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Kung-fu zombie, mort de rire

posté le 23/06/2011

Quand un champion de kung-fu doit combattre un vilain ressuscité, cela donne kung-fu zombie ! Normal !

DĂ©gotter un nanar dans les films de kung-fu pour faire Ă©cho Ă  la sortie cette semaine de Kung-Fu Panda 2, c’Ă©tait pas non plus la tâche la plus compliquĂ©e. Le cinĂ©ma asiatique donnant la part belle au genre baston/arts martiaux, forcĂ©ment, les nanars d’action oĂą s’affrontent guerriers super-entrainĂ©s Ă  diffĂ©rents arts martiaux, voire plusieurs en mĂŞme temps, foisonnent Ă©galement ! Mais en trouver un avec des zombies (car dès qu’on met des zombies quelque part, on est a peu près sĂ»r de tomber Ă  90 % sur une bouse), ça semblait pas si simple. Une rapide recherche me contredĂ®t rapidement !

Kung-fu Zombie, de 1982, est un chef d’œuvre hong-kongais de Yu Wang ! Cet acteur-rĂ©alisateur nous gratifie d’un long-mĂ©trage des plus psychĂ©dĂ©liques. Malheureusement, dès la 5ème minute, les plus paresseux auront compris que l’orientation du film est rĂ©solument tournĂ© vers la comĂ©die ! Pas la parodie de film de zombies, non ça aurait Ă©tĂ© trop facile pour se mettre une balle dans le pied. Non, c’est un film de castagne niveau flocon d’or de Kung-fu, avec des morts revenant Ă  la vie aussi promptement qu’ils l’ont quittĂ©. Et servi par un « acting » rigolard de personnages qui ont apparemment inhalĂ© du gaz hilarant avant chaque scène (tournĂ©e en 3 minutes Ă  chaque fois).

Mais passons d’abord sur le propos du film : des malandrins farfouinnent dans un cimetière Ă  tenter de ranimer semble t’il des cadavres (et alors lĂ  j’attire votre attention sur le choix des Ă©pouvantails les plus moches, qui ont du se faire rouler dessus par un semi-remorque et gardĂ©s au grenier pendant 50 ans). Un sorcier pas très habile les accompagne et leur chef, que je nommerais « moustache » rapport Ă  la pilositĂ© fournie de ses sourcils et favoris, s’Ă©nerve rapidement car il cherche semble apparemment Ă  tendre un piĂ©ge Ă  son ennemi (et oui ce sont des adultes). Justement, Pang, le hĂ©ros beau-gosse de 1m67, super star du kung-fu, entraĂ®nĂ© par son père, digne descendant d’une famille de policiers/justiciers, se promène dans les parages. Il avait donc stoppĂ© quelques temps auparavant la tentative de braquage de banque de la bande de nazes du dĂ©but (dans un flash-back des plus hideux). Le piège tourne court tandis que « moustache » meurt. De retour chez lui, Pang, que son père emmerde continuellement soit-disant pour son entraĂ®nement, s’engueule avec et ce dernier meurt aussi subitement. Il revient sous la forme du fantĂ´me tangible qui peut donc continuer Ă  tatanner le fiston. Entre temps, « moustache » aidĂ© du sorcier de pacotille tente de lui trouver un corps frais (ah oui « moustache » aussi est devenu un fantĂ´me). Ce faisant, il rĂ©anime lors d’une sĂ©ance de spiritisme qui ferait passer ta boom de 6eme pour de la nĂ©cromancie, un gros vilain criminel qui en veut Ă  la famille de Pang (les justiciers qui l’avaient mis hors d’Ă©tat de nuire). Ne voulant pas confier son corps à « moustache« , le vilain se met a la recherche du descendant de son ennemi : Pang (qui a vraiment pas de bol, lui qui voulait juste sortir et profiter de la vie). Tous vont se mettre sur la tronche.

« Moustache » va bien sĂ»r venir possĂ©der le corps du père de Pang et lui livrer bataille. Le corps du père blanchissant au fil de l’histoire pour signifier qu’il est en dĂ©crĂ©pitude avancĂ©e ! Un moine bouddhiste va s’en mĂŞler ainsi qu’une jeune fille tout juste utile Ă  se faire pincer les fesses par les jeunes hommes en rut… Bon, ça continue de se mettre sur la figure jusqu’au gros bordel final au cimetière (sorte de terrain vague ou des cagettes abritent des cadavres). Et lĂ , au moyen d’effets spĂ©ciaux dĂ©guelasses style « frappĂ© d’un Ă©clair, le mort-vivant est entourĂ© d’un halo violet qui dessine juste ses contours », tout rentre dans l’ordre.

Bref, kung-fu zombie est très Ă©prouvant. Il est très difficile de rendre pleinement compte de la torture que c’est d’essayer de suivre le film. Les raisons avancĂ©es pour justifier ce trou noir peuvent ĂŞtre d’ordre d’un trop gros dĂ©calage culturel entre 2 conceptions du spectacle ou simplement de la crĂ©tinerie profonde !! Mais que ce soit les mines de dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s des acteurs qui ne peuvent rĂ©primer des rires et des grimaces, les plans se succĂ©dant parfois au centième de seconde ou les transitions inexistantes entre les scènes, les diffĂ©rences de luminositĂ© dans ce qui est « une mĂŞme scène », etc. Kung-fu zombie est vraiment lourdingue. Surtout qu’il n’y a pas vraiment de zombies dĂ©gouttants aux corps en dĂ©composition avancĂ©e, non, juste des gars un peu pâlots qui ont de la reverbe dans la voix !

Et puis on est pas habituĂ© nous pleutres d’occidentaux, mais quand on parle de film de castagne, ils rigolent pas les asiatiques : c’est simple, ils se mettent sur la tronche pendant tout le film. AjoutĂ© Ă  ça les maquillages tout moches et l’ambiance comĂ©die Ă  l’amĂ©ricaine, bref, ce Kung-fu zombie est un pur nanar. Et rien a faire que ce film soit culte en Chine et qu’il existe une adaptation jeu vidĂ©o voire peut-ĂŞtre un manga : les zombies pour moi, c’est complètement dĂ©charnĂ©, c’est pestilentiel et ça ne fait surtout pas des cabrioles en l’air accĂ©lĂ©rĂ© en luttant en « high-kick » avec les vivants ! Non mais !!

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