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Legend, critique

posté le 18/01/2016

Des jumeaux rois de la pègre londonienne, c’est bien un double rĂ´le pour Tom Hardy qu’il endosse aisĂ©ment dans Legend.

CantonnĂ© depuis un moment aux seconds rĂ´les mĂŞme qui se trouve dans le rĂ´le titre (Mad Max Fury Road), Tom Hardy se rattrape dans Legend avec deux fois plus de prĂ©sence. En effet, il y incarne deux lĂ©gendes de l’histoire du banditisme anglais, les frères Kray qui ont exercĂ© dans les annĂ©es 60 une main de fer sur les affaires de la pègre avec ce qu’il faut de romantisme et de folie. L’acteur campe donc Reggie Kray, gangster qui tombe amoureux d’une voisine mais qui ne peut se rĂ©soudre Ă  abandonner ses clubs, son argent et son train de vie avec quelques accès de violence. Et d’un autre cĂ´tĂ© il campe son jumeaux Ronnie complètement tarĂ©, homosexuel sociopathe, avide de pouvoir qui n’a aucun sens des rĂ©alitĂ©s.

Un double rĂ´le qui lui va Ă  merveille et qui lui permet de nous remontrer des facettes de son jeu que l’on n’avait pas vu depuis un moment, notamment dans le rĂ´le de Reggie oĂą il peut enfin arrĂŞter de grogner pour nous offrir un personnage plus humain, certes brutal par moments, mais vraiment sĂ©ducteur et aux dialogues et subtilitĂ©s de jeu bien plus prĂ©sentes. A contrario son jumeau Ă  lunettes fait beaucoup moins dans la finesse et l’acteur y est rĂ©gulièrement en surjeu. Oui, Legend est entièrement centrĂ© sur son talentueux acteur principal et heureusement qu’il y a au moins cela Ă  voir.

En effet, le scĂ©nariste et rĂ©alisateur Brian Helgeland laisse ici Tom Hardy en roue libre ainsi que les autres acteurs. Mais c’est Ă©galement Ă  se demander si il n’a pas laissĂ© tous les autres pĂ´les crĂ©atifs et techniques Ă©galement en se dĂ©brouiller tout seul, Ă  commencer par le scĂ©nario. Car Legend dure plus de deux heures et cela se fait sentir rĂ©gulièrement car le film n’a pas vraiment d’histoire Ă  nous offrir et ne fait que suivre ses 2 personnages sur fond de voix off superficielle. Il n’y a ici aucun parti pris et tout est Ă©voquĂ© (amours, manipulations politiques, nĂ©gociations avec les USA et règlement de comptes avec les petites frappes du quartier) sans vraiment choisir de point de vue central et de ligne directrice, si bien que l’on se demande rĂ©gulièrement pourquoi le titre du film est Legend alors qu’il ne s’agit que d’anecdotes.

Et d’un autre cĂ´tĂ©, Helgeland fait rĂ©gulièrement son boulot de rĂ©alisateur avec une rĂ©alisation propre mais qui manque tout de mĂŞme beaucoup de personnalitĂ© pour s’affirmer comme le grand film de gangster que son titre revendique. Tout se dĂ©roule sans dĂ©velopper beaucoup d’intĂ©rĂŞt pour l’histoire et on est rĂ©gulièrement frappĂ© par la propretĂ© superficielle des dĂ©cors et mĂŞme des incrustations pour rendre crĂ©dible la prĂ©sence des jumeaux dans le mĂŞme plan (les 2 ne se regardent jamais vraiment dans les yeux et on sent bien les fond vert) nous font douter de la maĂ®trise d’un budget qui Ă©tait sans doute assez serrĂ©.

Legend est donc très loin de l’ambition de son titre et n’est finalement qu’un tĂ©lĂ©film de luxe sur des gangsters jumeaux en roue libre heureusement interprĂ©tĂ©s, au milieu de seconds rĂ´les invisibles, par un Tom Hardy qui donne ce qu’il a pour nous garder tout de mĂŞme devant l’Ă©cran. Ce n’est pas dĂ©sagrĂ©able mais c’est clairement sans grand intĂ©rĂŞt.

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