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Culte du dimanche : Batman

posté le 21/03/2010

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Alors qu’Alice au Pays des Merveilles sort prochainement, revenons sur le film qui a boosté la carrière de Tim Burton. Il s’agit bien entendu de Batman.

00784996-photo-affiche-batmanEn 1989, Tim Burton est encore un réalisateur confidentiel. Il vient de réaliser Pee-Wee et Beetlejuice et son univers complètement barré et en marge incite la Warner à lui confier la réalisation de Batman. Mais malgré sa patte d’auteur démarquant dans un grand studio pour une commande, Burton arrive à négocier un contrat en or lui offrant la possibilité de réaliser ensuite le film de son choix (ce sera en l’occurrence Edward aux Mains d’Argent) et de prendre la tête d’affiche qu’il veut : Michael Keaton, déjà à l’affiche de Beetlejuice.

Avec ce premier choix pour le rôle de Bruce Wayne / Batman, ce sont les fans qui vont manifester leur mécontentement. Pour eux, Keaton n’a pas les épaules pour entrer dans la peau du chevalier noir. La Warner et Burton se rendent alors compte de l’incroyable puissance des fans de comics pour cette première adaptation d’une bd de super-héros depuis Superman plus de 10 ans auparavant.

batman-1989-2806-984665261Malgré les détracteurs, Burton gardera son acteur pour le rôle de Bruce Wayne et choisira deux autres acteurs de choix. Kim Basinger dans le rôle de la belle Vicky Vale à secourir, mais surtout Jack Nicholson dans celui de la némésis de Batman, le Joker. C’est ce choix plus que judicieux qui fera en grande partie le succès du film.

Car oui, malgré quelques doutes, ce Batman de Burton sera une grande réussite. Une réussite artistique tout d’abord. Burton y impose sa patte, son univers et ses personnages marginaux. Le look du film, entre film noir et super-héros gothique donne un univers consistant et sombre dans lequel les personnages évoluent naturellement. Avec son trauma enfant, son isolement, ses gadgets (et en particulier cette Batmobile au look si particulier qui a marqué les esprits), Batman s’impose comme un personnage fort. batman-vs jokerMais si il s’impose dans le film, c’est surtout car le bad guy qui lui fait face est à la hauteur. On dit qu’un super-héros ne peut s’imposer qu’avec un méchant qui soit à la hauteur. Dans Batman, c’est bien vrai. Car non seulement Nicholson va créer un Joker mémorable, entre cartoon et folie meurtrière, mais aussi Burton a fait le choix de lier les naissances des deux personnages. Jack Napier va tuer les parents de Bruce Wayne, créant alors Batman qui lui, transformera Napier en Joker. Le duel entre ces deux personnages costumés profondément liés est donc tendu à souhait, surtout quand les deux « frères ennemis » se disputent la jolie Kim Basinger. Ajoutez à cette histoire, ces personnages et cette réalisation un thème musical super-héroïque mémorable composé par Danny Elfman et vous obtiendrez bien l’un des meilleurs films de la fin des années 80.

batman joker nicholsonLa qualité du film, la rencontre de ces personnages mythiques aux USA et la personnalité du réalisateur attirent les foules dans les salles. Malgré ses quelques trahisons au comicbook et son éloignement de la série tv kitsch, le film est également un succès public incontestable, l’un des plus beaux succès au box-office des années 80 et des films de super-héros. Du coup, Burton rempilera pour une suite (Batman Returns) plus personnelle, plus sombre, plus torturée et toute aussi culte avant que la saga n’échoue dans les mains de l’incompétent Schumacher. Mais les deux films de Burton garderont cette aura intouchable de film culte.

Il faudra attendre la seconde partie des années 2000 pour voir Batman ressusciter avec le succès qu’on lui connait. Nolan délivrant une variante incroyablement dense et sombre dans The Dark Knight où le regretté Heath Ledger arrivera un instant à nous faire oublier le Joker de Nicholson.

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