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Joueurs, critique

posté le 05/07/2018

PrĂ©sentĂ© Ă  la Quinzaine des rĂ©alisateurs de Cannes, Joueurs va vous faire passer l’envie d’aller au casino en se rĂ©vĂ©lant plus sombre qu’une simple love story sur fond de carte, jetons et roulette.

Reconnue avec son court-mĂ©trage Marseille la nuit, Marie Monge passe au long et s’offre Tahar Rahim et Stacy Martin au casting ! Rien que ça, ça attise la curiositĂ©. D’autant plus quand le film s’intĂ©resse aux cercles de jeux et qu’il promet une romance contrariĂ©e qui pourrait ĂŞtre rare dans le cinĂ©ma français actuel.

Elle gère une brasserie, lui est une petite frappe qui s’y fait embaucher comme serveur. Il suffira d’une nuit pour que tout bascule. Dès la fin de son premier service, Abel emmène Ella Ă  la dĂ©couverte des cercles de jeux semi-clandestins et de l’argent qu’on peut s’y faire. ForcĂ©ment d’abord rĂ©ticente, elle va tomber dans le vice du jeu autant que dans les bras d’Abel.

Au court de cette histoire, Marie Monge fait Ă©voluer l’atmosphère en mĂŞme temps que nous dĂ©couvrons la face sombre de ses personnages et de l’univers du jeu. Ainsi, le film dĂ©but de manière relativement lĂ©gère mais rĂ©aliste avec une dĂ©couverte des tables de jeu et des mises qui donnent de l’adrĂ©naline. Comme Ella, on se prend au jeu, mais ce qui nous diffĂ©rencie d’elle c’est que l’on a plus de distance sur Abel et on sait que ça ne peut pas ĂŞtre aussi simple et naturel.

Ce n’est pas qu’un jeu

C’est donc sans surprise cĂ´tĂ© spectateur que l’on va voir Ella tomber dans le piège d’Abel. Celui-ci profite clairement de la crĂ©dulitĂ© de sa victime. A ce jeu, Tahar Rahim joue comme il le fait d’habitude et cela brouille les pistes sur ses sentiments Ă  plusieurs reprises. Car entre ses airs de petites frappe et l’attachement que l’on a tout de mĂŞme pour ce personnage tragique, on ne peut vraiment trancher.

Quand Ă  Stacy Martin, elle arrive Ă  donner l’innocence qu’il faut Ă  son personnage qui manque toutefois de caractère pour convaincre pleinement, peinant Ă  se battre contre ce qui lui arrive et subissant tout de plein fouet. Mais c’est aussi l’objet du film de montrer comment on peut, malgrĂ© tout et malgrĂ© notre caractère, tomber dans une addiction ou dans une mauvaise relation. Et le jeu est ici un bon moyen d’Ă©voquer ces problĂ©matiques sans passer par la dĂ©monstration frontale de la drogue ou des violences conjugales.

 

Ainsi, le film bascule de la romance sous la passion du jeu vers un film bien plus noir et tendu oĂą l’on voit l’impact de cette addiction sur la vie d’Ella et les histoires de trafic que cela peut engendrer. Le film se transforme en drame tragique et inĂ©luctable, pas forcĂ©ment surpenant mais qui a le mĂ©rite d’aller au bout de son chemin sans consession.

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