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Culte du Dimanche : Les Fils de l’Homme

posté le 20/09/2009

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En 2006, après avoir mit en scène le meilleur film Harry Potter (Le Prisonnier d’Askaban), Alfonso Cuaron change de registre pour nous offrir Les Fils de l’Homme. Un film d’anticipation coup de poing qui mĂ©rite sa place dans les films cultes.

children of menAu dĂ©part, Les Fils de l’Homme (Children of Men) est un roman de P.D. James, mais le rĂ©alisateur mexicain va complètement se l’approprier en le portant Ă  l’Ă©cran. Dans un futur proche, il n’y a plus d’enfants. Les femmes sont devenues stĂ©riles et cela fait 18 ans qu’aucun enfant n’a vu le jour. Le dĂ©sĂ©poir a envahi les hommes, crĂ©ant plus guerres pour ce qu’il peut rester. Mais Theo va dĂ©couvrir qu’il exite une jeune femme enceinte qu’il va devoir escorter en lieu sĂ»r.

Dès le dĂ©but le spectateur est plongĂ© dans le film. A la fois par ces images d’un futur en dĂ©crĂ©pitude que nous offre Alfonso Cuaron mais aussi par sa manière de filmer. Tout le long du film, camĂ©ra Ă  l’Ă©paule, il suit Clive Owen, souvent Ă  travers de longs plans sĂ©quence, nous plongeant ainsi au coeur de l’action. On retiendra d’ailleurs Ă  ce titre 3 sĂ©quences coup de poing : l’attaque de la voiture, l’accouchement en direct et la fuite dans les rues en pleine insurrection du camp de rĂ©fugiĂ©s. Ces sĂ©quences sont d’une maitrise incroyable et il est Ă©tonnant que le rĂ©alisateur n’ai pas eu un oscar pour ce travail.

fils de l'hommeMais il n’y a pas que la technique qui compte. L’univers est aussi palpable de par le rĂ©alisme de ce futur possible. Les dĂ©cors, les technologies utilisĂ©es (pas trop futuristes), le fameux Quietus (ici bien diffĂ©rent du roman) ont clairement leur raison d’ĂŞtre dans cette hypothèse oĂą les gens se disent « à quoi bon vivre s’il n’y a personne Ă  qui laisser notre monde ». Et lorsque l’on voit les hĂ©ros dans cette Ă©cole vide, en ruines, sans cris d’enfant, alors on se rend compte de l’importance de ces derniers pour donner une raison d’ĂŞtre Ă  l’humanitĂ© : l’espoir. Tout ce qui est montrĂ© dans ce film a une Ă©trange rĂ©sonnance avec l’actualitĂ© : guerres, insurrections, imigration clandestine de masse. On se rend compte alors qu’il n’en faut pas beaucoup pour que cet avenir ait lieu.

On saluera Ă©galement les prestations des acteurs. Clive Owen tout d’abord qui est impeccable dans le rĂ´le de hĂ©ros malgrĂ© lui, qui accompagnera la jeune Kee jusqu’au bout. Son alchimie avec Julianne Moore est excellente, on imagine leur histoire passĂ©e, leur joie et leur souffrance commune. Julianne Moore d’ailleurs n’apparait finalement que peu de temps Ă  l’Ă©cran mais sa prĂ©sence et son dĂ©part sont vraiment un choc. La rĂ©vĂ©lation du film, c’est Clare-Hope Ashitey, qui a la lourde responsabilitĂ© de mettre au monde l’espoir de l’humanitĂ©. children_of_menEn face d’eux, nous avons droit Ă  un Michael Caine comme on ne l’a jamais vu en vieux hippie, disciple de John Lennon, poignant.

Ajoutez Ă  cela une BO discrète mais en parfaite accord avec le film, images et ambiances classiques ou rock anglais psychĂ©dĂ©lique (King Crimson, Rolling Stones, John Lennon). On notera d’ailleurs la rĂ©fĂ©rence Ă  la pochette de Animals des Pink Floyd.

MalgrĂ© cette histoire prenante, cette mise en scène aussi intense que poignante et ces autres atouts, le film a Ă©tĂ© un Ă©chec au box-office (sĂ»rement dĂ» Ă  un mauvais marketing des producteurs : mauvaise date de sortie, manque de communication flagrant). Mais les critiques et spectateurs qui l’ont vu ont bien reconnu lĂ  un grand film d’anticipation.

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publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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