Cars 2, critique
Flash McQueen est de retour et pour lâoccasion les magiciens de Pixar nous font faire le tour du monde. Cars 2 passera-t-il le crash-test ?
Il y a 5 ans, Cars sortait relativement discrĂštement dans les salles. L’esprit nostalgique de la route 66 n’avait pas attirĂ© les foules autant que NĂ©mo. Mais petit Ă petit, le film a rĂ©alisĂ© une Ă©norme carriĂšre en vidĂ©o et Flash McQueen est finalement rapidement devenu l’une des mascottes prĂ©fĂ©rĂ©es des petits garçons. Est-ce pour profiter du business merchandising ou pour essayer de redonner les honneurs du grand Ă©cran dont il n’a pas trop profitĂ© Ă Flash McQueen que Pixar a mis en chantier un second volet des bagnoles les plus sympa du film d’animation ?
En tout cas, le studio a pris un risque. Celui de faire une suite qui change complĂštement de direction par rapport au premier volet sur le film qui a le moins fonctionnĂ© en salles. Mais si certains n’y verrons qu’une suite commerciale destinĂ©e uniquement Ă amuser les plus jeunes (ce qui est Ă©videmment le cas, il ne faut pas se leurrer), il est tout de mĂȘme plaisant de voir que les artisans de Pixar y ont pris un Ă©norme plaisir.
Finie donc cette bonne vieille et nostalgique Route 66. Maintenant que Flash McQueen a pris conscience des vraies valeurs, il est le roi de la course et s’apprĂȘte Ă participer Ă un tournoi international avec toute son Ă©quipe de Radiator Springs et son Martin. C’est parti pour un tour du monde version Cars et surtout une mystĂ©rieuse affaire d’espionnage internationale dans laquelle s’est embrouillĂ© le meilleur ami de Flash.
Alors que nous ne connaissions que la petite ville perdue de Radiator Springs et ses environs dans le premier volet, cette fois, John Lasseter a vu les choses en grand et nous prĂ©sente donc tout le monde de Cars, du Japon Ă la Grande-Bretagne. C’est parti pour un tour du monde Ă 100 Ă l’heure oĂč nous revisitons plusieurs grandes villes Ă la sauce Cars et oĂč les crĂ©ateurs de cette univers ont donc rivalisĂ© d’imagination pour rendre ce que nous connaissions plus « automobile ».
C’est dans la sĂ©quence se dĂ©roulant justement Ă Tokyo que l’on en a un parfait exemple au travers des habitudes de la surpopulation (les distributeurs automatiques, appartements, …) alors qu’Ă Paris, ce sont tous les monuments qui ont Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement re-designĂ©s. L’univers rendu et ses nombreux clins dâĆil sont ainsi passionnants Ă redĂ©couvrir. D’autant plus que l’intrigue bien rythmĂ©e nous y invite.
Car c’est lĂ l’une des grandes rĂ©ussites du film. Si le scĂ©nario peine par moment, on ne peut nier que Pixar dĂ©livre encore ici une performance technique irrĂ©prochable avec une mise en scĂšne prenante qui place toujours le studio au dessus du lot. Les sĂ©quences d’actions, bourrĂ©es d’idĂ©es grĂące Ă la touche James Bond, nous emportent Ă fond la caisse dans des courses explosives (l’introduction en est le meilleur exemple, comme la poursuite finale menĂ©e par McMissile). On sent bien que Lasseter et ses camarades ont pris du plaisir Ă inventer ce monde et animer ces poursuites.
Pourtant, si Cars 2 est techniquement impeccable et loin d’ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able, il faut bien admettre que Pixar est ici loin de nous offrir un film du niveau qu’on peut attendre de leur part, se rabaissant presque Ă une banale animation de Dreamworks (lesquels n’avaient titillĂ© Pixar qu’avec Dragons). La faute Ă un scĂ©nario paresseux et surtout Ă un changement de hĂ©ros mal venu.
L’histoire tout d’abord Ă©tait un risque pour le studio. Partir sur une intrigue d’espionnage est sacrĂ©ment fun, surtout dans un monde de voitures mais c’est ici ultra-balisĂ©. Et si l’on retiendra la charge facile contre les lobby-pĂ©troliers, on notera Ă©galement la prĂ©visibilitĂ© de l’intrigue et en particulier celle de l’identitĂ© du mystĂ©rieux mĂ©chant manipulateur (quiconque ayant vu un James Bond le trouvera au bout de 5 minutes de film).
Mais c’est surtout le personnage de Martin qui plombe tout le rĂ©cit et devient plus agaçant qu’autre chose. De simple faire-valoir dans le premier volet, le voici promu au rang de hĂ©ros ici, relĂ©guant ce bon Flash McQueen au hangar. EmbringuĂ© dans cette affaire d’espionnage, la dĂ©panneuse essaie de faire rire mais sa bĂȘtise est telle que le personnage passe plus pour le boulet de l’histoire que pour un hĂ©ros sympa. Certes le personnage est indispensable pour montrer faire passer un beau message sur l’amitiĂ© envers et contre tous. Mais une telle mise en avant et un tel show abrutissant sont simplement d’une lourdeur inhabituelle pour Pixar qui ne fera (peut-ĂȘtre) rire Ă travers lui que les plus petits.
A cause de ce personnage, Cars 2 laisse du coup une partie de son public sur le bas-cĂŽtĂ© et certains n’attendaient que ce faux pas du studio pour cracher dessus. Mais si il est peut-ĂȘtre le moins bon film du studio, Cars 2 reste tout de mĂȘme un divertissement agrĂ©able, techniquement d’un niveau sans Ă©gal et sur lequel l’Ă©quipe transmet son plaisir Ă travailler. A n’en pas douter, Pixar retrouvera le bon chemin dĂšs l’annĂ©e prochaine.
publié dans :Cinéma Critiques ciné
notons avec étonnement que Cars est devenu la plus grande licence de produits dérivés au MONDE devant pokémon et Hello kitty
@jayer Ătrange coĂŻncidence … ^^
AprĂšs si les techniciens de Pixar se sont bien amusĂ©s Ă le faire, c’est toujours sympa
moi franchement j’ai adorĂ© le 1 et j’ai vraiment envie d’aller voir le 2 je te dirais ce que j’en pense quand je l’aurais vu
HĂ©hĂ© trĂšs sympathique ta critique, et je suis parfaitement d’accord avec toi :).