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Kick-Ass 2, critique

posté le 22/08/2013

Kick-Ass est de retour au ciné pour une nouvelle aventure costumée mais surtout pour se reprendre encore une fois de bons coups de pieds au derrière. Mais cette fois, la blague de mauvais goût ne fonctionne plus.

En 2010, un petit ovni adaptĂ© du comics instantanĂ©ment culte de la grande gueule Mark Millar crĂ©ait la surprise. Kick-Ass botte les fesses du box-office et se rĂ©vèle un divertissement bien calibrĂ© sacrifiant volontiers la violence sur l’autel du fun sans pour autant oublier son propos premier, montrer une face plus rĂ©aliste du super-hĂ©ros dans notre quotidien. Entre rĂ©fĂ©rences sarcastiques et le show saignant de Hit Girl et Big Daddy, Matthew Vaughn proposait une vision dĂ©complexĂ©e assez rĂ©jouissante.

Le succès aidant, Millar s’est tout de suite attelĂ© Ă  l’Ă©criture de la suite en comics, toujours avec John Romita Jr au dessin pour explorer davantage les consĂ©quences des actes de Kick-Ass dans notre sociĂ©tĂ© et montrer la montĂ©e des groupes de Vigilantes (ces gens se prenant pour des super-hĂ©ros et faisant justice eux-mĂŞme en aidant la veuve et l’orphelin). Voici donc que notre super-hĂ©ros amateur s’entoure d’une Ă©quipe pour aider la population locale alors que Hit Girl tente de se fondre dans la masse et de vivre une vie de lycĂ©enne normale (quand le naturel ne revient pas trop au galop). Mais il ne faudrait pas oublier Chris d’Amico, l’ancien traitre Red Myst qui va chercher Ă  venger la mort de son père en enrĂ´lant une bande de super-vilains.

Exit Matthew Vaughn relĂ©guĂ© au rang de simple producteur exĂ©cutif, place Ă  un nouveau rĂ©alisateur pour mettre en boite cette suite. C’est donc Jeff Wadlow, Ă  qui l’on doit le pas vraiment mĂ©morable Never Back Down, qui s’occupe de mener l’affrontement entre les gentils vigilantes et les vilains casseurs du Motherfucker. Et autant le dire tout de suite, que ce soit Ă  l’Ă©criture ou derrière la camĂ©ra, il est loin d’Ă©galer le niveau de son prĂ©dĂ©cesseur. On pouvait dĂ©jĂ  faire pas mal de reproche Ă  la matière de base, Ă  savoir une glorification gratuite de la violence et un discours assez ambigu sur les fans de super-hĂ©ros qui sont plutĂ´t pris pour des abrutis finis, mais le rĂ©alisateur transforme tout cela en simple teenage movie aux blagues scatos sans intĂ©rĂŞt. Si le comics et le premier film Ă©taient volontairement grossiers pour mieux nous amuser, ici, il franchit allègrement la frontière de la vulgaritĂ© avec des dialogues qui se veulent percutants mais ne marqueront jamais les esprits, des gags qui frappent systĂ©matiquement sous la ceinture, bref du rire gras digne des frères Farrelly d’aujourd’hui, Ă  base de vomi et de chiasse … en mĂŞme temps.

Oubliez la critique prĂ©sente dans le premier Kick-Ass, cette fois, nous avons droit aux premiers Ă©mois d’une Hit Girl en chaleur (oui, la demoiselle a 15 ans et donc l’aspect fun d’une gamine tuant du gangster Ă  l’arme blanche est terminĂ© donc il faut bien trouver des gags Ă  la hauteur comme la faire soupirer devant les abdos d’un Aaron Taylor Johnson maintenant trop carrĂ© pour le rĂ´le du frĂŞle lycĂ©en…) qui nous rabâche pendant tout le film qu’elle ne peut plus s’habiller en combinaison violette pour donner des coups (au bout de 10 fois on a compris).
Du cĂ´tĂ© de Kick-Ass, le principe de ‘Ă©quipe Ă©tait une bonne piste mais le rĂ©alisateur ne va pas se pencher beaucoup sur la question, se contentant surtout de faire tire un coup Ă  son hĂ©ros dans les toilettes. Comme dans le comics, le discours initial sera rapidement remplacĂ© par du vide, Ă  ceci près qu’il n’a en plus mĂŞme pas les couilles (oui, on se met au niveau de vulgaritĂ© du film pour en parler) de montrer la violence qu’il est censĂ© dĂ©noncer. Fans du comics, oubliez donc le passage du chien ou du viol, le rĂ©alisateur a ici un sacrĂ© coup de mou et prĂ©fère en rire plutĂ´t que d’y faire face.

Ajoutez Ă  ce non intĂ©rĂŞt total du scĂ©nario une rĂ©alisation complètement Ă  l’ouest, tentant tant bien que mal de reprendre le flambeau de Vaughn sans jamais y arriver et nous offrant en mĂŞme temps certaines sĂ©quences particulièrement moches (la poursuite sur l’autoroute le dispute Ă  la sĂ©quence du train de Wolverine), effet accentuĂ© par l’utilisation de sang exclusivement numĂ©rique (participant encore une fois Ă  l’évacuation de la violence du film). On se demande alors oĂą peut bien ĂŞtre passĂ©e la violence dĂ©criĂ©e par Jim Carrey tant le film n’est pas un seul instant subversif sinon pour le coup de pub. En parlant de Jim Carrey, il s’agit d’ailleurs certainement de la plus grosse arnaque du film. Certes, les lecteurs du comics savaient que le colonel qu’il incarne ne faisait pas long feu, mais c’est tout de mĂŞme assez honteux de ne pas exploiter davantage et surtout de meilleure manière un acteur de ce calibre.

Bref, Kick-Ass 2 condense Ă  lui tout seul tous les dĂ©faut que son aĂ®nĂ© avait rĂ©ussi Ă  Ă©viter. De la comĂ©die sarcastique sur le super-hĂ©ros nous sommes donc passĂ©s au teenage movie graveleux qui n’assume jamais son propos. C’est très bĂŞte et sans grand intĂ©rĂŞt … comme le comics en fait, la violence en moins. Et quand on entend que Jeff Wadlow travaille sur le prochain X-Force (dĂ©rivĂ© de la franchise X-Men), on n’est pas prĂŞt d’ĂŞtre rassurĂ©.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. teub
    23/08/2013 Ă  18:44 | #1

    bon allez faut que j’aille chier..

  2. Romain
    01/09/2013 Ă  00:17 | #2

    En mĂŞme temps, on ne va pas voir ce genre de film en s’attendant Ă  quelque chose de hautement intelectuel ou murement rĂ©flĂ©chi. Ă€ ce compte lĂ , restes chez toi et regarde un documentaire sur Arte :p