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A very Englishman, critique

posté le 13/06/2013

Michael Winterbottom revient avec A Very Englishman sur la carrière du controversĂ© Paul Raymond. Ambiance 60’s/70’s avec Steve Coogan entourĂ© de boobs.

RĂ©alisateur Ă  la fois engagĂ© sur des films choc mais aussi associĂ© aux drames bien british, Michael Winterbottom refait encore une fois Ă©quipe avec son acteur fĂ©tiche Steve Coogan. Mais cette fois, le rĂ©alisateur s’attaque au biopic en s’intĂ©ressant Ă  un personnage qui a fait polĂ©mique au Royaume-Uni : Paul Raymond. En effet, Ă  l’instar d’un Hugh Hefner ou d’un Larry Flint, Raymond s’est illustrĂ© dès la fin des annĂ©es 50 en ouvrant le premier club privĂ© de danse nue en Angleterre. Devenant de plus en plus puissant, il ira jusqu’Ă  crĂ©er le magazine masculin Men Only avant de devenir l’homme le plus riche du pays, rĂ©gnant en maitre sur le quartier londoniens de Soho.

Dès le gĂ©nĂ©rique, le rĂ©alisateur nous replonge dans l’ambiance dĂ©licieusement sucrĂ©e et dĂ©sinvolte des 60’s, ses couleurs flashy, son design en rondeur et ses poses sexy. Mais il faudra toutefois un petit moment pour s’accrocher au rĂ©cit. En effet, Winterbottom ne s’attache pas vraiment Ă  dĂ©tailler l’ascension de Raymond et passe d’une scène Ă  l’autre, d’une Ă©poque Ă  une autre en un rien de temps, comme si il avait peur de ne pas pouvoir tout raconter. C’est dommage car la success-story d’un homme comme celui-lĂ  dans une Angleterre encore plutĂ´t conservatrice aurait Ă©tĂ© passionnante Ă  suivre, mĂŞme si cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© un peu fait auparavant avec certaines figures amĂ©ricaines. Du coup nous nous concentrons rapidement sur sa vie personnelle et ses multiples femmes sans s’y attacher.

C’est seulement Ă  partir du moment oĂą sa fille qui a bien grandit dĂ©barque que l’histoire commence vraiment Ă  s’enrichir, notamment grâce Ă  un rapport père-fils assez intĂ©ressant et parfois intense, loin du clichĂ© et plus proche du destin de superstar droguĂ©e. Le film prend alors ses marques et le temps de nous intĂ©resser. C’est aussi Ă  ce moment lĂ  que son ambiance devient plus marquĂ©e et que les doutes de Raymond font surface accompagnĂ©s d’une bande-originale composĂ©e de classiques de la pop UK que l’on a plaisir Ă  rĂ©entendre.

Dans le rĂ´le multifacette de Paul Raymond, Steve Coogan se rĂ©vèle excellent, Ă  la fois businessman, père aimant, amant exĂ©crable, et père absent pour ses fils, avec une vĂ©ritable Ă©volution Ă  mesure que les annĂ©es passent. Malheureusement, son entourage ne profite pas de la mĂŞme attention de la part du rĂ©alisateur. Si Imogen Poots arrive Ă  s’imposer dans le rĂ´le primordial de sa fille droguĂ©e Ă  qui il veut donner les rĂŞnes de l’entreprise familiale (mĂŞme si on ne la voit pas vraiment vieillir, oubliant alors de nous indiquer le temps qui passe), ce ne sera pas la mĂŞme chose pour les autres rĂ´les. En effet, les personnages secondaires ne sont jamais explorĂ©s et on est alors rĂ©gulièrement en train de s’interroger sur leurs actes et leurs intentions. C’est dommage car c’est en rĂ©pondant Ă  ces seconds rĂ´les que le rĂ©alisateur aurait pu dresser un portrait plus complet de son dramatique hĂ©ros.

NĂ©anmoins, A very Englishman reste tout de mĂŞme très classieux dans son ensemble et dĂ©gage un petit charme so british lĂ©gèrement dĂ©sinvolte dans une ambiance assez aguicheuse pour maintenir notre intĂ©rĂŞt. Il est donc dommage qu’il n’en reste qu’un portrait efficace mais seulement en surface d’un homme et d’un business qui ont marquĂ© Ă  leur manière 3 dĂ©cennies de la culture anglaise.

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