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Culte du dimanche : la Colline a des Yeux d’Alexandre Aja

posté le 28/09/2014

Avec la sortie de son nouveau film, Horns, il Ă©tait bien naturel de revenir sur le premier film amĂ©ricain d’Alexandre Aja, remake d’un film culte de Wes Craven : La Colline a des Yeux.

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, une nouvelle vague de rĂ©alisateurs français s’illustre dans le cinĂ©ma d’horreur. Et si le genre peine toujours en France, il s’exporte très bien, entraĂ®nant alors des rĂ©alisateurs comme Xavier Gens, Pascal Laugier et autres Ă  partir Ă  l’Ă©tranger. Parmi ceux-ci, Alexandre Aja s’est fait particulièrement remarquer avec Haute Tension, qui faisait preuve d’une rĂ©elle maĂ®trise du suspense et des effets horrifique. Le film porte bien son nom et permet au rĂ©alisateur d’avoir de quelques propositions venant d’Hollywood, dont celle de Wes Craven qui lui propose de rĂ©aliser un remake de son propre film : la Colline a des Yeux.

Il faut dire que les remake de l’ArmĂ©e des Morts et de Massacre Ă  la Tronçonneuse qui venaient de sortir on Ă©tĂ© assez bien accueilli et on pu donner envie au crĂ©ateur de Freddy de rĂ©actualiser ses films pour leur redonner un peu de sang frais. Alexandre Aja, qui aime le film original pour ses maladresses, va donc retravailler le script avec son fidèle collaborateur GrĂ©gory Levasseur pour aller plus loin que ce qu’avait fait Wes Craven, poussant bien plus son discours politique et sa violence tout en gardant cette impression de malaise qui Ă©tait bien prĂ©sente.

Le film s’intĂ©resse donc toujours Ă  une famille amĂ©ricaine typique en plein roadtrip qui se retrouve coincĂ©e dans le dĂ©sert et vont se faire attaquer par une famille de mutants victime des essais nuclĂ©aires qui avait Ă©tĂ© faits des annĂ©es plus tĂ´t. Très politisĂ©, le film n’hĂ©site pas Ă  montrer les opinion rĂ©publicaines ou plus dĂ©mocrate des personnages, ou parler de l’usage des armes. Et Ă©videmment, tout cela va Ă©voluer devant les Ă©vĂ©nements extrĂŞmes que vont vivre les membres de cette famille.

Si le film original avait Ă©videmment marquĂ© les esprits, la pression retombait par contre assez vite après la scène centrale du viol dans la caravane qui crĂ©ait un vrai malaise. Conscient de ce dĂ©faut, les auteurs du remake ont dĂ©cidĂ© d’aller plus loin. En effet, après une mise en place avec des personnages qui peuvent sembler clichĂ©s mais auxquels on s’attache (notamment grâce Ă  des comĂ©diens confirmĂ©s comme Ted « buffalo bill » Levine ou en passe de l’ĂŞtre comme Aaron Stanford), Aja orchestre la fameuse scène de la caravane de manière diabolique, un vĂ©ritable moment de tension, violent et choquant qui voit exploser la cellule familiale de la pire des manières avec massacre d’animaux, viol, bĂ»cher, et bien d’autres menaces.

Mais le rĂ©alisateur ne s’arrĂŞte pas Ă  cette sĂ©quence centrale et va se dĂ©brouiller pour maintenir un tension jusqu’Ă  la fin film. En effet, après le choc de la caravane, le film laisse place Ă  une quĂŞte vengeresse qui se terminera de manière sauvage, faisant tomber toutes les valeurs de son personnage central pour secourir la plus pure innocence des griffes des sombres secrets d’une AmĂ©rique Ă  jamais dĂ©formĂ©e et oubliĂ©e.

Avec son discours politique très prononcĂ© et sa violence exacerbĂ©e avec une tension permanente, La Colline a des Yeux par Alexandre Aja fait donc partie de ces rares remakes qui surpassent le film original. Au milieu de la vague de remake horrifique du dĂ©but des annĂ©es 2000, le film surnage donc aisĂ©ment et reste encore aujourd’hui l’une des nouvelles rĂ©fĂ©rences du cinĂ©ma d’horreur qui a permit d’asseoir son rĂ©alisateur sur la scène internationale du cinĂ©ma de genre.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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