet mais House of Cards n’hésite pas non plus à rebondir sur l’actualité et à évoquer la menace terroriste et la prise d’otage qui sert également le propos politique et les machinations des Underwood (inutile de dire que Kevin Spacey et Robin Wright sont toujours aussi fascinants) qui montrent du coup à leur rival aux primaire, véritable chevalier blanc bien propre sur lui qu’on ne peut pas faire de politique et s’occuper des hautes fonctions sans se salir les mains … tout cela jusqu’à des dernières images qui fond vraiment froid dans le dos et qui vont rendre le couple présidentiel encore plus effrayant et passionnant !

Après avoir revisité l’histoire horrifique américaine dans American Horror Story, Brad Falchuk et Ryan Murphy poursuivent leur exploration des failles américaines en produisant American Crime Story, une nouvelle série d’anthologie (chaque saison sera donc une histoire complètement différente), qui revient sur les grandes affaires judiciaire américaines. Et pour cette première saison, c’est l’affaire OJ Simpson des années 90 qui a été choisie. L’occasion de revenir non seulement sur un procès qui a fait grand bruit mais aussi sur des problèmes qui se posent toujours aux Etats-Unis et qui rendent la série vraiment passionnante.
Ce qui surprend d’abord c’est la sobriété avec laquelle la série est écrite et réalisée. Ici tout est misé sur le réalisme avec une reconstitution historique impeccable et des faits parfaitement décrits. Evidemment, l’ensemble est un peu romancé, mais pour l’essentiel on se retrouve bien dans le contexte du procès de façon très documentaire à ceci près que l’on s’intéresse aussi aux personnes que cela implique. L’accusation menée par Marcia Clark (formidable Sarah Paulson qui trouve là l’un des plus beaux rôles de la télévision) est ici autant abordée que la défense ou que le point de vue du jury.
Mais surtout, au delà de l’affaire OJ Simpson, ce qui intéresse ici, c’est surtout cette analyse des failles du système juridique américain, du traitement des médias pour l’affaire, cette mise en lumière des conflits entre la police et la communauté afro-américaine ou encore la pression mise sur les femmes en haute fonction. Tous ces thèmes sont correctement abordés et permettent de faire passer Amercian Crime Story – the People v OJ Simpson largement au dessus des séries judiciaires habituelles. Et quand en plus c’est parfaitement interprété par des acteurs investis (dont John Travolta et David Schwimmer), on aurait tort de s’en priver. Assurément l’une des plus belles surprises de l’année.

Face au succès de Netflix, le concurrent Hulu s’est lui aussi lancé dans les productions originales et pour faire parler de lui, il mise sur 11.22.63, mini série qui adapte donc le très bon roman de Stephen King où un prof trouve un moyen de remonter dans le temps et pourrait alors empêcher l’assassinat de JFK. C ‘est produit par JJ Abrams et James Franco y prend le rôle principal. Autant le dire tout de suite, si la série n’est pas une catastrophe (comme de nombreuses adaptations de King), ce n’est pas non plus une grande réussite tant la série passe régulièrement à côté de ses différents sujets. Le côté thriller ne fonctionne que moyennement et la romance touchante a parfois des carences, sans oublier l’interrogation sur les conséquences des actes pour changer le futur. Alors oui, la reconstitution est impeccable et on a bien l’impression de se retrouver dans les années 60 avec des seconds rôles qui font très bien leur boulot mais en face il y a un manque de rythme et un James Franco qui a vraiment du mal à laisser passer ses émotions et il n’y  aura alors que les dernières scènes pour arriver enfin à nous interroger et nous émouvoir un peu. Heureusement qu’il n’y aura eu que 8 épisodes car on n’en aura pas pris pour beaucoup plus.

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