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Horns, critique

posté le 25/09/2014

AprĂšs une longue attente, voici enfin le retour d’Alexandre Aja sur grand Ă©cran avec l’inclassable Horns et son toujours Ă©tonnant Daniel Radcliffe. Fantastique, horreur, satire, romance, le film, l’adaptation est fidĂšle et ne ressemble Ă  aucun autre film.

Depuis Piranhas 3D en 2010, Alexandre Aja n’avait pas forcĂ©ment disparu de la circulation (il avait produit Maniac sorti en 2012) mais son dernier film s’est fait attendre depuis sa prĂ©sentation au festival de Toronto en 2013. Horns est donc l’adaptation du roman de Joe Hill (fils de Stephen King et auteur de l’excellente mini-sĂ©rie Locke & Key Ă  dĂ©couvrir absolument !) dans lequel un jeune homme se rĂ©veille avec des cornes sur la tĂȘte. Des cornes qui rĂ©vĂšlent la vĂ©ritable personnalitĂ© des personnes qu’il peut croiser et qui pourront lui permettre de savoir qui a tuĂ© sa petite amie qui a Ă©tĂ© tuĂ©e rĂ©cemment.

DĂšs le dĂ©part, il sera difficile de se fixer Ă  un genre prĂ©cis pour qualifier le film. Ce pourrait ĂȘtre un dĂ©sagrĂ©ment pour certains mais c’est bien tout ce qui fait toute la force du film qui navigue aisĂ©ment entre la gentille bluette adolescente rĂȘveuse et dramatique, le thriller avec cette recherche d’un coupable, un humour satirique plongeant dans les sombres pensĂ©es de tous les habitants de la bourgade, le film de balade de mĂŽmes style Stand by Me dans les flashbacks et le pur fantastique avec ces cornes qui ne peuvent faire que penser Ă  un dĂ©mon. Ne restant jamais sur un seul genre, il les embrasse, parfois tous en mĂȘme temps, parfois Ă  la limite du ridicule, s’arrĂȘtant juste Ă  temps pour ne pas tomber dedans.

Il en rĂ©sulte alors un film original et Ă  l’ambiance bien travaillĂ©e, entre l’atmosphĂšre sombre de la forĂȘt canadienne et les Ă©chos lumineux fantastiques de l’amour. On pourra effectivement lui reprocher quelques longueurs mais cela permet de faire des portraits plus poussĂ©s des personnages secondaires. On pourra reprocher la rĂ©solution de l’enquĂȘte trop prĂ©visible, mais cette recherche du coupable n’est pas l’essentiel du rĂ©cit qui se concentre surtout sur la rĂ©action de notre anti-hĂ©ros Ă  cornes qui a toujours du mal Ă  digĂ©rer la mort de sa bien aimĂ©e. Ainsi, chaque dĂ©faut trouve tout de mĂȘme une raison d’ĂȘtre, jusqu’Ă  ce final assez osĂ© puisqu’il ose mettre du fantastique en plein jour lĂ  oĂč beaucoup d’autres auraient situĂ© l’action de nuit, ce qui pourra d’ailleurs paraĂźtre dĂ©cevant ou Ă©trange.

Ainsi, Alexandre Aja joue comme il veut avec les codes pour les manipuler comme Ig manipule la population locale. Jouant un dangereux numĂ©ro d’Ă©quilibriste, il s’en sort trĂšs bien tout en Ă©tant fidĂšle au livre dont il est issu. Sa mise en scĂšne est parfaitement travaillĂ©e, de sa transition d’ouverture Ă  un un dĂ©lire de droguĂ© cauchemardesque sublime, il ose, expĂ©rimente et apporte enfin des sentiments plus profonds que dans ses films d’horreur prĂ©cĂ©dents.

Il faut aussi saluer la prestation de toute la distribution car, si Daniel Radcliffe est Ă©videment remarquable dans ce rĂŽle Ă  l’opposĂ© d’Harry Potter (il prouve encore, aprĂšs la Dame en Noir, qu’il aime le fantastique sombre et qu’il y est bien Ă  l’aise), Juno Temple, Heather Graham et tous les autres personnages secondaires s’amusent bien dans leurs rĂŽles Ă  plusieurs facettes.

Du rire au mystĂšre, Horns est donc un film unique, aux diverses ambiances bien maĂźtrisĂ©es par un Alexandre Aja qui n’a pas peur de dĂ©concerter ses spectateurs. C’est bien toute cette originalitĂ© qu’on aimera et qu’on encouragera, d’autant plus quand le film est un parfait Ă©crin pour illustrer les capacitĂ©s de son acteur principal.

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