Accueil > Cinéma, Culte du dimanche > Culte du dimanche : la Belle au Bois Dormant

Culte du dimanche : la Belle au Bois Dormant

posté le 01/06/2014

Avec la sortie de Maléfique, il était bien logique de replonger dans le classique de Disney qui a fait de la sorcière sa star avec la Belle au Bois Dormant.

Si les productions Disney n’Ă©taient pas spĂ©cialement marquantes pendant la guerre, Cendrillon avait permis au studio de retrouver la recette du succès en 1950. Quelques mois avant la sortie de la princesse aux pantoufles de verre, Walt Disney met en chantier une autre histoire de princesse pour renouer encore avec ce qui avait fait le succès de Blanche-Neige et les Sept Nains. Il dĂ©cide alors d’adapter le cĂ©lèbre conte de Charles Perrault et des frères Grimm, la Belle au Bois Dormant.

Toutefois, la production ne sera pas simple, le crĂ©ateur se consacrant surtout Ă  d’autres production en cours (Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan et la Belle et le Clochard sortiront entre temps et les 101 Dalmatiens suivront la Belle au Bois Dormant) et Ă  son parc d’attraction Disneyland. Le studio voit une fuite  de ses talents qui ne voient pas trop dans quelle direction aller sur ce film que Disney souhaite pourtant ĂŞtre le plus grandiose des contes de fĂ©es.

La Belle au Bois Dormant reprend ainsi l’histoire mythique de cette princesse prĂ©destinĂ©e Ă  succomber Ă  une malĂ©diction portĂ©e par la mauvaise fĂ©e MalĂ©fique et rĂ©veillĂ©e par un prince charmant. Si on peut noter le rĂ´le du prince plus actif que dans Cendrillon ou Blanche-Neige, on pourra toutefois dĂ©plorer la superficialitĂ© de ses personnages, vĂ©ritables clichĂ©s et qui ne sont jamais les moteurs de l’action. En effet, la princesse assez crĂ©dule pour tomber amoureuse du premier inconnu croisĂ© dans les bois n’est lĂ  que pour subir une malĂ©diction alors que le prince qui se rebelle gentiment contre son père n’est bon qu’Ă  se faire emprisonner. Finalement ce sont les 3 gentilles fĂ©es qui mènent l’action après avoir Ă©tĂ© l’Ă©lĂ©ment comique d’un long passage sans grand intĂ©rĂŞt (la confection de la robe et du gâteau).

Si le scĂ©nario et les personnages ne sont pas les plus aboutis, il  faut par contre reconnaĂ®tre au film une vĂ©ritable virtuositĂ© graphique. InspirĂ©s par les vitraux de la renaissance, et relevant d’une certaine noirceur, les designs des personnages basĂ©s sur des lignes droites, les visions de la forĂŞt de ronces ou du château sont particulièrement rĂ©ussies pour offrir un final Ă©pique. Un final Ă©pique qui n’est qu’accentuĂ© par la transformation de MalĂ©fique en redoutable dragon, faisant d’elle l’une des mĂ©chantes les plus emblĂ©matiques de Disney. Son personnage aux motivations obscures est ainsi le mal incarnĂ©, d’autant plus effrayant qu’il ne s’explique pas. C’est donc naturellement qu’elle reste le personnage le plus marquant du film et il n’est pas Ă©tonnant de dĂ©couvrir qu’un long-mĂ©trage lui est maintenant consacrĂ© (mĂŞme si rĂ©vĂ©ler ses origines risque fort d’amoindrir sa puissance qu’elle a dans cette Belle au Bois Dormant).

A sa sortie, le film, dĂ©jĂ  entachĂ© par les retombĂ©es de sa production houleuse, ne sera malheureusement pas le succès escomptĂ©. Ayant coĂ»tĂ© beaucoup plus cher que prĂ©vu, il aura mĂŞme du mal Ă  rentrer dans ses frais et les critiques ne sont pas spĂ©cialement tendres avec lui. D’un cĂ´tĂ©, beaucoup lui reprochent son manichĂ©isme et son pot-pourri des prĂ©cĂ©dents films de princesse Disney ou sa vision sombre qui rebutera les enfants, d’un autre, il y a l’ennui d’un film qui passe un moment Ă  ne rien raconter et mĂŞme d’autres qui dĂ©plorent l’allure des dessins.

Pourtant, avec le temps, ses qualitĂ©s vont se rĂ©vĂ©ler de plus en plus intĂ©ressantes, en particulier le look du film et MalĂ©fique. MĂŞme le château de la Belle au Bois Dormant est devenu l’emblème de l’empire Disney. Finis les soucis de productions et mauvaises critiques et le film est bien reconnu comme l’un des grands classiques de Disney.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Pas encore de commentaire