Culte du dimanche : Cube
Avec la sortie de son nouveau film de SF Splice, revenons donc un peu sur le premier film de Vincenzo Natali, qui annonçait déjà son talent et son univers : Cube.
Il est Ă©tonnant de voir la destinĂ©e de certains films. Un peu comme le Duel de Spielberg qui Ă©tait au dĂ©part seulement un tĂ©lĂ©film pour devenir le dĂ©clencheur de la carrière que l’on connait, Cube Ă©tait au dĂ©part le petit film de fin d’Ă©tudes de Vincenzo Natali. DotĂ© d’un budget plus que modeste, le rĂ©alisateur canadien a complètement intĂ©grĂ© cette contrainte dans l’histoire de son film. Un lieu unique, 6 personnes qui ne se connaissent pas et qui vont tenter de sortir de ce labyrinthe.
Grâce Ă un ingĂ©nieux procĂ©dĂ© de changement d’Ă©clairage de la pièce, Natali arrive facilement Ă donner l’impression de pièces multiples en gardant un seul dĂ©cor et gardant une impression d’Ă©touffement. Car il ne faut pas ĂŞtre claustrophobe en regardant Cube. Dans le mĂŞme dĂ©cor pendant 90 minutes en compagnie de personnages qui commencent peu Ă peu Ă perdre espoir et se rendent fous, le spectateur est plongĂ© dans un environnement oppressant dont il est difficile d’Ă©chapper, d’autant que des pièges plus cruels les uns que les autres attendent les prisonniers. Comme dans le Huis Clos de Sartre, ici, »l’enfer c’est les autres ». D’ailleurs, la majoritĂ© des personnages ne mourront pas Ă cause des pièges mais bien d’eux-mĂŞmes.
Le rĂ©alisateur que l’on prĂ©sente alors en 1997 comme le nouveau Cronenberg rĂ©vèle alors avec brio la bĂŞtise et la sauvergerie humaine qui sommeille en nous en milieu hostile, lorsqu’au lieu de s’unir, on prĂ©fère chercher un coupable Ă portĂ©e de main. D’ailleurs, en parlant de coupable, l’autre grand mystère du film fait aussi partie de sa rĂ©ussite. Car jamais nous ne connaitrons les auteurs de l’enlèvement des personnages et crĂ©ateur du Cube. Purgatoire ? Test militaire ou scientifique ? prison ? extra-terrestres ? la rĂ©ponse ne sera pas donnĂ©e malgrĂ© de très lĂ©gers indices sur la fabrication du labyrinthe.
Avec son inventivitĂ© et son intelligence, Cube reçoit un accueil plutĂ´t favorable du public mais surtout des festivals dans lesquels il sera diffusĂ©. On le retrouvera ainsi Toronto ou Gerardmer pour ĂŞtre justement rĂ©compensĂ©. Le succès est au rendez-vous et 2 suites (Hypercube et Cube Zero) verrons mĂŞme le jour, reprenant la recette peu onĂ©reuse du premier volet avec des pièges plus mortel mais perdant en inventivitĂ© et en mystère en voulant rĂ©vĂ©ler quelques Ă©lĂ©ments sur les origines du cube. Quoi qu’il en soit, Natali aura ensuite une carrière qui passera plus inaperçue malgrĂ© des petits films de qualitĂ© et originaux (Cypher et Nothing).
publié dans :Cinéma Culte du dimanche
Ce film est bien et comme tu dis, montre la bĂŞtise humaine dans ces situations. Car ils auraient pu tous s’en sortir s’ils s’Ă©taient Ă©paulĂ©s et avaient pris en compte les capacitĂ©s de chacun. C’est aussi un synonyme de notre sociĂ©tĂ© qui est de plus en plus individualiste et se dirige vers des conflits autant inutile qu’egoĂŻste.
Au fait, bienvenue.
Ce film est un OVNI cinĂ©matographique, et Cube ne laisse pas indiffĂ©rent. Le film ne traite ni du pourquoi ni du comment mais s’intĂ©resse Ă la psychologie des personnages dont les informations de leur passĂ© nous arrivent par sacades. La fin reste ouverte et est dans la continuitĂ© du film mais je n’en dĂ©voile pas plus… Par contre, au niveau du jeu d’acteurs ou encore de la BO, on repassera…
Si mythique 🙂
Je me souviens avoir vu ce film avec mon petit frère en cassette vidĂ©o… Et en VF. C’est donc cette rĂ©plique culte « mais tu as de la peau de saucisson devant les yeux ou quoi ? » qu’il me reste de Cube !
Pressée de voir Splice en tout cas !