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Invincible, la fin de tout

posté le 20/10/2019

On y est, la fin du super-héros Invincible est bien là. Robert Kirkman conclue la meilleure histoire de super-héros de ces 15 dernières années de manière magistrale et inattendue et ça fait forcément un petit quelque chose.

CrĂ©Ă© en 2002, apparu en France avec Delcourt depuis 2005, Invincible est la sĂ©rie de super-hĂ©ros du papa de Walking Dead qui rĂ©volutionne le genre depuis donc plus de 15 ans et qui a donc pris fin l’annĂ©e dernière aux Ă©tats-unis et ce mois-ci en France avec un ultime 25e tome de ses aventures et 144 chapitres.

On en a dĂ©jĂ  parlĂ© Ă  de multiples reprises sur le blog (dont lors de la centrale et Ă©pique guerre viltrumite) mais pour les lecteurs qui seraient passĂ© Ă  cĂ´tĂ©, rappelons donc le pitch on ne peut plus simple. A l’adolescence Mark Grayson s’aperçoit qu’il a des pouvoirs hĂ©ritĂ© de son père extra-terrestre. Il devient alors un super-hĂ©ros et apprend que son père avait initialement pour but d’asservir l’humanitĂ© pour sa race de dictateurs spatiaux. VoilĂ  pour le point de dĂ©part … puis les aventures de Mark Grayson explorent tout ce qui est possible dans le genre super-hĂ©roĂŻque.

Groupe de super-hĂ©ros (les gardiens du globe), ennemis multi-dimensionnels, savants fous, gouvernement qui cherche Ă  contrĂ´le ses super-dĂ©fenseurs, clones, histoires d’amour, coalition de diffĂ©rents monde interplanĂ©taires, guerre intersidĂ©rale … les enjeux n’ont pas manquĂ© au fil des Ă©pisodes, mais une donnĂ©e essentielle est toujours restĂ©e, le coeur du super-hĂ©ros.

Un super-héros qui évolue en permanence

Car l’Ă©criture de Kirkman s’est toujours intĂ©ressĂ©e Ă  ce qui vivait son hĂ©ros et son entourage. C’est ainsi qu’il va perpĂ©tuellement et naturellement le faire Ă©voluer tout en rendant Ă  chaque fois plus fort ses convictions qui vont faire de lui un hĂ©ros bien au delĂ  de ses pouvoirs. Et quand on dit qu’il va le faire Ă©voluer, il ne va pas y aller de main morte avec des situations qui changent en permanence.

En effet, lĂ  oĂą les super-hĂ©ros classiques sont toujours cantonnĂ©s Ă  revenir Ă  un certain statu quo, Invincible prend des virages rĂ©gulièrement pour poursuivre sa route. Ainsi, on verra Mark passer Ă  la fac puis adopter son job de super-hĂ©ros, tomber amoureux puis avoir une vĂ©ritable vie de famille, quitter la Terre pour habiter sur un nouveau monde, changer d’Ă©tat d’esprit sur ses ennemis et faire Ă©voluer ses convictions sans que cela ne contredise le chemin parcouru.

Bref, une écriture innovante pour le genre qui multiplie évidemment les coups de théâtre, les nouveaux personnages centraux et attachants, les morts douloureuses, les batailles épiques, mais aussi des instants de belles émotions familiales.

Un final Ă©pique et Ă©mouvant

Tout cela pour en arriver donc aux derniers Ă©pisodes, une conclusion bien amenĂ©e par Robert Kirkman qui voit donc Ă©videmment nos hĂ©ros affronter les viltrumites dans une dernière bataille qui va faire de grands dĂ©gats et pourrait bien changer l’univers. Le combat entre Mark et le fou Thragg au cĹ“ur du Soleil est proprement impressionnant et douloureux physiquement comme psychologiquement.

Mais l’auteur ne va pas forcĂ©ment prendre la solution de facilitĂ© et tuer tout le monde pour marquer la fin de son histoire. Au contraire il va l’ouvrir sur de nouvelles perspectives inattendues avec beaucoup d’Ă©motion. Et cela fonctionne d’autant mieux que chaque personnage, mĂŞme secondaire, arrive Ă  un certain aboutissement dans un monde nouveau.

Evidemment, Robert Kirkman n’est pas seul Ă  la barre et Ryan Ottley fait toujours des miracles aux crayons avec des images toujours aussi fortes et dynamiques, des doubles pages Ă©piques et fournies. Et mĂŞme Corey Walker qui avait dessinĂ© la sĂ©rie sur ses 8 premiers numĂ©ros revient apporter sa toucher Ă  la partie la plus Ă©mouvante de la conclusion.

Ce grand final d’Invincible est donc parfaitement Ă  la hauteur de la sĂ©rie, Ă  la fois Ă©pique, Ă©volutif, avec une bonne rĂ©flexion sur les questions de pouvoir et d’Ă©volution du monde et surtout beaucoup de coeur, s’affranchissant du cynisme noir post-moderne Ă©puisant des productions que l’on a depuis Watchmen. Oui, Invincible s’affirme donc bien jusqu’Ă  la dernière case bien comme la meilleure sĂ©rie de comics super-hĂ©roĂŻque de ses vingt dernières annĂ©es dans le sens le plus pur du terme.

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