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Lorsque le cinéma chinois lorgne sur le thriller coréen, ça donne Une Pluie sans Fin. Premier film de Dong Yue à l’atmophère noire et humide.

Fin des années 90. La Chine en plein changement (rétrocession de Hong Kong, mutation industrielle). Le chef de la sécurité d’une vieille usine enquête sur des meurtres de jeunes femmes. Une enquête qui va devenir une véritable obsession et changer ses rapports humains.

Et comme son titre l’indique, Une Pluie sans Fin se déroule donc de bout en bout sous des trombes d’eau qui ont de quoi rendre fou cet inspecteur amateur. Un moyen pour Dong Yue, dont c’est le premier long-métrage, d’installer une atmophère particulièrement sombre et un mystère poisseux.

En effet, c’est surtout grâce à cette pluie que nous nous laissons happer par l’ambiance. Car pour le reste de l’intrigue, on a plutôt l’impression que le récit se perd sur des fausses pistes ou sur des rapports personnels entre les personnages qui manquent de clareté pour vraiment convaincre.

Il faut dire qu’on peine à s’attacher aux personnages, tous assez froids ou hystériques. Du coup on se désintéresse assez de cette enquête. Il faudra alors toute la force de la réalisation pour recapter notre attention de manière occasionnelle. Et c’est le cas lors d’une superbe course-poursuite à pieds dans l’ancienne usine désaffectée sous la pluie, jusqu’aux voies de chemin de fer. Le découpage est ici particulièrement bien étudié et se révèle d’une efficacité redoutable.

Mais en dehors de ce morceau de bravoure central, on attendra patiemment la conclusion. Il faut dire que beaucoup de films sont déjà passés par ce type d’enquête il y a bien longtemps (comme le coréen Memories of Murders) et du coup, il y a peu d’originalité. On espère donc que le réalisateur trouvera un sujet plus inédit pour son prochain film car il a par contre un savoir-faire à développer.