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Rétro : la saga Superman

posté le 11/06/2013

Avec la sortie du très attendue de Man of Steel pour relancer la franchise Superman au cinéma, il était indispensable de revenir sur la saga initiée au départ avec Christopher Reeve et Richard Donner ! Rétrospective.

Apparu pour la première fois en 1938 dans le magazine Action Comics grâce à Jerry Siegel et Joe Shuster, Superman est rapidement devenu une icône populaire et le super-héros par excellence, à la fois patriotique et en même temps représentant d’une population qui cherche sa place dans un monde qu’elle cherche à comprendre, symbole de puissance et d’espoir. Rapidement, il fera l’objet de dessins animés, de séries télé et d’un film mais il faudra véritablement attendre les années 70 pour que les producteurs Alexander Salkind et Pierre Spengler offrent au héros un film digne de l’icône. Après avoir consulté plusieurs réalisateurs (dont Steven Spielberg), le poste échoie finalement à Richard Donner qui devra mettre en image le scénario de Mario Puzzo (Le Parrain).

Dans le premier film, le réalisateur de La Malédiction met donc en scène les origines de Superman avec un Marlon Brando ingérable et au cachet loin d’être raisonnable, son arrivée à Métropolis et sa première confrontation avec un certain Lex Luthor. C’est un inconnu, Christopher Reeve, qui endosse la cape du super-héros. Un bon choix tant le comédien incarne bien l’innocence du personnage tout en ayant la carrure pour endurer les épreuves qu’il devra subir. En face de lui, Gene Hackman peut s’en donner à coeur joie dans le cabotinage en incarnant le grand méchant. Très lumineux et rempli d’espoir, ce premier film est un succès à la hauteur de son budget colossal et nous montre bien, comme le dit l’affiche, qu’un homme peut voler. Évidemment, le film possède aujourd’hui un côté plutôt niais mais qui ne dérange pas face son l’honnêteté désarmante et au savoir faire de Donner. Alors la suite qui avait été en partie déjà tournée peut voir le jour.

A l’origine, le scénario de Mario Puzzo était un tel pavé qu’il avait été décidé d’en faire 2 films tournés en même temps. Mais le tournage avait pris de telles proportions qu’il a finalement été décidé de se concentrer sur le premier volet. Cette suite voyait donc le diabolique Général Zod débarquer sur Terre après avoir été libéré de la zone fantôme et s’allier à Lex Luthor pour nuire plus que jamais à Superman (avec une bagarre en plein centre ville pour couronner le tout) alors que la relation entre Clark Kent et Lois Lane commence à prendre un tournant plus sérieux. 75% du film avait été tourné mais suis à de grands désaccords entre Donner et les producteurs, le réalisateur claque la porte. C’est alors à Richard Lester qu’échoue le poste et celui-ci va apporter une patte beaucoup plus légère au film qui parait déjà aujourd’hui plus kitsch mais bien dans la continuité du premier volet. Malgré l’humour, l’esprit reste encore là et le film se regarde encore dans la bonne humeur. Il faudra toutefois attendre les années 2000 pour découvrir la version que souhaitait Richard Donner, beaucoup plus proche du mythe.

Le succès étant toujours au rendez-vous, un 3e volet débarque en 1983, toujours signé Richard Lester, mais avec un budget déjà plus réduit et surtout, sans un vrai scénario derrière. La seule bonne idée sera de révéler une facette sombre de Superman grâce à une kryptonite artificielle mais l’humour lourdingue permanent du roi de l’informatique malgré lui incarné par Richard Pryor nuit gravement au film. Le générique de début a changé et n’a plus rien d’héroïque, à l’image de tout le film se finissant dans un kitsch absolu et sans aucun intérêt.

Mais Superman ne meurt jamais et Christopher Reeve étant toujours partant pour enfiler la cape, une 4e aventure est mise en chantier. Cette fois la coupure de budget est drastique et cela aura une incidence certaine sur la qualité des effets visuels qui apparaissent dès les premières minutes comme plus datés que ceux du premier volet. Cette fois, Lex Luthor/ Gene Hackman est de retour avec un nouveau plan diabolique pour détruire Superman et conquérir un monde débarrassé des armes nucléaires par le super-héros. Il va créer artificiellement un surhomme aussi puissant que Superman et au cerveau aussi petit que ses grognements sont irritants. C’est clair, ici la saga de Superman touche le fond et les 45 minutes coupées au montages ne serviront jamais un hypothétique 5e volet.

Après plusieurs projets de relance du super-héros (notamment avec Tim Burton et Nicolas Cage sur l’arlésienne Superman Lives suite au succès de Batman, mais aussi d’autres propositions faites par Mark Millar ou J.J. Abrams), il faudra attendre près de 20 ans pour voir l’encapé revenir sur le grand écran sous l’impulsion de Bryan Singer. En effet, le réalisateur des deux premiers volets de X-Men n’est pas fan de la série en comics mais vénère le film original. Il voit en Superman le petit garçon perdu dans un monde étranger et où il essaie de trouver sa place etlâche alors la franchise mutante pour se consacrer à Superman Returns qui revient aux sources du Superman romantique de Richard Donner, presque comme un remake déguisé et au budget colossal. Pour succéder à Christopher Reeve, un nouvel inconnu endosse le célèbre S. Son nom, Brandon Routh. Le jeune acteur peinera un peu à exister face un Kevin Spacey en grand forme sous le crâne chauve de Lex Luthor. Malgré les longueurs du récit, Singer arrive à trouver un ton nostalgique touchant et nous gratifie en même temps d’images sublimes. Mais, loin du blockbuster blindé d’action qui était attendu (et pourtant des scènes comme le crash de l’avion restent exceptionnelles), le film au ton plutôt intimiste n’a pas attiré les foules espérées.

Après le triomphe de la trilogie de Christopher Nolan sur Batman, Warner (qui cherche toujours à former la Justice League au cinéma) va donc tenter de relancer une fois de plus Superman et même si on peut toujours avoir quelques doutes, on peut faire confiance à Zack Snyder pour donner enfin le côté spectaculaire qu’un héros hors norme comme l’homme d’acier le requiers sans oublier son côté lumineux !

publié dans :Cinéma Retro

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