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Culte du dimanche : le Livre de la Jungle des studios Disney

posté le 17/04/2016

Avec la sortie de la nouvelle version live du Livre de la Jungle il est bien naturel de se repencher sur le classique d’animation Disney. Après tout, il en faut peu pour être heureux.

Comme beaucoup de projets chez Disney, l’adaptation du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling est restée en sommeil pendant un moment en attendant son heure arriver. Le grand patron cherchait déjà à l’adapter à la fin des années 30 mais 30 ans plus tard, cela ne s’était toujours pas concrétisé. Il faut donc attendre la sortie de Merlin l’Enchanteur qui sera un demi-succès pour que Disney et le scénariste Bill Peet redonnent sa chance au projet, en premier lieu pour offrir une occasion aux animateurs de montrer des animaux qui seraient plus que des faire-valoir, des personnages avec une véritable personnalité.

Peet se met alors au travail et adapte les histoires de Mowgli présentes dans les 2 tomes écrits par Kipling. Mais rapidement, Disney s’en mêle car les premières versions son beaucoup trop proche de l’esprit sombre et dramatique de Kipling et l’ensemble manque de fil conducteur. Peet est alors écarté du projet au profit d’un scénariste qui sera plus à même de mettre en place la vision de Disney, Ken Anderson, qui ré-organise toute l’histoire en ne gardant du travail précédent que la personnalité des différents animaux. En parallèle, Disney fait aussi travailler ses équipes sur les futures chansons et sur les story board et, comme à son habitude, suit de très près le développement du film. Mais son décès abat complètement le moral des troupes. Heureusement, tout était déjà sur les rails et le projet n’a plus qu’à avancer sous l’égide de Wolfgang Reitherman.

Le nouveau réalisateur supervise le développement des séquences et toute la partie vocale et musicale et assemble les pièces pour obtenir un film qui se tient bien au niveau de l’histoire, celle de Mowgli, élevé dans la jungle par les loups et qui doit fuir le tigre Shere Khan qui, détestant les hommes, ne voudrait en faire qu’une bouchée. Le film nous montre ainsi, à travers les animaux différentes facettes de l’humanité, celle assez hippie de Baloo mais aussi la cupidité et l’envie de pouvoir des singes alors que le petit d’homme doit quand à lui apprendre à grandir et affronter en face ce qui le menace.

A sa sortie, le film est un succès et l’animation ainsi que les morceaux musicaux comme les fameux « il en faut peu pour être heureux » ou « Être un homme comme vous » deviennent rapidement des standards du jazz. D’autres séquences comme l’hypnose de Kaa ou la lutte entre Shere Khan et Baloo avec ce que cela entraîne comme émotions sont aussi de grands moments qui restent dans les mémoires, tout cela grâce à un vrai savoir faire dans l’animation de qualité mais aussi à des personnages vraiment marquants et attachants et en font régulièrement l’un des Disney que l’on préfère.

Mais tout n’était pas aussi rose à la sortie du film puisqu’il était aussi régulièrement épinglé pour sa vision de la femme (mère au début ou aguicheuse à la fin), pour certains messages perçus comme racistes ou encore injurieux vis à vis de la classe travailleuse. Ajoutez à cela que Walt Disney est décédé pendant la production du film et vous obtenez en plus certaines critiques faciles sur la qualité du projet qui sera pourtant l’un des derniers à être reconnu comme grand film du studio à cette époque. C’est en effet ensuite que le studio se perdra dans une crise de créativité (histoires bancales, héros moins attachants, certaines séquences d’animations copiées comme dans Robin des Bois) dont il ne se relèvera qu’à la fin des années 80.

Le Livre de la Jungle est donc encore aujourd’hui particulièrement apprécié avec un message positif et instructif sur la nature de l’homme exploré avec l’anthropomorphisme accompagné d’un beau spectacle musical et d’une animation de qualité, le dernier grand film du studio avant du phase creuse et marqué par le décès de son fondateur . Mais aujourd’hui, Baloo et Bagheraa sont toujours aussi aimés et il n’est pas étonnant de les retrouver dans une splendide version live au goût du jour.

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