Culte du dimanche : Un Jour sans Fin de Harold Ramis
La chandeleur, c’Ă©tait cette semaine, et en plus d’ĂŞtre la journĂ©e oĂą manger des crĂŞpes, c’est aussi aux USA, la journĂ©e de la marmotte, maintenant indissociable du film d’Harold Ramis, Un Jour sans Fin avec l’inĂ©narrable Bill Murray !
Après son triomphe dans SOS FantĂ´mes au dĂ©but des annĂ©es 80, la carrière de Bill Murray suit son cours avec une suite aux histoires de fantĂ´mes mais pas d’autres grands titres Ă se mettre sous la dent. Au dĂ©but des annĂ©es 90, son compère ghostbuster Harold Ramis lui propose un nouveau film, Un Jour sans Fin, au pitch original et Ă©crit avec beaucoup de sincĂ©ritĂ© et de drĂ´lerie.
Le film raconte ainsi comment un présentateur météo aigri va devoir revivre sans arrêt la même journée de la marmotte dans une petite ville. Petit à petit, cette journée à répétition lui permettra de connaitre tout le monde et de relativiser sur sa vie et son attitude, bref une leçon de vie.
Si Un Jour sans Fin est si rĂ©ussi, c’est bien entendu tout d’abord grâce Ă Bill Murray, parfait de bout en bout, impeccable en prĂ©sentateur mĂ©tĂ©o cynique, affable et suffisant qui dĂ©teste cette idĂ©e d’aller dire bonjour Ă une marmotte. Il apporte tout de suite Ă son personnage un caractère bien trempĂ© et des rĂ©pliques cinglantes qui font immanquablement effet. Mais il est aussi très naturel dans l’Ă©volution de son personnage qui passe par diffĂ©rentes phases, de l’Ă©nervement Ă la dĂ©prime tout en Ă©tant petit Ă petit Ă©pris d’une certaine tendresse pour les habitant de la petite ville. Le personnage de Phil Connors connait ainsi une belle Ă©volution en dĂ©passant ses prĂ©jugĂ©s et ouvrant enfin son coeur. Typiquement le genre de personnage qui permettra Ă Murray d’explorer ensuite plusieurs facette de son jeu dans ses films suivants (surtout dans les annĂ©es 2000) tout en ayant en permanence cet air de chien battu autant qu’une certaine malice.
En plus du show de Bill Murray, il faut dire aussi que le scĂ©nario est très bien Ă©crit, allant jusqu’au bout de son concept de cette journĂ©e Ă rĂ©pĂ©tition, passant alors part diffĂ©rentes phases, de la dĂ©couverte Ă la folie, n’hĂ©sitant pas Ă montrer son personnage qui va en profiter un peu pour quelques parties de jambes en l’air ou pour voler un peu d’argent Ă dĂ©penser, jusqu’Ă ce qu’il pète un câble et tente d’Ă©chapper Ă cette boucle par tout les moyens. Le film ne montre pas tout mais suggère habilement tout le temps passĂ© dans cette boucle temporelle infernale avec les connaissances que le personnage fait oĂą en citant rĂ©gulièrement des choses qu’il a pu faire mais que nous n’avons pas eu l’occasion de voir. Tout est ici Ă©voquĂ© avec un vrai savoir faire et les running gags avec diffĂ©rentes variantes sont font toujours leur effet.
Mais surtout, Un Jour sans Fin montre bien qu’avec le temps et en apprenant vraiment Ă connaitre les gens, on peu changer et Ă©chapper aux clichĂ©s. Un autre niveau de lecture qui rend le film bien plus intĂ©ressant et profond, montrant bien que le cynisme ne mène Ă rien et que seul le rapport humain, les valeurs d’amour, d’amitiĂ©, de partage, peuvent nous faire avancer. Un message qui peut aujourd’hui paraĂ®tre cynique dans notre sociĂ©tĂ© actuelle mais qu’il est tout de mĂŞme bon de rappeler de temps en temps pour nous ramener Ă quelque chose de plus sain.
C’est grâce Ă cette Ă©criture parfaitement maĂ®trisĂ©e qu’Un Jour sans Fin devient alors un succès surprise Ă sa sortie et devient mĂŞme petit Ă petit un vĂ©ritable film culte (un influence Ă ce titre plusieurs Ă©pisodes spĂ©ciaux de sĂ©ries) qui a rĂ©ussi Ă faire connaĂ®tre la journĂ©e de la marmotte ailleurs qu’aux USA. Et c’est aussi avec ce succès que la carrière de Bill Murray redĂ©colle en surfant sur ce genre de personnage et qu’Harold Ramis pourra se permettre quelques autres comĂ©dies malines.
publié dans :Cinéma Culte du dimanche