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Zoe Saldana prend les armes en quête de vengeance dans Colombiana, nouvelle production Besson qui n’apporte rien de neuf et n’a que le charme de la belle pour éveiller notre intérêt.

Nous pensions Luc Besson perdu dans un schéma de scénario répétitifs, utilisant toujours les même recettes. C’est mal connaître le nabab du cinéma français des années 2000. Car dans Colombiana, il n’y a pas de poursuite en Audi, pas de prostituée à sauver d’un black à qui il faut donner un grosse mandale, pas de mec doué en arts martiaux pour la sauver non plus… et en plus ça ne se passe pas en banlieue !

Quoi Luc Besson aurait-il retrouvé de l’inspiration ? Que nenni, ça machine à scénario automatique est juste tombée en panne. Du coup, il replonge dans ses archives pour nous pondre une histoire de vengeance à mi-chemin entre Leon et Nikita et lui ajoute un peu de moiteur latino.

L’histoire débute donc il y a quelque années, la jeune Cataleya voit ses parents abattus froidement devant ses yeux (tiens, ça doit vous rappeler quelque chose ça non ?) par un patron de la pègre colombienne. Elle s’enfuit dans les favelas et échappe de peu à ses poursuivants yamakasis du pauvre pour venir voir son oncle en Amérique qui lui apprendra à devenir tueuse à gage (tiens, ça aussi ça vous dit quelque chose). Et maintenant qu’elle a grandit, sa soif de vengeance est terrible.

Vous l’aurez remarqué, Natalie Portman étant maintenant financièrement hors de portée de son ancien mentor, Luc Besson a écrit la suite de Léon que nous attendions pour quelqu’un d’autre. Le souci, c’est qu’avec le temps, sa plume est sacrément rayée et le scénario sent bien le réchauffé à plein nez. Ce qui ne gêne pas puisque la variante latino apporte, au moins au début, un semblant d’exotisme. Malheureusement les incohérences pleuvent, la crédibilité laisse à désirer et tout s’enchaine sans qu’on y voit vraiment un quelconque intérêt. Même les scènes d’infiltration et d’action sont prévisibles de bout en bout (qui aurait deviné l’issue du passage avec les requins ! ?).

D’autant plus que les personnages sont, c’est une habitude de toute façon, écrits au burin, sans aucune subtilité (et nous passerons sur les dialogues), en particulier un bad-guy transparent, anti-badass, bien loin de la composition d’un Gary Oldman en flic ripoux. En fait la seule que l’on peut sauver ici est bien Zoe Saladana. La princesse Na’vi d’Avatar démontre ici toute sa crédibilité en femme d’action (même si elle n’avait pas besoin de le prouver depuis le temps) et apporte autant qu’elle le peut de la profondeur à la quête de vengeance de son personnage tout en se dévoilant en tenue légère et arme au poing.

Hélas, il faudra aller vite pour admirer la belle car Luc Besson a placé derrière la caméra de Colombiana le tâcheron Olivier Megaton. Celui à qui Luc a refilé le troisième Transporteur a donc la lourde tache d’utiliser sa caméra pour raconter l’histoire. Alors oui, le rythme est là et au moins le film passe relativement rapidement. Par contre Megaton n’est pas un cadreur et ça se voit. Ce n’est pas un monteur non plus d’ailleurs. Loin de là même. Les plans et les coupes sont simplement horribles (des images plus crades tu meurs) et tout juste lisibles, loin de palier à la lourdeur du scénario et encore plus loin de magnifier l’actrice. Il ne fait qu’enfoncer tous les défauts du système Besson.

Non vraiment, si il n’y avait pas Zoe Saldana qui apporte heureusement, tant bien que mal, son charme à cette production réchauffée, Colombiana n’aurait certainement pas mérité une sortie en salle tant le film est un brouillon de la suite de Leon réalisé avec les pieds. Luc, s’il te plait, retrouve le talent que tu avais dans les 90’s !