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Jack Reacher, critique

posté le 31/12/2012

Tom Cruise est de retour dans un polar noir et rugueux comme on en faisait dans les années 70, mené de main de maître par Christopher McQuarrie. Jack Reacher est l’excellente surprise de la fin d’année !

Il ne faut pas vraiment croire la promotion qui nous vend un énième film d’action, Jack Reacher est tout autre. En effet, Christopher McQuarrie, auteur de Usual Suspect qui n’était pas passé derrière la caméra depuis le plutôt réussi Way of the Gun, adapte ici le livre de Lee Child, Folie Furieuse, 9e aventure de son personnage taciturne Jack Reacher. Il nous embarque alors dans un film noir qui fleure bon la rage des années 70 à base de complot et de vengeance personnelle. Un esprit de l’époque que l’on pouvait déjà retrouver dans la courte série du scénariste, Persons Unkown et qui retrouve grâce à lui une certaine modernité.

Ainsi, si le film n’est pas vraiment original étant donné le nombre de fois que ces thèmes ont été portés à l’écran lors de cette période de trouble que l’on semble revivre aujourd’hui, il se révèle d’une grande efficacité. Il faut dire que McQuarrie est un expert du scénario manipulateur et nous le prouve encore ici avec une histoire rondement menée pour entretenir le suspense malgré ses grosses ficelles. Mais surtout l’auteur retrouve l’esprit de l’époque, ne répondant pas à la morale traditionnelle d’Hollywood ou le gentil serait blanc comme neige mais le traite en plus avec un certain humour bienvenu pour faire passer la pilule du côté réac de l’histoire sans pour autant le rendre ridicule.

En effet, sous la plume de McQuarrie, Jack Reacher est un justicier surdoué qui n’a finalement qu’une envie, qu’on le laisse tranquille. Donc quand il débarque sur une affaire comme celle d’une fusillade qui sera liée à un complot plus vaste et une vengeance contre lui, il commence à mal le prendre et à donner coup pour coup.
A ce petit jeu, Tom Cruise épouse parfaitement les caractéristiques de ce personnage qui va presque à l’encontre de la droiture de l’Ethan Hunt de Mission : Impossible
avec une vraie poisse, un certain machisme décalé et surtout une volonté de se libérer des contraintes de la société. Voilà donc un personnage qui s’ajoute à la galerie de l’acteur et lui permet de continuer à  écrire sa propre légende Hollywoodienne.

Tom Cruise producteur, a donc encore une fois eu un certain flair avec ce rôle mais aussi avec le metteur en scène puisqu’en plus d’écrire un scénario de qualité, Christopher McQuarrie se montre à l’aise derrière la caméra pour nous offrir plusieurs séquences marquantes à la gloire du personnage mais aussi à la gloire de ce cinéma perdu. Il retrouve ainsi l’aspect rugueux de ces films urbains des 70’s qui faisaient parler les poings, les couteaux et le flingues dans les ruelles ou entre deux poursuites en voitures la nuit.
Ainsi, dès la séquence de fusillade d’ouverture traitée avec une froideur et un suspense qui pose déjà tout le film mais on voit que le réalisateur maîtrise son film et son sujet et il ne le démentira pas par la suite. Des bagarres de rue ou une poursuite en voiture avec un joli suspense sont ainsi autant de scènes qui maintiennent la tension au maximum. Mais l’action n’est pas le principal attrait du film et ces scènes ne sont là que pour mettre en exergue le comportement du héros.

Évidemment certains trouveront à redire sur la morale (ou plutôt l’absence complète de celle-ci) du film mais cela n’empêche pas ce Jack Reacher d’être un polar très efficace et hyper maîtrisé comme on n’en voit que trop rarement pour bouder son plaisir, d’autant plus quand Tom Cruise est encore une fois impeccable.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 31/12/2012 à 12:04 | #1

    Impressions identiques de mon côté.
    Je suis sortie de ciné avec ce petit sourire que me laisse les films insolents dans ce style.
    Une bonne surprise, d’autant plus que la bande annonce vendait tout autre chose.

    Par contre j’ai pu le voir qu’en VF et j’ai trouvé que les notes d’humours passées pas toujours terrible :/
    Et le décolleté de Rosamund Pike aurait du avoir son nom au générique.