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Culte du dimanche : L’Homme qui rétrécit, de Jack Arnold

posté le 04/02/2018

Alors que Downsizing nous a bien déçu, profitons-en dans le culte du dimanche pour revenir sur le meilleur film sur un homme de taille réduite, le classique de Jack Arnold, l’Homme qui Rétrécit.

Dans le Hollywood des années 50, le réalisateur Jack Arnold est sans doute ce que l’on peut appeler un artisan fidèle et prolifique. Au service des studios pour proposer des films de qualité, peu importe leur genre. Avec le Météore de la Nuit et l’Etrange Créature du Lac Noir (qui entre directement dans le panthéon des monstres Universal), il gagne en plus ses lettre de noblesse dans le cinéma fantastique et de science-fiction et en tant que réalisateur que la technologie n’effraie pas.

Après la nouvelle réussite que représente Tarantula avec une araignée géante terrorisant une petite bourgade et deux autres films moins connus, il s’attaque 1957 à l’adaptation du deuxième roman de Richard Matheson (Je suis une Légende) qui vient alors tout juste de sortir, ce dernier étant alors également scénariste du film : l’Homme qui rétrécit.

L’homme qui mute

Composé de 2 parties distinctes, le film démarre d’abord en montrant Scott Carey (Grant Williams) touché par un étrange nuage en pleine mer. Quelques semaines plus tard, il commence à se rendre compte que ses vêtements sont trop grands, qu’il perd du poids, bref, qu’il commence à rétrécir. Réduit au fur et à mesure à la taille d’un enfant, il devient l’attention des médias tout en voyant son mariage en danger. Un traitement sera trouvé mais son effet sera de courte durée.
Puis, réduit à une taille liliputienne, démarre alors un récit de survie. Poursuivi par un chat, puis une araignée, perdu dans une cave et affamé, il se rendra alors compte qu’une nouvelle vie l’attend dans l’univers de l’infiniment petit.

Comme son héros, le film mute donc en cours de route, passant du discours scientifique et sociétal à une orientation survival et presque métaphysique, la voix off prenant de plus en plus d’importance à mesure que le héros se retrouve seul pour sa survie. Le réalisateur se montre donc totalement au service de l’auteur Matheson dont on retrouve bien ici tout l’esprit. Le récit est est passionnant et le héros parfaitement campé par Grant Williams se montre particulièrement humain, fort mais aussi vulnérable, physiquement comme psychologiquement.

Un petit monde crédible et fantastique

Et pour montrer tout cela, Jack Arnold excelle dans la mise en scène et dans l’utilisation des progrès techniques. Bien sûr, aujourd’hui certaines superpositions d’images (lors de l’attaque du chat) sont très voyantes, mais à l’époque c’était une véritable prouesse. Alors qu’en face certains autres effets n’ont pas vieilli grâce à un montage bien étudié. Ainsi le face à face avec l’araignée reste particulièrement prenant. Une crédibilité et une vérité dans la manière de filmer qui ancrent l’Homme qui rétrécit dans la réalité, ce qui rend son message final encore plus fort.

Jack Arnold nous offre donc un film fantastique d’apparence anodin mais qui se révèle petit à petit de plus en plus passionnant, étant sa réflexion et son terrain de jeu familier pour nous faire voir notre environnement sous un nouvel angle, rappelant à quel point finalement l’homme est minuscule. D’une intelligence rare, l’Homme qui rétrécit donne ses lettres de noblesse à la science-fiction encore trop souvent décriée à l’époque et devient donc un succès et un classique qui, encore aujourd’hui, conserve sa puissance.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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