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Postal, la comédie qui passe vraiment pas

posté le 09/06/2011

Un postier revanchard doit sauver le monde, dans une des pires comédies jamais tournées !

Attention, là c’est du lourd, du pire de pire dans le four. Pourtant des comédies américaines pas subtiles ça existe, mais là, Postal fait dans ce qui y’a de plus mauvais possible. Ni même l’irritant Tom Green dans Va-te faire foutre Freddy ou les séries débiles du genre Scary Movie et même les « Hero/disaster/medieval movies » n’avaient jamais autant accumulé de références sexuelles nazes, de bad acting, de succession de scènes sans véritables lien entre elles, de violence gratuite ou encore d’actes racistes qui se veulent dénonciations sans tabous… J’en passe et des plus indigestes ! Et on doit ce nouveau massacre à Uwe Boll !

Postal raconte l’histoire d’un postier (il paraît, car on ne le verra jamais réellement dans cette fonction, comme quoi les producteurs d’un film ne lisent pas vraiment les jaquettes) qui se fait marcher dessus par toute la ville de Paradise City. Cette dernière concentre le plus haut taux de rednecks abrutis, de mégères agaçantes, de racistes, de fonctionnaires misanthropes… Le postier donc, délaissé par sa grosse femme juste bonne à toucher son chèque d’allocations familiales, quitte un matin sa caravane dégueulasse pour passer un entretien d’embauche et vivre la pire journée de sa vie ! Après un rendez-vous des plus bizarres avec un recruteur gonflé à la testostérone, le « dude » visite le bureau des allocations familiales où une fusillade sanglante se déclenche. Rejoignant son oncle filou, gourou d’une secte, il va s’engager dans un plan débile pour gagner rapidement de l’argent lui permettant de quitter la ville ! Rejoint par le bras droit stupide de son oncle et par 4-5 babes en bikini, ils vont aller dérober un plein chargement de koukougnettes, la peluche fétiche du moment (en forme de partie intime masculine), dans un parc d’attractions « Little Germany« . Mais, sur l’affaire, ils vont croiser des talibans menés par Oussama Ben Laden ainsi qu’un adepte dissident prônant la destruction du monde !

Ca c’est pour le scénar, étayé pour tenter de saisir la pleine mesure de la démence de Uwe Boll, apparaissant lui même dans « Postal » sous les traits d’un nazi (c’est apparemment de l’autodérision) ! Suite à cette introduction scénaristique, il faut savoir que le but affiché de cette production est de mettre en boîte le partage en couilles le plus violent du cinéma tant son impact sur le lobe frontal peut causer des lésions irrémédiables sur les capacités de jugement moral d’un individu ! « Postal » est une adaptation d’un shoot ’em up plutôt original sorti sur ordinateur il y à une dizaine d’années ! Son principe cynique et désespéré faisait vivre à son héros une sale journée où il devait rendre des petits services à droite et à gauche, prétexte pour tuer des gens des façons les plus ingénieuses faisant à faire passer les trouvailles de MacGyver pour les gadgets de Jamy de « C’est pas sorcier » ! Si je ne peux trop rendre compte de toute la causticité du jeu vidéo qui est réputé et son modus operandi devenu légendaire, je peux décrire la bouse qui lui sert d’adaptation ciné.

« Postal » se voit un peu comme la comédie d’action ultime qui se fout de tout. C’est le film qui s’autorise à se moquer ouvertement des talibans, des nazis, de pasticher les attentats du 11 septembre pour mieux mépriser les étrangers et également de montrer les travers d’une société bouffie. Enfin, c’est ce qu’on pourrait être en mesure de croire. En montrant du doigt la domination des sectes sur les esprits faibles, « Postal » dénonce/glorifie ces hommes exerçant le pouvoir juste pour se repaître de violence, de sexe, d’argent et de gloire, les bonnes valeurs inavouables à l’américaine !! Mais, en brassant tout cela, Uwe Boll arrive juste à nous agacer, a nous dégouter de ses sarcasmes politico-sociaux qui sont justes du foutage de gueule.

Ce film est vraiment l’une des pires comédies réalisées tant elle ne parvient à retirer au spectateur l’idée que « Postal » ne parodie pas pour dénoncer, ou choquer pour nous révéler nos tabous. Non ! « Postal » se fout ouvertement du monde, brasse de la merde et tente de faire passer ça pour un film alors que ça n’est juste qu’un ramassis de conneries stupides qui aurait été offensantes si on avait pu déceler un brin d’intelligence chez son réalisateur !

« Postal » est donc à voir un soir de vacuité cérébrale, le jour où vos transmetteurs neuraux vous empêchant de dire toutes les conneries qui vous passent par la tête sont en pannes, ou si vous êtes en manque d’épisodes de South Park… La conclusion c’est que tout peut être abordé au cinéma, miroir déformé de la vie, si le traitement est honnête et répond à une intention déterminée. Même la pire blague a un intérêt si elle à une chute… « Postal » n’en a pas !

publié dans :Cinéma Film pas très bon du jeudi

  1. 12/07/2011 à 16:36 | #1

    Je pense que t’es passé à côté du film. As-tu joué au jeu-vidéo ? Honnêtement j’en suis un fan depuis plus d’une dizaine d’années et j’ai retrouvé cet esprit dans ce long-métrage. En fait Postal est l’une des meilleures adaptations cinématographiques de jeu-vidéo que l’on ait pu voir (sinon la meilleure).
    Bon après je suis amateur de Boll (enfin y’a des limites, no Bloodrayne et no Alone in The Dark), et j’ai poussé le vice jusqu’à acheter la version import uncut dotée de 20mns supplémentaires !

    NB: le film est d’avantage inspiré de Postal 2 que de Postal 1 (trop vieux et pas assez connu) et c’est un FPS, pas un shoot’em up (enfin le second, le premier étant plus dans le genre action en vue de 3/4, un peu à la GTA mais sans la possibilité de conduire de véhicule).

  2. 12/07/2011 à 16:55 | #2

    Cher lecteur,

    Comme je le précise en fin de 3ème paragraphe, juste avant la photo de la paire de Koukougnettes entourée de 2 babes, non, je ne peux rendre compte de l’intérêt du jeu, et préfère me concentrer là, sur mon ressenti face à ce film.

    Si je connais de réputation le concept original du jeu POSTAL, je m’attache dans ma chronique à faire comprendre pourquoi j’ai trouvé la comédie nulle. Je ne peux malheureusement pas attester de la qualité de l’adaptation, d’où le fait que je ne vois pas la grande différence entre un First Person Shooter et un Shoot ’em UP (où je crois qu’on incarne également un type qui tire sur tout ce qui bouge…).

    Maintenant, libre à toi de compléter par tes arguments pourquoi  » POSTAL est une des meilleures adaptations de jeux vidéos » ! :). J’aimerais beaucoup avoir ton avis, sans mentir.

    Merci de nous lire !

    PS : vivement un GTA en film !! 🙂

  3. 15/07/2011 à 16:43 | #3

    « la paire de Koukougnettes » c’est Krotchy, la peluche favorite des enfants dans le jeu-vidéo, et tu dois en récupérer une le jeudi mais tu te fight avec le mec en costume à coups de lance-roquettes. Forcément si l’on ne connait pas tous ces éléments on a du mal à les replacer dans leur contexte. Voir Postal sans avoir fait de A à Z le deuxième opus sur PC c’est comme mater un film en chinois sans les sous-titres.

    La différence entre un FPS et un shoot’em up c’est que dans un shoot on dirige un avion (en vue de côté, ou de haut, le genre a connu 20 années de gloire dans les salles d’arcade) et il faut tout éradiquer à l’écran, jusqu’au niveau suivant. Le FPS vous place en vue subjective, et vous avez la liberté d’évoluer dans un monde, réel ou fictif, de tirer, mais aussi faire des choses qui n’ont rien à voir (dans Postal on peut sortir sa bistouquette et pisser sur les gens, qui se mettent à vomir ensuite).

    J’en avais fait une critique l’année dernière ici http://www.slashershouse.com/2010/10/04/critique-postal/
    Mais bon, tant que l’on a pas joué au jeu il est difficilement possible de cerner le film.
    Pour GTA c’est différent, il y a une liberté, mais bien moindre (afin de ne pas être interdit de vente, à l’inverse de Postal) et surtout il y a un scénario beaucoup plus développé. Et en général quand un jeu vidéo a un scénario développé, il est adapté de manière catastrophique (quoique même sans scénar ça devient souvent de la merde, cf Street Fighter). L’adaptation de jv au ciné c’est à réserver aux têtes brulées qui n’ont rien à perdre, comme Boll ou Anderson, les « vrais » réalisateurs c’est rare qu’ils s’y attèlent, même si certains, comme Gans, ont réussi à faire quelque chose de bon, mais c’est une des rares perles dans un océan mazouté… :-/

    PS: Un internaute a également commenté ma critique, et ça devrait t’éclairer un peu plus par rapport au ressenti des fans du jeu envers le film 🙂