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L’Imaginarium du Docteur Parnassus, la critique

posté le 13/11/2009

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L’Imaginarium du Docteur Parnassus aura connu quelques déboires mais finalement, le voici qui débarque sur nos écrans. Un pur Terry Gilliam.

Imaginarium aff frTerry Gilliam en aura connu des déboires dans sa carrière de cinéaste. Entre ses luttes avec les studios pour le contrôle de ses films, l’abandon de Don Quichotte et la récente mort de Heath Ledger pendant le tournage de cet Imaginarium du Docteur Parnassus, Gilliam aura souffert. Mais malgré cet incident, le réalisateur de Brazil a réussi à revoir son scénario de manière astucieuse pour terminer son film.

Dans la plus pure tradition fantaisiste de Gilliam, l’histoire est celle du Docteur Parnassus (qui plonge les gens dans leur propre imagination grâce à son spectacle itinérant) qui a parié plusieurs fois avec le diable (pour l’immortalité, la jeunesse, …). Résultat, aujourd’hui, sa fille a 16 ans et elle revient de droit au malin. Mais c’est sans compter sur un dernier pari pour la sauver et l’aide d’un inconnu qui s’allie à la troupe.

imaginariumukTrès vite, on se rend compte que l’histoire n’est pas vraiment celle à laquelle on pouvait s’attendre. En effet, tournée par Gilliam et aménagée de manière à compenser le départ d’Heath Ledger, l’histoire devient un peu alambiquée. Mais en même temps, c’est ça qu’on aime chez Gilliam. Ce n’est pas parfait, ce n’est pas super bien structuré mais c’est de l’imagination à l’état brut dans laquelle il faut se plonger, comme le font les cobaye de l’Imaginarium.

La bonne idée scénaristique de Gilliam pour palier au manque de Ledger consiste justement à le remplacer par un autre visage lorsqu’il entre dans l’Imaginarium. Il prendra ainsi l’apparence de Johnny Depp, Jude Law ou encore Colin Farrell, tous dans la droite lignée de Ledger, si bien que l’on voit son jeu à travers ces 3 talentueux acteurs. Mais tous les autres comédiens sont aussi excellents. Christopher Plummer et Tom Waits en Parnassus et Diable (des personnages purement sortis de l’esprit fou de Gilliam) sont formidables, contrastant avec la fraicheur et l’innocence de Lily Cole et Andrew Garfield. Même Verne Troyer, le Mini-moi des Austin Powers, trouve enfin un vrai rôle sérieux qui laisse voir une facette de son jeu inconnue.

parnassus_poster_usMais bien entendu, il est impossible de parler d’un film de Terry Gilliam sans évoquer son imagination débridée. Si dans les séquences classique il reste assez sobre, dès que l’on passe dans le miroir ou lors des flash-back, on a droit à de véritables tableaux magnifiques et loufoques, dans droite lignée des génériques de Monty Python ou des Aventures du Baron Munchausen. Il n’y a qu’a voir la séquence du gamin dans l’Imaginarium pour y prendre plaisir.

Toutefois, on en attendait un peu plus de la part de Gilliam. On a le sentiment que le réalisateur s’est un peu freiné et la folie n’atteint pas vraiment son apogée (même si la danse avec le diable est particulièrement intéressante). On l’a connu plus barré et il en avait clairement l’occasion ici. Mais le film est tout de même un brillant hommage aux gens du spectacle itinérant pour qui le réalisateur à un grand amour. C’est aussi finalement une jolie réfléxion sur le prix de l’immortalité.

Quoi qu’il en soit, Terry Gilliam nous offre un film toujours surprenant, original avec la dernière prestation d’un Heath Ledger au top. Il ne vous reste plus qu’à entrer dans l’Imaginarium.

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